Cadeaux de Noël et inflation : les Parisiens ajustent leurs dépenses

À la Grande Récré de la Porte des Lilas, les Parisiens sont plus attentifs à leur budget que les années précédentes. En cause : l’inflation générale et celle du coût des jouets, qui s’élève à 6 % selon une étude de l’institut NPD Group, publiée en octobre dernier.

Dans les allées du magasin la Grande Récré de la Porte des Lilas, parents et grands-parents sont au rendez-vous, soucieux de faire plaisir aux plus petits, prenant en compte le contexte économique, marqué par une inflation générale. Le personnel du magasin s’affaire : accueil, conseils, réassort. Les rayons de jouets sont pleins. En tête de gondoles, les figurines des récents blockbusters finiront bientôt dans les mains d’enfants.

Un budget revu à la baisse

Nigib, employé au Crous de Paris, est venu avec son petit-fils. « Cette année est plus difficile. On offre moins, les années précédentes, c’était plus simple », confie-t-il. Le sexagénaire admet aussi que sous le sapin, l’abondance ne sera pas au rendez-vous. « Je partage, mais là j’offrirai qu’à mon petit-fils. » Au rayon des peluches, Patricia, une retraitée de 65 ans, ne ménage pas sa colère : « J’ai une retraite minable de 1500 euros net, l’inflation restreint mon budget à seulement 30 euros pour Noël. Je voulais prendre une poupée pour mon neveu, mais ce n’est pas possible. » Certains jouets sont plus touchés que d’autres par l’inflation. Les peluches de plus d’un mètre, particulièrement celles en provenance d’Asie, ont vu leur prix bondir de + 30 %, indique Phillipe Gueydon, PDG de King Jouet dans Le Parisien. Le coût du transport, le tarif élevé des containers et la parité euro-dollar jouent en défaveur des importations.

Nigib vient d’acheter un cadeau à son petit-fils à la Grande Récré, Porte des Lilas, 19.12.2022. © Pauline Fournier

Priorité aux enfants

« Pour la première fois, les cadeaux entre adultes sont compromis », témoignent Raketa et Ibrahim, qui sortent du magasin, tenant avec eux plusieurs cadeaux déjà emballés. « Cette année, j’ai dû augmenter mon budget pour faire le même nombre de cadeaux et je me suis limité aux petits enfants, ils sont prioritaires », précise Raketa. Même constat chez Zhen, 27 ans, buraliste : « L’année dernière, j’avais un montant libre, aujourd’hui, ce n’est plus possible. Je ne pourrai faire plaisir qu’à mes enfants. »

Quelques jours avant Noël Raketa et Ibrahim sortent de La Grande Récré après avoir fait des achats pour leurs petits enfants. Porte des Lilas, 19.12.2022. © Pauline Fournier

Des modes de consommations différents

Selon Frédérique Tutt de l’Institut NDP Group, « Cette augmentation des prix sur le marché des jeux et jouets reste très inférieure à l’inflation constatée sur l’ensemble des produits de grande consommation. La France est par ailleurs le pays d’Europe où l’inflation du prix des jouets reste la plus limitée par rapport à l’Allemagne (+ 6,6 %) ou Britanniques (+ 6,8 %) ». Les Parisiens adoptent de nouveaux comportements et ne cèdent pas à l’achat d’impulsion. Céline, 42 ans, salariée de Pôle emploi, ne prive personne de cadeaux, même si elle déplore l’impact de l’inflation sur ses achats de Noël. « Je vais acheter autant, mais différemment. On a repris le système des boites solidaires, c’est à dire un truc bon, un truc chaud et un truc culturel. On a finalement repensé le cadeau de Noël, ce qui allège notre budget », conclut-elle.

Texte : François Bourlier

Photos : Pauline Fournier

Au Pré-Saint-Gervais, des ateliers de cirque en famille à la cité Rabelais

La compagnie Circo Criollo initie les habitants du Pré-St-Gervais aux pratiques circassiennes. Cette proposition, qui s’inscrit dans « Noël au Pré » organisé par la ville jusqu’au 31 décembre, amène la culture dans les quartiers populaires.

