Hanouka : la communauté Loubavitch allume la deuxième bougie, place de la République

Les juifs célèbrent la fête de Hanouka jusqu’au 26 décembre. À cette occasion, le mouvement Loubavitch allume une bougie en public, huit soirs consécutifs. Reportage à Paris, place de la République, pour le deuxième soir de cette « fête des lumières », ouverte à tous.

Malgré le froid, près de 300 personnes se sont réunies sur la place de la République, ce lundi soir, 19 décembre, pour voir s’allumer la deuxième bougie de Hanouka, une des fêtes traditionnelles du calendrier juif. Le rassemblement est organisé par la communauté Loubavitch, une branche du judaïsme. Suspendu à un chandelier géant, Benjamin Mergui, représentant de la communauté, préside la cérémonie. Pour lui, le choix de cette place n’est pas un hasard : celle-ci évoque les valeurs de liberté et de tolérance pour lesquelles les premiers juifs se sont battus. Chants, danses, distribution de kits d’allumage et de beignets, spectacle de jongleurs, cette célébration est ouverte à tous.

Pratiquants et non-pratiquants sont réunis pour l’allumage public de la deuxième bougie de Hanouka. Place de la République, Paris Xe, 19/12/2022 © Rudy Ouazene

Un rendez-vous avec le divin…

Pour Myriam, parisienne de 62 ans, c’est une fête importante : « Un moment de conscience très fort. Plus qu’un simple rassemblement, c’est un rendez-vous avec le divin. » Si de son côté, Margot, 28 ans, une habitante du quartier, n’a pu assister à la célébration d’hier, « finale du Mondial oblige », elle tenait absolument à « voir les lumières », ce soir. Pour cette pratiquante, c’est un moment joyeux et ludique qu’elle a l’habitude de fêter en famille, à la maison ou à la synagogue.

 

Distribution de kits d’allumage mais aussi de beignets, la célébration prône les valeurs de liberté et de tolérance pour lesquelles les premiers juifs se sont battus. Place de la République, Paris Xe, 19/12/2022 © Rudy Ouazene

…ouvert à tous

Toutes les personnes présentes ne sont pas pratiquantes, à l’instar de Shai, étudiant canadien de 23 ans, qui se définit comme « pas si croyant ». Pourtant, il souhaitait voir un allumage pendant son séjour parisien : « Hanouka est culturel, ça fait partie de moi, de ce que je suis. » Quant à Noémie, chrétienne de 28 ans, c’est la première fois qu’elle assiste à cet événement : « C’est très beau et inspirant. Ces moments de partage et de communion avec d’autres communautés sont importants. C’est une façon de mieux connaître la communauté juive, dans la joie et la bonne humeur », confie la montreuilloise.

Un moment de lumière et d’espoir

Hanouka (« inauguration » en hébreu) rend hommage au peuple d’Israël qui refusa l’envahisseur grec au Ier siècle av. J.-C.. Cette victoire militaire et spirituelle fut marquée par un phénomène extraordinaire : la hanoukkia, ce chandelier traditionnel à neuf branches, resta allumé pendant huit jours dans les décombres d’un temple. Depuis, la communauté juive commémore ce miracle en allumant, huit soirs d’hiver consécutifs, une bougie.

Pour des raisons de sécurité, les forces de l’ordre et le service de protection de la communauté juive sont présents. Jusqu’au 26 décembre, rendez-vous dans soixante lieux parisiens pour partager ce moment de lumière et d’espoir.

Texte : Pamela Eanga

Photos : Rudy Ouazene