Une marche solidaire à l’occasion de la fête iranienne de Yalda

Une marche de solidarité avec le peuple iranien a eu lieu mercredi 21 décembre à Paris à l’occasion de la fête iranienne de Yalda, qui célèbre la victoire de la lumière sur les ténèbres. Partie de la place de la République, cette manifestation pacifique organisée par le collectif féministe irano-kurde Roja-Paris, a rassemblé plus d’une centaine de personnes.

« À bas le régime fasciste en Iran! Dégage Khamenei ! » scande la centaine de participants à la marche de solidarité avec le peuple iranien, organisée par le collectif féministe irano-kurde Roja-Paris, ce mercredi 21 décembre. Parti de la place de la République, dans le XIe arrondissement de Paris, le cortège s’est rendu à la fontaine des Innocents, dans le Ier. Toutes les générations y étaient représentées. En grande majorité d’origine iranienne, femmes et hommes sont venus protester contre le régime et montrer leur soutien au peuple, en cette nuit de Yalda.

« Pas de Yalda cette année, nous sommes en deuil »

Yalda est une fête traditionnelle et familiale iranienne qui célèbre le solstice d’hiver. Cette année cependant, le cœur n’est pas à la joie, mais à la révolte. Soma est l’une des organisatrices de la marche. C’est la première fois que cette Iranienne de 35 ans, qui vit en France depuis quatre ans, ne fête pas Yalda : « Cette année en Iran, personne ne fête Yalda. Tout est arrêté : les rencontres, les soirées. Les gens sont en deuil. »

Nicolas, 23 ans, venu de Créteil, a eu vent de ce rassemblement sur Instagram. D’habitude, ce Franco-Iranien passe la soirée de Yalda en famille, mais ce soir, ses proches étaient trop las pour faire la fête. « Je n’ai jamais été en Iran, mais toute ma famille est iranienne. Je connais l’Iran à travers les histoires que mon père me raconte depuis mon enfance. Ce soir, ça me fait plaisir d’être entouré d’Iraniens, c’est comme si j’étais là-bas. Je me devais de venir. »

« Femme, vie, liberté ! »

Au milieu des chants révolutionnaires, le slogan « Femme, vie, liberté ! », entonné en Iran lors des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini en septembre 2022, résonne à plusieurs reprises. « C’est la nuit la plus longue de l’année, la plus sombre, c’est à peu près comme le régime islamique, cela prend une signification symbolique pour nous », confie Leïly, 28 ans, étudiante en art, qui porte fièrement le drapeau LGBTQ sur le dos. Par sa présence ce soir, elle souhaite « porter la voix de ceux que l’on n’écoute pas. Cette révolution n’est pas juste contre le voile obligatoire, c’est pour le droit des femmes, des minorités ethniques et de genre qui sont opprimées depuis la révolution islamique [de 1979]. » En France depuis deux ans et demi, elle confirme avec pudeur que c’est l’une des raisons qui l’ont poussée à quitter l’Iran : « Les personnes queers en Iran sont opprimées depuis très longtemps, ça me concerne aussi. » « Il y a une solidarité inédite, du jamais vu entre les différentes couches de la société » souligne un sympathisant qui souhaite garder l’anonymat.

Cela fait trois mois que l’organisation féministe organise des rassemblements pour faire entendre la voix des groupes de population persécutés en Iran et lutter contre le régime. Avec cette troisième marche organisée, le message se veut clair : « Le soulèvement du peuple iranien continue. »

Texte : Pamela Eanga

Photos et son : Clément Tissot, Antoine Mermet

Le Football club Arc-en-ciel se bat pour faire avancer la cause LGBT

L’équipe mixte et LGBT+ du Football club Arc-en-ciel s’entrainait le mercredi 21 décembre 2022 pour la dernière fois cette année, au stade Maryse Hilsz du XXe arrondissement de Paris. Les footballeurs et footballeuses sont en colère contre la Fédération et contre l’équipe de France qui a refusé de porter le brassard arc-en-ciel lors de la Coupe du monde au Qatar.