« Les enfants vont arriver, des gens m’ont contactée » affirme, confiante, Mariangeles Kalamar, artiste de cirque pluridisciplinaire et directrice artistique de la compagnie Circo Criollo. En effet, le temps d’installer sur la piste les accessoires qui seront en accès libre, les premiers participants arrivent dans la cour intérieure de la cité Rabelais : tapis circulaire rouge, boule d’équilibre, cerceaux, massues. Après les épidémies de Covid, la ville du Pré-Saint-Gervais a souhaité multiplier les interventions culturelles auprès de ses habitants qui en sont le plus éloignés. « Nous sommes déjà venus ici l’hiver et l’été derniers pour proposer des ateliers et des spectacles. L’idée m’a plu car je faisais déjà ça dans les favelas en Argentine quand j’y vivais. Le lieu est joli, mais ce sont quand même des familles, des enfants qui, habituellement, n’ont pas les moyens d’accéder à ce type d’activité. »

Une jongleuse néophyte

Au milieu des bâtiments de petite taille de la cité Rabelais, l’atelier n’est pas très visible. Pourtant, celui-ci a tout de même piqué la curiosité de quelques femmes accompagnées de leurs enfants. Malgré la bruine tenace, petits et grands se prennent au jeu, initiés par les artistes présents – une contorsionniste et un clown, qui est aussi danseur et jongleur. L’une des mamans s’essaye au jonglage à la massue : « L’année dernière, avec les boules, j’ai eu du mal. Je ne suis pas allée au-delà de trois en même temps. » Coralie, contorsionniste, guide la jongleuse néophyte. La massue finit par décrire une courbe harmonieuse avant de retomber dans les mains de celle-ci. L’expérience est rapidement interrompue par sa nièce, en recherche d’un public pour admirer sa prestation d’équilibriste sur la boule. « C’est ce qui me plaît le plus ! », s’exclame la fillette. La cour de la cité Rabelais résonne de l’enthousiasme des enfants qui passent frénétiquement d’un support à l’autre.

Une fillette s’initie à la boule d’équilibre dans la joie et la bonne humeur. © Stéphane Marcault

Quand la culture rencontre le social

« C’est bien cette animation qui vient dans la cité », confie une maman, travailleuse sociale de profession. « Faire se rejoindre le social et la culture, c’est difficile : quand on pense à manger, on ne pense pas à la culture. C’est dommage car ce genre d’initiative fait voir autre chose que les problèmes quotidiens », conclue-t-elle avant d’aller photographier son aînée qui s’exerce au hula hoop.

Après une première intervention à la cité Rabelais, la compagnie Circo Criollo proposera un nouvel atelier d’initiation aux pratiques du geste et de l’équilibre : rendez-vous le jeudi 22 décembre de 14 h 30 à 16 h 30 au Square Salvator Allende, 42 Rue André Joineau.

Texte : Valérie Barrier

Photos : Stéphane Marcault

Un G20 du XXe arrondissement décoré par le street-artiste MS BÉJA

« …Et soudain un geai vint ». Par ce calembour, l’artiste parisien MS BÉJA signe une peinture murale sur la façade d’un magasin G20, 7 rue de Tourtille, dans le XXe arrondissement de Paris. Le week-end des 18 et 19 décembre 2022. Il a répondu à l’invitation du collectif @no.street.art. Le peintre urbain MS BEJA, alias @msbejannin sur les réseaux sociaux, se passionne pour les animaux et les jeux de mots. Cette nouvelle fresque, où un geai est perché sur le museau d’un chaton, en témoigne.

Texte : Marie-France Delor

Photo: Claire Corrion

Le voleur des casiers de salles de sport maintenu en prison

Un homme suspecté de vol dans les casiers de plusieurs salles de sport franciliennes, notamment dans le XXe arrondissement de Paris, a comparu au tribunal de Nanterre ce lundi 19 décembre. Son addiction dévorante pour les jeux n’a pas convaincu les juges qui le maintiennent en détention.

« Vous pariez où ? Au Casino ? » « Paris sportifs, monsieur. » L’homme vêtu d’une chemise rose soignée qui répond au président du tribunal de Nanterre ce lundi 19 décembre est suspecté d’avoir commis une série de vols dans plusieurs salles de sports d’Île-de-France. Steeve B., 29 ans, aurait raflé ce qu’il trouvait dans des casiers entre août et octobre 2022, dont l’arme d’un policier dans une salle de sport du XXe arrondissement. Face aux trop nombreuses comparutions qu’il doit traiter, le juge renvoie l’affaire en choisissant le maintien en détention provisoire.

