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Les chocolatiers de la place Gambetta ont la cote

Intérieur boutique Jeff de Bruges avec gros plans sur les étals de chocolat

À trois jours de Noël, les vitrines des chocolatiers exhibent leurs classiques ballotins et leurs nouveautés. Visite gourmande dans deux boutiques de l‘Est parisien.

Chaque année, à la période de Noël, les chocolatiers dévoilent des collections gourmandes à offrir et à déguster. Dans le quartier Gambetta (Paris 20e), malgré l’inflation, les boutiques des chocolatiers ne désemplissent pas.

« Vous voulez goûter ? », propose Mayle Boyer, responsable du magasin de la chaîne Jeff de Bruges. C’est l’habitude de la maison : faire découvrir aux clients les nouveautés pour susciter l’envie. Velvet, Pop-corn ou Éden… ces chocolats aux noms évocateurs se mêlent aux assortiments plus traditionnels et aux produits phares de la marque, tels que les cornets croustillants aux noisettes.

Les clients défilent : le magasin n’est jamais vide. D’après la responsable, il n’y a aucune différence de fréquentation avec la fin de l’année dernière, et c’est avec plaisir qu’elle continue de recevoir les habitués. En revanche, il lui semble que la clientèle achète en moindre quantité. Même nombre de clients, mais moins de chocolats vendus.

Les Français font des économies pour les fêtes de Noël et du Nouvel An, inflation oblige. D’après le sondage Ifop du 1er décembre, 43 % des Français envisagent de réduire leur budget alloué aux cadeaux.

En raison de l’envolée des prix du cacao et du sucre ces derniers mois, les chocolatiers ont été contraints de répercuter cette hausse sur leurs produits. Chez Jeff de Bruges, le prix au kilo est passé de 50 € à la fin de 2022 à 55 € cette année. Une augmentation à laquelle les clients ne sont pas tous sensibles. « Je vais à Jeff de Bruges pour offrir des ballotins, car il y a un bon rapport qualité/prix, indique une habituée. Mais, quand c’est pour moi, je préfère acheter chez des chocolatiers haut de gamme, car il n’y a pas d’additifs qui me donnent mal à la tête. »

Et un chocolatier haut de gamme dans le quartier, il y en a un, c‘est James Berthier. Trois fois finaliste au concours du meilleur ouvrier de France, cet ancien chef pâtissier du Fouquet’s, la fameuse brasserie parisienne, propose dans son atelier boutique, Sucre et Cacao, des bûches de Noël, des fruits confits et des chocolats. La nouveauté de cette année : des marrons confits au chocolat.

Pour le chef pâtissier James Berthier, le chocolat est une gourmandise et un art. Photo : Jeanne Bourdier

Anne-Sophie Berthier, son épouse, gère la vente et n’a pas le temps de voir si la fréquentation ou les achats ont diminué. « La boutique est toujours pleine, surtout depuis quelques jours », explique-t-elle.

Comme chez Jeff de Bruges, le prix du chocolat chez Sucre et Cacao a augmenté pour passer de 98 € à 102 € le kilo. « Il n’avait pas bougé depuis cinq ans », précise la commerçante.

« Le goût n’a rien à voir avec les autres, s’exclame un client, James Berthier est coté ! » Et pour preuve, selon Anne-Sophie Berthier : « Il a reçu, il y a quelques semaines, la médaille d’officier de la Légion d’honneur. »

Texte : Jenny Bernard – Photos : Jeanne Bourdier