L’Association Alice-Milliat lutte contre les stéréotypes de genre et défend la place des femmes dans le sport. Depuis octobre dernier, elle intervient au sein de la Cité fertile de Pantin, où elle propose des sessions sportives réservées aux femmes.
Ce 21 décembre 2023, dans la salle des écuries de la Cité fertile, à Pantin, six femmes, sourire aux lèvres, suivent les pas de hip-hop de Shannon, la coach. Depuis octobre et pour une durée d’un an, l’Association Alice-Milliat, qui promeut la place des femmes dans le sport, y organise des sessions d’activités physiques en non-mixité. Lors de ces séances gratuites, programmées tous les jeudis de 12 à 14 heures, les participantes s’initient au hip-hop, aux sports de combat, ou encore à la lutte, des disciplines traditionnellement pratiquées par les hommes. « Il est important que les femmes puissent se sentir aussi légitimes que les hommes, explique Ombeline Berteaux, salariée de l’association. Ici, elles sont libérées de leur regard. »
Favoriser l’égalité
Ce programme est né d’une volonté européenne de lutter contre les stéréotypes de genre dans le sport, en France mais également en Italie, en Roumanie et en Turquie. Outre l’organisation de ces sessions, l’Association Alice-Milliat – du nom de la fondatrice des Jeux mondiaux féminins, à l’époque où les femmes n’étaient pas encore autorisées à participer aux Jeux olympiques – intervient en milieu scolaire : des outils pédagogiques permettent aux collégiens et aux lycéens de se confronter à leurs préjugés et de les faire évoluer, à travers le jeu et le débat. « Les élèves sont souvent surpris lorsqu’ils constatent que les femmes ont dû attendre cent ans après les premiers matchs de boxe pour obtenir le droit de pratiquer ce sport », note Ombeline Berteaux. Celle-ci forme également les enseignants de plusieurs écoles à l’égalité entre filles et garçons dans le sport. « Lorsque les élèves jouent au foot, faire des équipes mixtes et instaurer la règle que tous les joueurs et joueuses doivent avoir fait une passe pour que le but compte permet de mieux répartir les rôles dans le match », constate-t-elle.
« Il ne s’agit pas seulement de favoriser la pratique amatrice, nous luttons également pour que le monde sportif professionnel soit plus adapté aux femmes, notamment dans ses droits. Il faudrait d’ailleurs qu’il y ait plus de dirigeantes dans ces milieux », poursuit la représentante de cette association qui, chaque année, décerne des trophées aux personnes œuvrant à valoriser des sportives, en particulier dans les médias.
Si, pour l’heure, les sessions organisées à la Cité fertile peinent à rencontrer un large public, l’association espère attirer prochainement une trentaine de participantes par semaine. En attendant, elle poursuit son chemin vers plus d’égalité.
Texte : Sofia Hullot-Guiot – Photos : Hugo Mimouni