Cami, 23 ans, entre sur le terrain pour son premier entrainement avec l’équipe Arc-en-ciel. Depuis longtemps, il cherchait un club où jouer sans être jugé sur son orientation sexuelle. Cami est un homme trans. Le Football club Arc-en-ciel est ouvert à tous et à toutes, quelle que soit son orientation sexuelle. Les joueurs et les joueuses s’entrainent le mercredi, le jeudi et le samedi soir au stade Maryse Hilsz, dans le XXe arrondissement de Paris. La saison 2022 a pris fin ce mercredi 21 décembre. Ce soir, le jeune homme est soutenu par son amie Coriandre, qui le met en confiance. Il se lance et dépasse ses appréhensions, marquant presque un but.

Cami, 23 ans, assiste à son premier entrainement. Le FC Paris Arc-en-ciel est une association sportive Lesbienne, Gay, Bi et Trans (LGBT) & friendly. Le club lutte contre toute forme de discriminations. Stade Maryse Hilsz, Paris XX. 21/12/2022. © Claire Corrion.

La Fédération française de football met un frein à l’inclusion

Au FC Arc-en-ciel, où l’on se bat contre l’homophobie depuis 1997, le nombre d’adhérents ne cesse d’augmenter et les places au sein d’un club sont désormais rares. Celui-ci reste convaincu qu’un football inclusif est possible, tout en constatant le manque de reconnaissance dans le milieu. Les clubs mixtes et LGBT sont rares, autant que les créneaux d’accès aux stades et les subventions de la part de la FFF. Les joueurs solutionnent le problème en s’affiliant à trois fédérations : la Fédération française de football, à laquelle peuvent adhérer des équipes féminines, la Fédération sportive et gymnique du travail qui acceptent des équipes mixtes et Sports LGBT dont l’objet est l’inclusion des personnes lesbiennes, gays, bi et trans.

 « Tout cela nous a poussé à nous organiser et à nous engager politiquement et socialement. Nous luttons hors des stades contre toutes formes de discrimination » raconte Marion, joueuse et responsable de l’équipe mixte. Âgée de 33 ans, elle joue au foot depuis ses 11 ans et a subi de nombreuses remarques sexistes : « On ne me passait pas le ballon, on me disait que je jouais comme une fille et que je n’avais pas ma place sur le terrain. » Marie-Lyse Lounes, coach du FC Arc-en-ciel explique : « l’inclusion, le respect de soi et des autres, l’entraide, la solidarité, la non-discrimination selon son niveau, son âge, sa religion, son orientation sexuelle, sont des valeurs essentielles. » Cami a tenu tout le match malgré la fatigue. Il espère se faire accepter au sein du club. Rendez-vous le 4 janvier 2023 pour la reprise des entrainements.

Texte : Christophe Vallée

Photo : Claire Corrion

La gratuité de certains préservatifs masculins pour les 18-25 ans divise les pharmaciens du XXe

À compter du 1er janvier 2023, certains préservatifs masculins seront gratuits pour les 18-25 ans. Cette mesure n’est pas du goût de deux pharmaciens du XXe arrondissement de Paris, qui craignent quelle profite principalement aux marques leaders du marché, non gratuites.

Emmanuel Macron l’a annoncé début décembre : « En pharmacie, le préservatif sera gratuit pour les 18-25 ans. Cela va commencer dès le 1er janvier [2023]. » Depuis le 10 décembre 2018, certains sont déjà remboursés par la Sécurité sociale sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme. L’Assurance maladie prend ainsi actuellement en charge à hauteur de 60% les préservatifs masculins des marques  « Eden » et « Sortez couverts ! ». Les 40% restants peuvent être remboursés par les complémentaires santé. Mais certains pharmaciens redoutent que les jeunes précaires ne soient pas suffisamment informés des marques de préservatifs concernées par la gratuité.