« Vous avez déclaré parier entre 1 000 € et 1 500 € par mois et votre salaire ne suffisait plus », lance le juge en parcourant le dossier du suspect. « Sa sœur était malade et son addiction constituait une réelle échappatoire », signale l’avocate, qui insiste sur la recherche active d’emploi de son client. « Je souhaite aussi déménager afin de m’extirper d’un environnement qui contribue à me maintenir dans mon addiction », ajoute l’ancien commercial en guise de garantie supplémentaire.

« Les justiciables ne doivent pas pâtir du recours à la détention provisoire », clame l’avocate de l’accusé, qui rappelle que l’homme est détenu depuis le 18 novembre. « On notera aussi qu’il a fait preuve de constance dans les faits qui lui sont reprochés : ils ne se sont jamais aggravés, si ce n’est, effectivement, la détention d’une arme d’un fonctionnaire de police », reconnaît l’avocate avec un léger sourire.

Le procureur observe que l’homme a déjà été condamné deux fois depuis 2019 pour vol et usurpation d’identité. « Il récidive alors même qu’il a écopé d’un an de prison avec sursis pour des faits similaires. Rien ne peut nous garantir qu’il ne va pas réitérer. » Finalement le juge opte pour un maintien en détention provisoire et un report de l’affaire au 12 janvier 2023.

Texte : Guilhem Bernes

Photos : Enzo Sultan

Pédagogie militante et entrepreneuriat au marché de Noël féministe du Gang du clito

Le Gang du clito organisait un marché de Noël féministe au Ground Control (Paris, XIIe) le week-end du 17 et 18 décembre. 55 femmes, entrepreneures ou militantes, étaient présentes. L’objectif ? Sensibiliser à l’égalité femmes-hommes et valoriser des créatrices engagées.

Des affiches d’anatomie clitoridienne, la déclaration des droits de la femme, des jeux de société anti-sexistes. Mais aussi des savons artisanaux en coffrets, des talismans brodés à la main en forme de vulve. Ces biens hétéroclites étaient à vendre dans ce marché de Noël qui a exposé samedi 18 et dimanche 19 décembre après-midi plus de cinquante créatrices pour ce premier week-end des vacances. L’événement est à l’initiative du Gang du clito, une maison d’édition visant à démocratiser le féminisme via des posts pédagogiques sur Instagram et des événements sur le féminisme.

Des talismans brodés main en forme de vulve. Paris XIIe, 18/12/2022. © Clément Tissot

Valoriser les initiatives militantes

Pour Julia Pietri, fondatrice du Gang du clito et organisatrice de l’événement, le but de ce marché est de valoriser le travail des associations militantes : « Le stand n’est pas cher, je l’offre aux associations féministes. Le public qui vient est féministe et cherche à rencontrer d’autres femmes engagées, donc ça matche tout de suite. » L’association Les Ateliers du féminisme populaire a ainsi permis à Rabia Mabrouka, calligraphe et animatrice dans une maison de quartier à Bondy, de participer à ce marché via le programme « Héroïnes en région » qui forme des femmes des quartiers populaires à l’entrepreneuriat.

Pour « des cadeaux qui ont du sens »

Ce marché de Noël, c’est l’occasion « de rassembler le talent des femmes entrepreneures et d’essayer de contrer le Noël des multinationales », continue Julia Pietri.

Plus loin sur la gauche, Nathalie de Parseval, artiste et artisane, fabrique des bijoux en béton depuis 2020. Elle utilise pour cela des moules en silicone de dentiste : « Il m’a fallu un an pour créer les outils adaptés, les bons moules, et aussi la bonne composition de béton. » De sorte que le produit final reste « très léger ».

La légèreté des bagues en béton de Nathalie Parseval. Paris XIIe, 18/12/2022. © Clément Tissot

L’édition 2022, la troisième de ce marché, n’a pas désempli. Julia Pietri commente : « Ça marche de mieux en mieux. » Selon elle, ce marché correspond à ce que cherchent les gens : « Des cadeaux qui ont du sens. » Françoise Laurente, 61 ans, est venue après avoir lu un post relayé par une amie sur Instagram. Elle repart avec une petite pochette en tissu sur laquelle est imprimée un slogan détourné : « Métro, boulot, vibro ».

Texte : Imane Lbakhar

Photos : Clément Tissot

Des habitants du 93 participent à un challenge pour plus de sobriété énergétique

Diminuer sa consommation d’électricité, de gaz et d’eau : c’est le défi lancé aux citoyens de quatre villes de Seine-Saint-Denis par la coopérative Électrons solaires 93 pour les prochains mois.

