Rencontre-ITW avec une correctrice freelance

Il y a quelques jours, je me suis rapprochée d’une correctrice auto-entrepreneure dans le but d’un éventuel stage à ses côtés. Notre premier échange au téléphone fut tellement sympathique que nous avons rapidement convenu d’une entrevue. Notre rendez-vous a donc eu lieu sur une terrasse ensoleillée de Saint-Maur-des-Fossés (94), samedi 12 juin, au matin. Ponctuelle et souriante, Dominique Habert, 64 ans, a répondu gentiment à mes questions.

Quel est votre parcours en quelques mots ?

Je suis retraitée d’Air France, où j’ai été cadre durant toute ma vie professionnelle. J’ai toujours été amoureuse de la langue française et l’idée de pouvoir avoir un complément de revenus grâce à cette passion m’a incité à m’intéresser à cette activité. J’y vois là une grande liberté. Il faut aussi préciser que je suis une jeune mamie assez sollicitée !

Après avoir profité d’un plan de départ, j’ai donc suivi la formation de correcteur au Centre d’Écriture et de Communication (CEC), à distance, pendant 1 an. J’ai trouvé les cours assez poussiéreux, mais ai acquis tout de même les bases nécessaires, même si j’estime que beaucoup de sujets sont survolés au CEC… À noter que InDesign n’est pas enseigné dans ce parcours de formation.

Et le quotidien, après cette formation ?

Il a fallu démarcher pour tenter de trouver des clients. En formation, on nous a rabâché de solliciter les maisons d’édition et de, surtout, se doter d’un statut d’auto-entrepreneur rapidement. Je me suis donc attelée à la tâche et j’ai, en parallèle, créé mon profil pour bénéficier d’une visibilité sur des plateformes internet, telle que Malt. Ce ne sont que les débuts pour moi puisque ma société est récente : je me suis lancée en janvier dernier.

Pour vous, c’est quoi « être correctrice » ?

J’adore ce métier, car j’aime « pinailler » et rechercher sans cesse. Partout il y a des problématiques ! La rigueur est essentielle dans ce métier, on ne peut nullement se baser sur ses convictions. J’aime beaucoup aussi l’idée d’apporter quelque chose à mes clients. C’est un véritable échange que de cerner leurs besoins et une vraie satisfaction de leur être utile. L’organisation de travail est propre à chacun et il est primordial de trouver la sienne. La diplomatie est, selon moi, une qualité extrêmement importante ! Se rappeler toujours que le correcteur est là en tant que « conseiller » et non « maîtresse d’école ». Savoir gérer les susceptibilités de ses clients à travers le ton de ses commentaires.

Supports / Correcteurs d’orthographe or not ?

Je suis abonnée au Robert en ligne. Incontournable ! J’ai également Antidote et même si j’en vois les limites assez fréquemment, je dois reconnaitre qu’il m’a « sauvé la vie » parfois ! Attention… je fais tout de même partie de ces gens convaincus que l’homme est plus fort que la machine !

Derniers boulots, rémunération ?

L’idéal dans ma situation, (et ce que j’espère atteindre !), serait un revenu entre 500 et 1 000 euros par mois. N’oublions pas que je suis dans une démarche de complément d’activité. Le mois dernier, j’ai accepté une mission assez difficile car beaucoup d’éléments devaient être vérifiés : il s’agissait d’un site internet. J’ai gagné 810 euros pour un travail de, à peine, 4 jours. J’étais super heureuse ! Le client m’avait trouvé sur Malt, qui, eux, retiennent 10% de la rémunération pour leur service de mise en relation. Et en tant qu’entrepreneure, je suis imposée (environ 25% Urssaf etc…) sur la base de 810 euros…
J’ai entendu parlé d’une autre plateforme : 5euros.com. Rien que le nom du site m’a effrayé ! Il est hors de question pour moi, de dévaloriser nos compétences, trop rarement jugées à leur juste valeur ! Mais j’ai été curieuse… et je pense que la piste est à creuser : les 5 euros évoqués ne sont, en fait, que le prix d’appel. Chaque compétence est « cotée » : prépa de copie, correction pure, mise en page… tout a une valeur et le prix final en dépend.

Un dernier mot ?

Je trouve intéressant de passer le Certificat Voltaire. Il permet de pouvoir nous « situer » et ainsi de nous conforter quant à la valeur de nos compétences. Je l’ai passé 2 fois, puisque la première, je n’étais pas contente de moi : j’avais obtenu 920 points sur 1 000. Je voulais me rapprocher davantage de l’excellence. Je me suis donc replongée dans les bouquins et le second passage s’est révélé bien meilleur : 982 points. Une vraie satisfaction personnelle !
Et pour finir, je dirais que l’intérêt de ce job est grandissant chaque jour et que « s’il y a un métier où l’âge n’a aucune importance, c’est bien celui-là ! »

NJ

 

1 commentaire

  1. Merci Nathalie pour ce témoignage. Et on va tenter de militer pour que vous ayez un meilleur statut qu’autoentrepreneur !

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