Deux marques de préservatifs face aux géants du secteur

Cette gratuité concernera uniquement les préservatifs « Eden » et « Sortez couverts ! », méconnus du grand public et très peu prescrits, selon Éric Levy, propriétaire d’une pharmacie avenue Gambetta. La mesure ne s’appliquera donc pas aux marques les plus connues, comme Manix et Durex, les leaders du marché.

Or ces marques sont bien plus chères que les autres. À titre de comparaison, une boîte de 24 préservatifs « Eden » coûte 5,20 euros contre 12,90 euros pour des préservatifs Manix. Pour atteindre notamment le public jeune, les leaders mettent en avant la diversité de leurs produits. Ainsi, « Manix et Durex savent qu’ils feront plus de marge et vendront plus ! C’est pour cela qu’ils se permettent de vendre plus cher leurs préservatifs », lance le pharmacien. En résumé, « cette mesure gouvernementale est une solution pour les personnes ric-rac. Celles qui ont les moyens et qui veulent de la variété peuvent toujours s’acheter les boîtes les plus chères », estime Éric Levy.

Cachez ces préservatifs que je ne saurais voir !

« La législation en vigueur nous interdit d’exposer en rayon ou au comptoir les produits remboursés », explique le pharmacien. Cette invisibilité relative va donc bénéficier à Manix et Durex. En effet, pour un jeune, il est plus facile d’aller vers des marques connues et exposées en rayon plutôt que de se présenter au comptoir avec sa carte Vitale et demander des préservatifs gratuits.

Benoît, préparateur en pharmacie rue de l’Indre dans le XXe arrondissement, juge « inadmissible » cette nouvelle mesure. Il pointe du doigt les jeunes qui pourraient chercher à profiter du système : « Pour les petits jeunes qui n’ont pas les moyens, je peux comprendre. Mais ceux qui ont les moyens de se payer un verre en terrasse peuvent se payer des boîtes de capotes ! », juge-t-il. De son côté Éric Levy, bien que favorable à la gratuité, redoute que « des gens viennent chercher des boîtes pour les revendre ensuite ». Avant de conclure : « J’espère qu’il n’y aura pas trop de détournements. »

Texte : Bérénice Paul

Photos : Antoine Mermet

Solidarité : dans le XXe, un réveillon de Noël pour les plus démunis affiche complet

Pour que des personnes dans le besoin ne se retrouvent pas seules le soir de Noël, l’association Autremonde organise une fête dans le XXe arrondissement de Paris le 24 décembre.

85 personnes en situation de grande précarité célébreront ensemble le réveillon de Noël à la Flèche d’Or, une salle de concert située rue de Bagnolet dans le XXe arrondissement de Paris. Au programme : un repas concocté par l’association Sawa et un concert du groupe de musiques du monde Abou Baga. Une équipe de vingt bénévoles, dont des jeunes du foyer des Amandiers qui s’occuperont du service, animera l’événement financé par la Fondation de France. L’initiative vient de l’association Autremonde.

En une dizaine de jours, toutes les invitations pour la soirée ont été distribuées à des habitués de l’association. L’équipe d’Autremonde doit maintenant refuser des demandes. « Cette soirée est l’occasion de mettre de côté ses difficultés. C’est un moment festif et de partage », confie Louise Rougé, salariée de l’association, qui s’occupe des pôles précarité et femmes. « Le lien social est au cœur du réveillon », renchérit Souad Zaied Akrout, qui travaille, elle, au pôle sociolinguistique.

« Un moment festif et de partage »

Autremonde est une association solidaire créée par des étudiants à Paris il y a vingt-huit ans et située dans le quartier de Belleville. Elle s’est donné pour mission de renouer et de maintenir le lien social avec des personnes seules, précaires ou immigrées. Des cours de français, des activités culturelles et des sessions d’informations sur l’accès aux droits sont proposés. Sans abris, réfugiés et personnes âgées ou isolées y trouvent un espace accueillant.