De janvier à avril 2023 se tiendra le « Défi Déclics » – « déclics » signifiant « défi citoyens locaux d’implication pour le climat et la sobriété ». Le but de l’opération : aider les habitants des villes de Pantin, des Lilas, de Romainville et du Pré-Saint-Gervais à réduire leur consommation énergétique de manière collaborative et ludique cet hiver. Un projet piloté par Électrons solaires 93, une coopérative d’énergie renouvelable citoyenne, en partenariat avec l’Agence locale de l’énergie et du climat (Alec).

Un projet « convivial et coopératif »

La soirée de lancement, qui aura lieu à la mairie des Lilas le 13 janvier, sera l’occasion de fédérer les équipes nouvellement constituées. Jusqu’en avril 2023, les volontaires échangeront entre eux et seront accompagnés pour mettre en place des éco-gestes. Le but : baisser de 10 % leurs dépenses d’électricité, d’eau et de gaz. Selon les organisateurs du projet, une telle baisse représente un gain de 100 à 200 euros par an et par foyer. Pour ce faire, un wattmètre sera prêté pour mesurer les consommations. Un guide technique et un kit contenant des éco-mousseurs, un sablier et une multiprise seront également distribués. Au cours du challenge, les participants et les organisateurs se réuniront lors de deux soirées : une basée sur un jeu « éco-gestes » et une autre de clôture, où les prix seront remis.

« L’électricité est un sujet abstrait et compliqué, explique Marie Paysant-Leroux, chargée de développement au sein de la coopérative. L’aspect convivial et coopératif crée une dynamique et rend les choses plus sympathiques. » Avant de chapeauter le projet, elle-même a été capitaine de son équipe en 2019 et est ressortie convaincue de l’expérience. Par la suite, elle s’est engagée dans la coopérative et a proposé cette année à l’Alec, en charge du défi depuis quinze ans, qu’Électrons solaires 93 prenne le relais.

« Les citoyens sont eux-mêmes acteurs »

Isabelle Brissot a, quant à elle, rejoint le défi pour « des raisons économiques et sociétales ». Cette comptable habitant aux Lilas ne se définit pas comme une militante écolo. Mais, pour elle, mener des actions en faveur de l’environnement est une « question de bon sens ». Avec de telles initiatives, les « citoyens sont eux-mêmes acteurs. Ils n’attendent pas que tout vienne des pouvoirs publics », ajoute-t-elle.

Pourtant, la quinzaine d’inscrits à ce jour ne permet la formation d’équipes que dans deux villes : Pantin et Les Lilas. Pour Marie Paysant-Leroux, il y a un « cumul de raisons » : la communication tardive, l’approche des fêtes de Noël, le flot d’informations que reçoivent les Franciliens. La coopérative poursuit ses efforts pour mobiliser plus de monde et faire connaître le projet. Malgré le faible taux de participation, le défi sera bien lancé à la rentrée 2023.

Texte : Perrine Kempf

Photo : Rudy Ouazene

Fin du ticket de caisse papier : une mise en place progressive qui fait débat

La fin de l’impression automatique du ticket de caisse, initialement prévue au 1er janvier, ne s’appliquera qu’au 1er avril 2023. Certains commerçants proposent déjà le ticket dématérialisé à leurs clients, mais les réactions ne sont pas unanimes.

30 milliards de tickets de caisse sont édités chaque année. En application de la loi du 10 février 2020 pour la lutte contre le gaspillage, ces tickets ne seront plus automatiquement imprimés à partir du 1er avril 2023. Les clients pourront récupérer leurs tickets de caisse sur leur téléphone portable, via les applications des grandes enseignes, ou le recevoir par email. Ce changement est plutôt salué par les commerçants rencontrés dans l’est de Paris.

La parfumerie Marionnaud du centre commercial Bel Est propose déjà le ticket dématérialisé aux clients. « Ce sont surtout les jeunes qui acceptent, reconnaît Fatiha, responsable des ventes. Pourtant le process est simple : après leur passage en caisse, les clients reçoivent un mail avec la trace de la transaction bancaire. »

Chez Lidl, Aurélien, manager, vante l’application Lidl+, qui permet au client d’enregistrer tous ses achats en ligne : « Les jeunes sont satisfaits, les plus vieux sont accompagnés, on les aide à créer un compte si besoin. On gaspille moins de papier et ça permet une fidélisation, c’est bénéfique. Ça nous arrange, ça arrange les clients, qui sont très satisfaits avant les fêtes, période où l’application est beaucoup téléchargée. »

