Vendredi 21 juin, titraille et édition web

Au programme ce matin, l’élaboration d’un titre et d’un chapô. Dire l’essentiel en peu de mots. L’entreprise est plus difficile qu’il n’y paraît. Presque aussi difficile que de rédiger un article de blog en plein match France-Suisse. Qu’on se rassure néanmoins, le brainstorming va permettre de déblayer un peu le terrain : il s’agit, à ce stade, de jeter sur le papier tout ce qui nous vient à l’esprit. Pêle-mêle. L’idée étant de voir émerger un titre de cette « tempête ».

 

Nous avions commencé par lire un article sur le lancement d’une nouvelle gamme de jus de fruit aromatisés aux fleurs. Philippe nous a soumis ensuite une vingtaine de phrases, toutes susceptibles de servir de titre à l’article en question. À nous de choisir la plus adéquate. Chacune de ces phrases jouait sur les mots, en brodant sur le champ lexical de la fleur et du fruit. Car la brièveté ne suffit pas ; pour être réussi, un titre doit aussi donner envie de lire la suite. Concis et incitatif donc

 

Je n’en retiendrai que quelques-uns. Les Fleurs du bien, par exemple. Pour que fonctionne un titre allusif comme celui-ci, on doit s’assurer que l’allusion sera bien comprise. Il est vrai qu’on peut être tout à la fois buveur invétéré de Tropicana et  lecteur inconditionnel de Baudelaire. Il reste que, dans ce contexte, ce choix ne semble pas le plus judicieux. Quant à Tropicana déflore ses nouveaux jus de fruits, on sera sensible à l’effet de surprise ménagé par le verbe. À chacun ensuite d’apprécier si une allusion à caractère sexuel est bienvenue ici. Et pour finir, Tropicana passe chez le fleuriste : en personnifiant la marque, cette proposition a le mérite de créer une image percutante et une phrase qui reste dans l’oreille, sans s’écarter d’un iota du sujet.

 

Le chapô, quant à lui, doit se contenter de rester informatif. Il s’agit d’éclairer ce que le titre a laissé dans l’ombre. Ce n’est ni un résumé ni une introduction. On y trouve, en général, les problématiques que soulève le sujet. Parmi les dix chapôs qui nous seront proposés, nous n’en choisirons qu’un seul. Et nous parviendrons assez bien à expliquer pourquoi les autres ne conviennent pas : trop hyperbolique (« trop d’éloges tue l’éloge »), hors-sujet, trop de questions, trop scolaire (« on dirait une dissertation »), etc.

 

Philippe a insisté sur l’importance de la pratique. C’est une chose de comprendre comment fonctionne un titre ou un chapô, en réussir un est une autre affaire. Ramasser sa pensée en une phrase, voire deux, ne va pas de soi. Au début, il faut apprendre à se délester des mots superflus et remettre plusieurs fois sur le métier. Un zeste d’inspiration peut aussi se révéler salutaire. J’en manque un peu aujourd’hui. Tant pis. Cet article va devoir se passer de titre.

 

 

Nous retrouvons ensuite Jérôme Cristiani, journaliste à La Tribune, pour un après-midi consacré à l’editing et aux corrections web.

 

Après une courte introduction précisant l’importance du nom que nous donnons aux textes corrigés des camarades rédacteurs pour « avoir une vision d’ensemble », nous commençons par réfléchir collectivement à la titraille de ces différents articles. Comme l’a souligné Philippe ce matin, l’exercice n’est pas simple : être incitatif et pas seulement factuel, articuler titre et corps de l’article, jouer avec les mots, si possible.

 

Il nous reste un peu de temps pour aborder le système de gestion de contenu (Content Management System ou CMS en anglais). Il s’agit d’un programme permettant de créer et gérer un site internet comme celui de La Tribune. C’est une chaîne de publication qui organise la mise en ligne et la structure du contenu des documents. Plusieurs journalistes peuvent intervenir sur un même document. Certains CSM, dont celui de La Tribune, incluent la gestion de versions.

 

Un genre d’arborescence, touffue mais logique, qu’il reste à pratiquer par « celleux » qui auront à travailler sur des médias en ligne.

 

P.B. & P.C.

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