Texte : Perrine Kempf

Photos : Zoé Perrin

 

 

Noël s’invite au vidéoclub : 14 films cultes à regarder pendant les fêtes

Quels films (re)voir en cette fin d’année ? Au JM Vidéo, un vidéoclub de Paris XIe, Jonathan Charpigny, alias « John, le négociateur » vous propose sa sélection de 14 films : comédie, drame, épouvante. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges.

À l’heure du streaming et du clic rapide, que diriez-vous, en cette période de fêtes, de recevoir les conseils d’un cinéphile pour renouer avec le 7e art sur petit écran ? Jonathan Charpigny, vendeur au JM Vidéo, l’un des derniers vidéoclubs de France, se prête au jeu parmi les piles de DVD qui s’accumulent dans sa boutique. Cette caverne d’Alibaba est aussi le décor de l’émission de Konbini, Vidéo Club, où les stars, tels Brad Pitt ou Naomi Campbell, viennent partager leurs coups de cœur.

Rire ou frémir en famille

Sans hésitation, le premier choix de Jonathan Charpigny se porte sur des films d’animation avec les personnages en pâte à modeler de Nick Park : les Wallace et Gromit, nés en 1989, mais aussi celui de Shaun le mouton (2015) et celui, plus récent, de Cro Man (2018). Autre recommandation du cinéphile, Jumanji de Joe Johnston — l’histoire d’un jeu de société où sont propulsés les participants, qui ne pourront être libérés que lorsqu’un nouveau joueur reprendra la partie grâce à un coup de dés : « Il reste très apprécié des enfants, nous garantit l’expert, même si les effets spéciaux ont un peu vieilli. »

Pour les plus grands, l’incontournable Gremlins et ses curieuses créatures nocturnes, réalisé par Joe Dante en 1984. Joe Dante encore et son exploration du corps humain avec L’Aventure intérieure, sortie en 1987, remake du Voyage fantastique de Richard Fleischer (1966).

Un conseil de cinéphile ? Jonathan Charpigny et ses collègues sont à votre service, sept jours sur sept, dans leur boutique de l’avenue Parmentier, Paris XIe. © Pauline Fournier

Des grands classiques pour s’émouvoir

Aux amateurs de films dramatiques, Jonathan propose Miracle sur la 34e rue, où un vieil homme marginal prétend être le Père Noël. Au choix, la version de 1994 de Les Mayfield, ou bien celle de George Seaton sortie à la Noël 1947. À revoir également, La Vie est belle de Frank Capra, sorti en 1946, avec sa narration sous forme de flashback qui illustre le cheminement intérieur d’un homme désespéré cherchant à s’en sortir. Sans oublier l’incontournable conte onirique réalisé par Tim Burton, Edward aux mains d’argent (1990) : une créature aux allures de jeune homme, resté inachevée à la suite du décès de son inventeur, peine à s’intégrer à la société du fait de sa différence.

Entre angoisse et épouvante, oser le frisson

Le film d’action de Noël par excellence : Piège de cristal de John Mc Tiernan avec Bruce Willis (1988), et dont l’histoire se déroule la veille de Noël. Plus angoissant : Poltergeist, co-produit par Steven Spielberg en 1982 et réalisé par Tobe Hooper — réalisateur de Massacre à la tronçonneuse. Des fantômes y investissent une maison familiale. Pour monter d’un cran dans l’horrifique : 30 Jours de nuit, réalisé par David Slade en 2007 : une petite ville d’Alaska, privée de soleil chaque hiver, est attaquée par une cohorte de vampires.

De l’amour et du rêve pour vibrer

Pour clore sa sélection, Jonathan Charpigny recommande Love Actually de Richard Curtis (2003). Cette comédie explore l’état amoureux à travers 10 histoires qui se déroulent toutes à la période des fêtes. Enfin, Jonathan extrait son dernier choix des rayonnages : Le Musée des merveilles de Todd Haynes : à deux époques distinctes, les parcours de Ben et de Rose, deux enfants qui souhaitent secrètement que leur vie soit différente. C’est sur cette note d’espoir que s’achève la sélection festive du cinéphile.

