Le 19 décembre, Envie Autonomie a inauguré une nouvelle agence dans le 20e arrondissement. Une structure dans laquelle du matériel médical usagé est remis en état afin d’être à nouveau utilisable.
Au début des années 1980, un collectif de travailleurs sociaux strasbourgeois cherche des solutions pour offrir des débouchés à des jeunes éloignés du marché du travail. Avec le soutien d’Emmaüs, ils lancent le réseau Envie. Son principe est simple : créer des emplois tout en redonnant vie à de l’électroménager destiné à être jeté ou détruit. Le succès est rapidement au rendez-vous. Profitant de l’engouement pour l’achat de biens de consommation de deuxième main, ce réseau d’insertion par l’activité économique, qui compte 52 sites en 2023, décide de s’attaquer au matériel médical en 2015 en créant Envie Autonomie.
Allonger la durée de vie du matériel
« On jette de l’électroménager qui peut être réparé, et c’est pareil pour le matériel médical », constate Cyril Moncus, responsable administratif et financier d’Envie Autonomie depuis quelques mois, dont le bureau se situe dans le nouveau point de vente ouvert le 19 décembre, rue Julien-Lacroix, dans le 20e arrondissement de Paris.
Comme sa grande sœur Envie, ce réseau récupère du matériel qui n’est plus utilisé. « Il nous est donné par des hôpitaux, des Ehpad ou encore des particuliers », indique le responsable administratif et financier. Fauteuils roulants, lits médicalisés, déambulateurs, sièges de douche, lève-personnes… Autant de matériels qui, après être passés entre les mains des salariés d’Envie Autonomie, sont remis sur le marché à des prix abordables.
Faciliter l’insertion de personnes en marge
Si l’activité d’Envie Autonomie, en allongeant la durée de vie du matériel, s’inscrit dans le cadre de l’économie circulaire, elle a d’abord une vocation sociale. « Elle permet à des personnes en marge de retrouver une activité professionnelle », souligne Cyril Moncus.
Les salariés du réseau, dont la plupart rencontrent des difficultés, qu’il s’agisse de logement ou de finances, sont accompagnés par des conseillers pour leurs démarches administratives. Dans le travail, ils sont encadrés par des professionnels expérimentés. « Rien ne sort sans être validé par un chef d’atelier », assure Cyril Moncus. Pour l’heure, le matériel d’occasion n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale. « Mais cela pourrait changer », espère-t-il. En attendant, Envie Autonomie poursuit son expansion : en 2023, la demande a augmenté de 40 % et, en 2024, de nouveaux points de vente verront le jour.
Texte : Fouad Arbouia – Photos : Amélie Dibon