Eva, 35 ans, est une habituée de la dématérialisation : « Avec l’application Leclerc, on retrouve facilement nos tickets de caisse. Je ne suis pas spécialement militante, mais c’est beaucoup plus pratique comme ça. Plus de papier ni d’encre, ça ne peut qu’être écolo ! »

« Pour les plus âgés, c’est compliqué »

À l’Intermarché de la Porte de Bagnolet, Marie-Laure, hôtesse de caisse, le reconnaît : « Sans le papier, c’est plus facile pour nous, mais les papis et les mamies, qui n’ont pas l’application du magasin, veulent toujours avoir le ticket en main. »

Pour Maryline, cliente à la retraite qui fait les courses pour des personnes âgées, « c’est une très mauvaise idée. Les clients ne pourront plus vérifier leurs achats. Il y a des choses plus importantes à faire pour l’écologie ». Yamin, boucher au supermarché Auchan du Bel Est, est lui aussi sceptique : « On dit qu’on retire le plastique et il est encore là. Les tickets de caisse, ça sert de justificatif aux personnes âgées. Comment vont-elles faire si vous ne leur [en] donnez pas ? Elles ne savent pas utiliser un portable ou un ordinateur.»

Oneisha, 21 ans, résume : « Pour les jeunes, c’est très bien, mais on doit archiver ses mails, les classer, et pour les plus âgés, c’est compliqué. Après, c’est une bonne chose pour l’écologie car il y aura moins de tickets par terre. Mais les mails polluent aussi… »

Texte : Virginie Fauchois

Photo : Joris Chateau

Mondial de football au Qatar : une finale entre espoir et résignation

Les passionnés de football ont vibré dimanche soir, lors de la finale de la Coupe du monde remportée par l’Argentine face à la France. Dans des bars de l’est parisien, supporters français et argentins ont soutenu leurs joueurs en rythmant le match de leurs cris et de leurs larmes. Des deux côtés, on a voulu, jusqu’au bout, croire à la victoire.

  • Finale de la Coupe du monde 2022 France - Argentine, dans le bar Fitzroy, Paris 11. Les supporters sont à fond derrière l'équipe de France qui vient d'égaliser à la 80e minute du match. Le 18/12/2022 ©Enzo Sultan
  • Finale de la Coupe du monde 2022 France - Argentine, dans le bar Fitzroy, Paris 11. L'équipe de France ayant égalisé, la tension est grande. Le 18/12/2022 ©Enzo Sultan.
  • Finale de la Coupe du monde France - Argentine dans le bar Los Francechutes, Paris 11. Le 18/12/2022 ©Emeline Sauser
  • Finale de la Coupe du monde 2022 France - Argentine, dans le bar Fitzroy, Paris 11. L'agent de sécurité engagé pour la soirée du match est lui aussi à fond dans le match. Le 18/12/2022 ©Enzo Sultan.
  • Finale de la Coupe du monde France - Argentine dans le bar Los Francechutes, Paris 11. Les Français égalisent à la 80e minute, éloignant les Argentins de la victoire. Le 18/12/2022 ©Emeline Sauser
  • Finale de la Coupe du monde France - Argentine dans le bar Los Francechutes, Paris 11. Le 18/12/2022 ©Emeline Sauser
  • Finale de la Coupe du monde France - Argentine dans le bar Los Francechutes, Paris 11. Le 18/12/2022 ©Emeline Sauser
  • Finale de la Coupe du monde 2022 France - Argentine, dans le bar Fitzroy, Paris 11. A la fin des prolongations, les Français partent aux tirs au but. Le 18/12/2022 ©Enzo Sultan.
  • Finale de la Coupe du monde 2022 France - Argentine dans le bar Fitzroy (11e). Mbappé égalise à la 117e minute. La France va aux tirs au but. Paris, 18/12/2022 © Enzo Sultan.
  • Finale de la Coupe du monde 2022 France - Argentine, dans le bar Fitzroy, Paris 11. La tension est à son comble dans le camp français. Le 18/12/2022 ©Enzo Sultan.
  • Finale de la Coupe du monde 2022 France - Argentine. L'Argentine a gagné, les supporters français, déçus, rentrent chez eux. Le 18/12/2022 ©Enzo Sultan.
  • Finale de la Coupe du monde 2022 France - Argentine, rue du Faubourg Saint-Antoine. Comme un symbole les drapeaux français tombent sur le sol et redeviennent invisibles. Le 18/12/2022 © Enzo Sultan.