Texte : Valérie Barrier

Photos : Pauline Fournier

L’association La Fresque du climat aide les élus du XXe à comprendre les enjeux climatiques 

Le maire du XXe arrondissement de Paris, Éric Pliez, et six adjoints ont participé ce lundi 19 décembre à un atelier de La Fresque du climat. L’objectif était de sensibiliser les élus aux changements climatiques.

Deux animatrices de l’association La Fresque du climat se sont rendues à la mairie du XXe arrondissement de Paris lundi 19 décembre pour animer un atelier de sensibilisation aux enjeux climatiques. Les onze personnes présentes – le maire Éric Pliez, des élus et des conseillers – ont été interpellées par les enjeux climatiques. Et ont pu réfléchir aux actions à mettre en place, tant sur le plan personnel que professionnel.

Des élus de la mairie du XXe réfléchissent aux enjeux climatiques lors d’un atelier proposé par La Fresque du climat. © Demian Letinois

Au cours de l’atelier, les élus se sont confrontés aux liens de causalité entre les actions humaines et les nombreuses catastrophes climatiques. Annie Gafforelli, adjointe au maire en charge de la démocratie locale et de la participation citoyenne, et Wendy Wierzchowski, animatrice de La Fresque du climat, sont à l’initiative de cet atelier. « Il est important que nous, les élus, on maîtrise ce sujet afin de mieux agir », explique Annie Gafforelli. La mairie du XXe est la première de la capitale à participer à cet atelier. L’objectif est simple et l’adjointe au maire l’énonce clairement : « Si nous comprenons mieux ce qui se passe, nous pourrons mieux sensibiliser la population et adapter nos actions. »

La pédagogie au service du climat

Anne Baudonne, en charge des affaires scolaires et de la réussite éducative, ne connaissait pas cette approche : « Je voulais découvrir cet outil pour le proposer dans les écoles dans le but de sensibiliser les élèves. Mais quand je vois les termes énoncés lors du débriefing pour qualifier ce qui se passe, je ne pense pas que cela soit la meilleure approche à avoir auprès des plus jeunes. » Si la séance lui a permis d’approfondir ses connaissances sur les enjeux climatiques, le caractère anxiogène qu’il peut provoquer ne l’a pas convaincue.

Les élus se prêtent au jeu lors de l’atelier de La Fresque du climat pour mieux comprendre le défi climatique. De gauche à droite : Hamidou Samaké (délégué au maire du XXe), Anne Baudonne et Annie Gafforelli (adjointes au maire du XXe). © Demian Letinois

« Affolant, désolant, inéluctable ». À la fin de l’atelier les avis sont quasi unanimes. Des termes peu positifs, rapidement remplacés par la volonté de changer les choses : « Il faudrait que j’arrête d’envoyer des e-mails quand je peux trouver l’information en me déplaçant dans le bureau à côté » ; « en se déplaçant à vélo, à condition qu’il ne soit pas électrique évidemment, on réduit notre impact carbone en ce qui concerne les transports ».

Comprendre les bases scientifiques du dérèglement climatique, lever le voile sur les zones d’ombre et sensibiliser aux enjeux d’une prise de conscience collective, tels sont les objectifs de La Fresque du climat.

Texte : Chloé Bachelet

Photos : Demian Letinois

Livraisons intra muros : pour Ikéa, « le transport fluvial est beaucoup plus économique que la route »

Entretien – Fin décembre 2022, Ikéa livrera jusqu’à 455 colis par jour à ses clients parisiens par bateau et véhicules électriques à partir du port de Bercy (XIIe), assure Émilie Carpels, directrice du projet fluvial de l’enseigne. Un défi écologique, mais rentable, pour anticiper le Plan climat de la Mairie de Paris.

Qu’est-ce qui a poussé Ikéa à modifier ses modes de livraison dans Paris intra muros ?

