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L’antigym, un «anti-sport» bon pour le corps 

Des participants à une séance d'antigym, à Montreuil.

Créée il y a plus de 40 ans, «l’antigymnastique» promet détente, regain d’énergie et gestion du stress. Ici, pas d’exercice, pas de muscu, on vise le bien-être du corps et de la tête, tout en douceur.

En groupe restreint, l’antigym consiste à s’octroyer soi-même des mouvements précis et doux, tout en étant guidé par la voix d’un praticien certifié.

Plus lente que le yoga et différente d’une pratique d’auto-massage, l’antigymnastique consiste à travailler sur le corps pour relâcher les tensions, soulager les articulations. Et focaliser sur les gestes subtils à effectuer provoque un apaisement de l’esprit.  

En antigym, on ne force pas, et tant pis pour les abdominaux non dessinés! Il s’agit de se concentrer sur chaque mouvement inhabituel proposé. «A chaque séance, je fais travailler un muscle en particulier, explique Bérangère Coupeau, praticienne certifiée à Montreuil en périphérie parisienne. Cela peut être le périnée, ou  la région dorsale, parfois la langue uniquement. C’est un travail minutieux permettant de renouer avec son corps, de le libérer de ses entraves et de ses cuirasses.» 

Tensions et noeuds débloqués

L’antigymnastique a été mise au point dans les années 70 par Thérèse Bertherat, une kinésithérapeute française. Ses adeptes ont généralement plus de 40 ans, leur objectif pouvant être de résoudre un problème de confiance ou d’atténuer une douleur récurrente. «Les femmes testent l’antigym quand les hommes préfèrent souvent une activité plus sportive», constate Bérangère Coupeau. «Ce sont surtout des personnes qui cherchent à être plus ancrées et à comprendre le fonctionnement de leur corps. Des danseurs professionnels s’y intéressent», précise-t-elle.  

Bérangère Coupeau, praticienne d’antigym certifiée

Au fil des séances, les participants se confient au groupe. «Ces moments de partage sont essentiels, souligne la praticienne. Il arrive que certaines propositions de posture ou de mouvement provoquent des rires et des larmes de soulagement. Les personnes peuvent sentir qu’elles débloquent des nœuds. Nous sommes presque dans une approche psycho-corporelle

En entreprise aussi

Le coût des séances en atelier est variable selon la région et les praticiens. Il faut compter environ 350 euros à Paris pour un trimestre de séances hebdomadaires. Bérangère Coupeau intervient aussi en entreprise. «C’est alors pour prévenir des troubles musculo–squelettiques dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE)», précise-t-elle. Elle guide les salariés sur des gestes simples qui soulagent. Par exemple, ce sont des mouvements qui détendent la nuque ou décrispent les mains après un temps long à travailler devant un ordinateur.

A écouter : la reconversion professionnelle de Bérangère Coupeau. Pourquoi et comment est-elle devenue praticienne d’antigymnastique ?

Texte, photo et vidéo : Carine Mandère