Texte : Verena Samson

Photos : Enzo Sultan et Emeline Sauser

« Dédale » : un laboratoire théâtral à la Cartoucherie de Vincennes

Les 22 et 23 décembre à 20h00, le laboratoire de théâtre Akhe de Saint-Pétersbourg (Russie) présentera « Dédale », un travail en cours de fabrication, aux curieux et passionnés des coulisses théâtrales. Pour y assister, rendez-vous au théâtre de l’Épée de bois à la Cartoucherie de Vincennes. Entrée libre.

Infos pratiques :
Cartoucherie de Vincennes
Route du Champ-de-Manœuvre
75012 Paris
Métro ligne 1, arrêt Château de Vincennes ; bus 112, arrêt Cartoucherie. 

Texte: Emmanuelle Cappelli

Photo : Jakub Hałun/CC

 

Le Mondial autrement : un bar de Pantin récolte 2500 euros au profit d’une association locale

L’équipe du bar Sand Fabrik à Pantin a organisé une « fan zone solidaire » à l’occasion de la diffusion de matchs de la Coupe du monde de football. 2500 euros ont ainsi pu être récoltés au profit d’une association sportive locale.

C’est un vrai dilemme en interne qu’ils ont dû résoudre : boycotter ou diffuser le match opposant la France et l’Argentine ? « Sur les six associés, trois étaient pour la diffusion, trois étaient contre », explique Thibault Spentchian, président et cofondateur du Sand Fabrik, un bar de la banlieue est de Paris, où l’on peut pratiquer des « sports de sable » sur une plage artificielle. La solution qu’ils ont trouvée : créer une fan zone payante (un euro minimum) les soirs où jouait la France et donner les sommes recueillies à l’association Sport dans la ville qui œuvre à l’insertion sociale et professionnelle. Le bar a ajouté à cette somme 50 % des bénéfices réalisés. Au total 2500 euros vont ainsi être reversés à l’association.

Avant de prendre leur décision, les associés ont fait voter leur communauté sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram). Les habitués du bar avaient le choix entre le boycott ou la retransmission des matchs. En cochant la case « Non au Qatar, oui au Tieqar (quartier) », ils soulignaient leur désaccord profond vis-à-vis des logiques des instances du foot. Sur les 500 sondés, 61 % ont été favorables à la diffusion. Une condition cependant : l’accès à la fan zone devait passer par une participation symbolique des clients afin de soutenir une structure associative solidaire.

La France a perdu 2 à 4 contre l’Argentine aux penalties. Ici la fan zone du Sand Fabrik lors de la diffusion de la finale de la Coupe du monde de football. Pantin, 18/12/2022. © Rudy Ouazene

 

« Le foot, c’est le sport qui rassemble les gens »

Plus de 200 supporters, attirés par le vaste espace intérieur, la proximité avec leur lieu d’habitation ou encore le côté convivial, ont franchi dimanche soir la porte du Sand Fabrik. Découvrant pour la plupart l’initiative à leur arrivée, ils l’ont largement saluée. « Une très bonne idée » selon Maguy Dokaunengo, technicienne de laboratoire de 29 ans.

Le boycott a souvent été jugé « inutile ».  Il aurait eu du sens « s’il avait eu lieu beaucoup plus tôt », confient deux résidentes de Pantin. Sofiane Douara, habitant de Bondy, qualifie même le boycott d’« hypocrite », jugeant que la prise de conscience est arrivée trop tard. Tous sont d’accord pour dire qu’il aurait fallu intervenir au moment de l’attribution de la Coupe du monde au Qatar.

Des supporters français regardent la finale de la Coupe du monde de la FIFA dans la fan zone du Sand Fabrik. Pantin, 18/12/2022. © Rudy Ouazene.

Thibault Spentchian renchérit : « Le foot, c’est le dernier moment de ferveur collective qu’on a au niveau national. C’est le sport qui rassemble les gens. » Ces moments de partage sont essentiels selon lui, surtout dans un « contexte économique difficile », sans compter les tensions liées aux « questions identitaires ». « Et puis, ce n’est pas juste de demander aux particuliers de se priver alors que ce sont les instances de foot comme la Fifa [Fédération internationale de football association] qui sont responsables », ajoute-t-il. Si les supporters français ne cachaient pas leur tristesse à la suite de la défaite de la France en finale face à l’Argentine, au moins étaient-ils réunis.

 

Texte : Perrine Kempf

Photos : Rudy Ouazene