Émilie Carpels : Les commandes par internet de nos clients ont augmenté de 10 % en 2019 et 20 % en 2022. Dans la capitale, ce sont 300 000 km qui sont parcourus en moyenne par an pour assurer la livraison des marchandises aux Parisiens. Or on sait que les émissions de CO2 sont beaucoup plus importantes en ville, ce qui a un impact négatif sur l’environnement. Les livraisons sont ainsi devenues un problème environnemental majeur. D’autre part, la Mairie de Paris s’est donné pour objectif d’atteindre zéro véhicule essence à Paris en 2030. Il fallait anticiper, nous mettre aux normes environnementales.

Qu’avez- vous fait pour concilier exigences commerciales et objectifs environnementaux ?

Nous avons d’abord construit un centre de tri de huit hectares dans le port de Gennevilliers. C’est le point d’arrivée de tous nos camions provenant de nos usines en Europe. En 2022, nous avons également installé une infrastructure dans le port de Bercy avec des véhicules électriques destinés à faire les livraisons dans Paris intra muros.

Le transport fluvial est beaucoup plus économique que la route et rejette cinq fois moins de CO2 dans l’atmosphère. C’est pourquoi nous avons souhaité le privilégier. Les colis arrivent par route à Gennevilliers, puis la préparation des livraisons dans des containers plus petits, davantage adaptés au transport fluvial, se fait dans la journée. Ces derniers sont ensuite chargés sur une péniche qui part chaque jour à 16h du port de Gennevilliers. Après quatre heures de navigation, le bateau accoste dans le port de Bercy. Pendant la nuit, chaque container est déchargé et installé sur un véhicule électrique. Dès 7h30 le lendemain matin, tous nos camions sont prêts à partir pour les livrer les colis aux clients.

Déchargement d’un container Ikéa au port de Bercy. © Havas Group

Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?

Fin décembre 2022, nous pourrons livrer 455 colis par jour. Pour le moment, seuls les XVIIe et XVIIIe arrondissements de Paris ne sont pas livrés par véhicules électriques, mais dès janvier 2025, toutes les  livraisons se feront de cette manière. D’autre part, un nouvel entrepôt devrait voir le jour dans le port de Limay (78) et sera opérationnel en 2026. Nous comptons sur l’augmentation de l’e-commerce pour amortir rapidement ces investissements.

Propos recueillis par Christophe Vallée

Photos : Havas Group

 

 

Hanouka : la communauté Loubavitch allume la deuxième bougie, place de la République

Les juifs célèbrent la fête de Hanouka jusqu’au 26 décembre. À cette occasion, le mouvement Loubavitch allume une bougie en public, huit soirs consécutifs. Reportage à Paris, place de la République, pour le deuxième soir de cette « fête des lumières », ouverte à tous.

Malgré le froid, près de 300 personnes se sont réunies sur la place de la République, ce lundi soir, 19 décembre, pour voir s’allumer la deuxième bougie de Hanouka, une des fêtes traditionnelles du calendrier juif. Le rassemblement est organisé par la communauté Loubavitch, une branche du judaïsme. Suspendu à un chandelier géant, Benjamin Mergui, représentant de la communauté, préside la cérémonie. Pour lui, le choix de cette place n’est pas un hasard : celle-ci évoque les valeurs de liberté et de tolérance pour lesquelles les premiers juifs se sont battus. Chants, danses, distribution de kits d’allumage et de beignets, spectacle de jongleurs, cette célébration est ouverte à tous.

Pratiquants et non-pratiquants sont réunis pour l’allumage public de la deuxième bougie de Hanouka. Place de la République, Paris Xe, 19/12/2022 © Rudy Ouazene

Un rendez-vous avec le divin…

Pour Myriam, parisienne de 62 ans, c’est une fête importante : « Un moment de conscience très fort. Plus qu’un simple rassemblement, c’est un rendez-vous avec le divin. » Si de son côté, Margot, 28 ans, une habitante du quartier, n’a pu assister à la célébration d’hier, « finale du Mondial oblige », elle tenait absolument à « voir les lumières », ce soir. Pour cette pratiquante, c’est un moment joyeux et ludique qu’elle a l’habitude de fêter en famille, à la maison ou à la synagogue.

