Interview (à distance via un questionnaire) d’une correctrice anonyme de Multimedia Press

Cette correctrice n’a pas voulu être en direct contact avec moi, mais via l’éditrice qui nous est commune (et pour laquelle j’écris parfois des textes), elle a bien voulu se prêter au jeu des questions/réponses via un questionnaire forcément un peu « formaté ».

A vous de juger. Bonne lecture

Depuis combien de temps êtes-vous correctrice ?

Cela fait quatorze ans que je suis correctrice.

Quel a été votre parcours professionnel avant la formation et comment vous êtes-vous formée à ce métier ?

C’est au cours d’une licence professionnelle Information-Communication options Métiers du livre que j’ai découvert le métier de correctrice et que je m’y suis formée.

En tant que correctrice free lance, avec quel type de supports travaillez-vouse ? Uniquement presse ? Et édition ?

Nous travaillons à la fois pour la presse et l’édition.

Est-ce une activité à temps plein ? Secondaire ?

C’est une activité à temps plein.

Quelles sont les spécificités de la correction pour les parutions de Multimedia Press ?

Il faut être curieux de tout car on aborde beaucoup de sujets différents dans la grande variété d’ouvrages que nous publions.

Quel est le circuit de la copie d’un magazine ? Combien de lectures en tout ? Combien sur épreuves ?

Nous faisons corriger tous nos ouvrages deux fois : une première fois sur Word ou base de données lors d’une correction en première lecture, dont le but est de se pencher sur le fond comme sur la forme, de vérifier les informations, traiter le vocabulaire, la grammaire, la syntaxe, réécrire s’il le faut ; et une seconde fois sur pages montées, ce qui permet d’avoir une vue d’ensemble des articles, des visuels avec leur légende, et de traquer les dernières coquilles.

Quels sont les moyens utilisés ? Correction sur papier ? Correction en mode suivi de modification sous Word ? Intégration des corrections directement dans InDesign ?

Voir réponse à la question ci-dessus.

Comment s’organisent les contacts/relations entre auteur/éditeur/correcteur ?

C’est le service éditorial qui est en contact avec l’auteur, qui lui fait des commandes, puis qui confie les textes au service de correction. Les correcteurs posent leurs éventuelles questions directement en marge sur les textes ou par mail, et les éditeurs se chargent de répondre aux questions ou bien de les transmettre aux auteurs, pour avis, pour modification ou pour validation.

Quel est le degré de réécriture qui est demandé parfois ? Quel est le degré de liberté dans cette réécriture, de confiance de l’éditeur pour une réécriture sans suivi ?

Pour la correction des romans, il est toujours demandé un suivi des modifications. L’éditeur signale au service de correction s’il est nécessaire de réécrire ou non. Pour la correction des magazines, les correcteurs ont souvent carte blanche, mais bien souvent, ils répertorient sur un fichier Word toutes les grosses modifications qu’ils ont faites, afin d’en informer l’éditeur.

Qu’est-ce que la crise du Covid a changé dans la pratique de votre métier de correcteur free lance ?

La crise de la covid-19 nous a amenés à télétravailler à presque cent pour cent, et donc à chercher des solutions pour certaines tâches que nous faisions sur papier au bureau, comme la correction des couvertures de magazines et livres.

Comment voyez-vous l’avenir de cette profession ?

Je pense qu’on aura toujours besoin de correcteurs, mais que c’est un métier qui va continuer d’être exercé en free-lance. On trouve rarement des postes fixes de correcteurs au sein des maisons d’édition de nos jours.

Quels conseils donneriez-vous à des « jeunes » correcteurs se lançant dans le métier ?

Pour se lancer dans le métier, il faut être passionné par la langue française, curieux et ouvert d’esprit, organisé afin de respecter les délais et pouvoir enchaîner les missions, et savoir être à l’écoute et diplomate lors de ses relations avec les clients.

Quelle est votre pire anecdote en tant que correctrice ?

Pour la correction d’une bible sur les prénoms, il avait fallu appliquer une balise sous Word à chaque prénom, balise qui allait être importée sur pages montées et qui permettraient d’appliquer une feuille de style à ces prénoms. C’était il y a plus de dix ans, c’était la première fois qu’on faisait ça, que ce soit au service correction ou au service maquette, et on y avait passé un temps fou. On avait eu l’impression que ça ne finirait jamais. Et on avait fait une bible pour les prénoms de garçons et une pour les prénoms de filles, donc il y avait eu un sacré paquet de balises à créer ! Ce n’est pas un horrible souvenir, mais ça nous donne des sueurs froides quand on nous parle de balises

Un très bon souvenir de travail de correction sur un texte ?

Il n’y en a pas un en particulier. À chaque fois qu’on termine un projet et que l’auteur est satisfait et nous fait part de ses remerciements, cela nous fait très plaisir.

À part cela, la correction de recettes de cuisine m’a toujours plu et été un moment de travail agréable.

 

SF

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *