Interview Christophe Conte

Dimanche 6 juin, j’ai interviewé Christophe Conte, auteur de livres, biographies et articles sur le monde de la musique.

C’est un journaliste spécialisé dans le rock qui a travaillé près de 30 ans aux Inrocks, de 1990 à 2018. Il connaît donc parfaitement l’histoire et l’évolution de ce magazine. Il continue sa collaboration de manière occasionnelle et a pu livrer quelques informations sur le sujet qui nous intéresse, la correction.

État du magazine aujourd’hui :

À compter de juin 2021, Les Inrocks, qui était jusqu’alors un hebdomadaire, devient un mensuel de 200 pages, plus dense et plus cher.

En 5 ans, le magazine est passé de 80 à 20 personnes, laissant sur le carreau, entre autres, les SR-correcteurs.

Aujourd’hui, il n’y a plus à la rédaction que 8 personnes (3 pour le cinéma, 2 pour la musique, 1 pour la littérature et 2 pour les autres sujets) ainsi qu’une SR-correctrice qui chapeaute l’ensemble des corrections en faisant appel à des correcteurs free-lance pour l’aider.

Avant 2015, il y avait encore 4 SR-correcteurs à temps plein et 3 free-lance, et ils se payaient le luxe de faire 3 relectures, contre 1 seule aujourd’hui.

Charte Maison :

Ils ont une charte maison qui évolue en permanence.

Ils l’ont mise au point pour uniformiser notamment l’écriture des titres de chansons et d’albums, très majoritairement en anglais, évitant ainsi de se questionner immanquablement sur l’utilisation des majuscules.

Écriture inclusive :

Suite au bref passage d’une féministe à la rédaction il y a quelques années, ils ont adopté l’écriture inclusive.

Le journal Libération :

Christophe Conte sévit également dans la rubrique « Culture et Musique » de Libération.

Le journal dispose d’un service de SR-correcteurs, mais qui fonctionne principalement à distance aujourd’hui.

Les titres et chapeaux des articles sont extrêmement importants pour le journal ; inutile pour les auteurs de faire des propositions, ça reste le petit pré carré du journal.

Les SR-relecteurs n’ont aucune relation avec les auteurs mais sont extrêmement respectueux de leur style.

Ça n’a pas toujours été le cas aux Inrocks. Ils ont parfois dénaturé des textes de Christophe. Dans les Billets durs notamment(recueil satirique brossant le portait de personnalités), des mots jugés trop familiers ont été remplacés par d’autres, détournant ainsi l’effet souhaité.

Je n’ai pas beaucoup plus d’information sur la correction mais j’ai des tonnes d’anecdotes sur les chanteurs.

Concernant les possibilités de stage, Christophe Conte semblait assez pessimiste dans les deux cas, mais pour des raisons différentes : aux Inrocks, l’atmosphère est assez lourde compte tenu de la santé économique du magazine ; à Libé, la majorité des salariés travaillent à distance.

1 commentaire

  1. Merci Linda pour ces informations sur les Inrocks. Je note que, du fait des nombreuses disparitions de postes de SR-correcteurs, le journal fait appel à des pigistes pour sortir le journal. Cela peut donc toujours être un lieu de stage intéressant…

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