 

Distribution de kits d’allumage mais aussi de beignets, la célébration prône les valeurs de liberté et de tolérance pour lesquelles les premiers juifs se sont battus. Place de la République, Paris Xe, 19/12/2022 © Rudy Ouazene

…ouvert à tous

Toutes les personnes présentes ne sont pas pratiquantes, à l’instar de Shai, étudiant canadien de 23 ans, qui se définit comme « pas si croyant ». Pourtant, il souhaitait voir un allumage pendant son séjour parisien : « Hanouka est culturel, ça fait partie de moi, de ce que je suis. » Quant à Noémie, chrétienne de 28 ans, c’est la première fois qu’elle assiste à cet événement : « C’est très beau et inspirant. Ces moments de partage et de communion avec d’autres communautés sont importants. C’est une façon de mieux connaître la communauté juive, dans la joie et la bonne humeur », confie la montreuilloise.

Un moment de lumière et d’espoir

Hanouka (« inauguration » en hébreu) rend hommage au peuple d’Israël qui refusa l’envahisseur grec au Ier siècle av. J.-C.. Cette victoire militaire et spirituelle fut marquée par un phénomène extraordinaire : la hanoukkia, ce chandelier traditionnel à neuf branches, resta allumé pendant huit jours dans les décombres d’un temple. Depuis, la communauté juive commémore ce miracle en allumant, huit soirs d’hiver consécutifs, une bougie.

Pour des raisons de sécurité, les forces de l’ordre et le service de protection de la communauté juive sont présents. Jusqu’au 26 décembre, rendez-vous dans soixante lieux parisiens pour partager ce moment de lumière et d’espoir.

Texte : Pamela Eanga

Photos : Rudy Ouazene

La fin du chantier de la Cour-des-Noues, dans le XXe, reportée à mars 2023

La plantation de l’alignement d’arbres place Émile Landrin dans le prolongement de la rue de la Cour-des-Noues, dans le XXe arrondissement de Paris, a été réalisée la semaine du 12 décembre 2022. Une nouvelle arrivée d’eau permettra d’accueillir une fontaine à jets, ludique et rafraîchissante. La place Émile Landrin va prendre le statut de square. Son accès sera entièrement sécurisé pour les enfants de l’école maternelle Cour-des-Noues. Pour ce faire, le cheminement piéton est continu, des portiques fermeront le square. Le sol de la rue piétonne sera clair, afin de réduire les émissions de chaleur. Il pourra également accueillir des fresques. Les trottoirs qui entoureront le square seront noirs, comme tous ceux de Paris. Ce chantier s’inscrit dans un programme plus large de la Mairie de Paris visant à rendre piétonnes les rues aux abords des écoles. La livraison du chantier initialement prévue fin janvier 2023, est décalée à mars 2023.

Pour tout savoir sur les travaux près de chez vous, rendez-vous sur paris.fr  ou appeler le 3975 (appel gratuit).

Texte : Maryline Vandecasteele

Photo : Clément Tissot

 

Un G20 du XXe arrondissement décoré par le street-artiste MS BÉJA

« …Et soudain un geai vint ». Par ce calembour, l’artiste parisien MS BÉJA signe une peinture murale sur la façade d’un magasin G20, 7 rue de Tourtille, dans le XXe arrondissement de Paris. Le week-end des 18 et 19 décembre 2022. Il a répondu à l’invitation du collectif @no.street.art. Le peintre urbain MS BEJA, alias @msbejannin sur les réseaux sociaux, se passionne pour les animaux et les jeux de mots. Cette nouvelle fresque, où un geai est perché sur le museau d’un chaton, en témoigne.

Texte : Marie-France Delor

Photo: Claire Corrion