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L’inflation s’invite dans les dernières courses avant les fêtes, à l’hypermarché de Bagnolet

Femme faisant ses courses dans les rayons de l'hypermarché à Bagnolet

À l’approche des festivités et dans un contexte d’inflation établi depuis plusieurs mois, les ménages finalisent leurs achats. Dans l’hypermarché de Bagnolet, quand certains clients adaptent leur budget, d’autres continuent à « se faire plaisir ».

En ce jeudi 21 décembre, veille de Noël, les clients se pressent dans les allées enguirlandées de l’hypermarché de Bagnolet. À quelques jours du réveillon, les têtes de gondoles débordent de boîtes pailletées. Des affiches aux couleurs criardes promettent des prix imbattables et autres promotions exceptionnelles. « Les chocolats sont moins chers que l’année dernière », s’enthousiasme une jeune femme, un sac plastique déjà bien rempli de jouets pour enfants à la main. Avec un budget de 50 euros pour Noël, et 2 enfants, la mère de famille compte chaque centime dépensé. Alors, c’est « promo, promo ».

Les Français sont de plus en plus nombreux à déclarer restreindre leurs dépenses de Noël dans un contexte de hausse des prix. Selon une étude Kantar publiée à l’automne 2023, le budget prévu pour les fêtes cette année est en baisse de 8 % par rapport à l’an passé.

Le casse-tête des courses

Au rayon légumes, Madeleine et son mari hésitent. Ils ont déjà renoncé à certains produits, notamment ménagers. Ils privilégient les « sous-marques » ou, pour les produits alimentaires, favorisent les dates courtes. Pour Noël, ils font simple, car ils sont nombreux : « Nous avons douze petits et arrière-petits-enfants au total », souligne Madeleine. « J’ai pris la morue la moins chère et le foie gras 1er prix pour le repas. »

Madeleine et son compagnon rusent pour s’adapter à la hausse des prix. © Yohann Cordelle

Barbe blanche et chemise grise, JP pousse son caddie au rayon des produits frais. « Avant, je m’en sortais pour 70 ou 80 euros par semaine. Aujourd’hui c’est plutôt entre 100 et 110 euros », déplore-t-il. « Tout flambe : les légumes, les fruits… » Plus loin, Luz, mère d’une adolescente abonde : « Même le sachet de frites a augmenté. Avant il était à moins d’un euro, aujourd’hui c’est presque cinq euros. »

« 40 euros un petit coffret avec une figurine ? ! » se désolent James et Ophélie au rayon jouets. Le panier de ces parents de trois enfants a doublé en un an. Pour faire face, ils privilégient les enseignes réputées pour leurs petits prix.

Un peu plus loin, Clément fait ses courses avec sa femme et leur enfant qui est en poussette. S’ils admettent que « tout a flambé, même les pâtes », ils n’ont pas pour autant changé leurs habitudes. « Nous sommes chanceux », reconnaissent-ils. Au rayon bio, Houria partage ce sentiment : « On est deux salariés à la maison, sans enfant, on peut encore se faire plaisir. » Pour Noël, elle choisira quand même le foie gras à 13 euros plutôt que celui à 26 euros. « Il sera tout aussi bon », assure-t-elle.

Texte : Emmanuelle Milon – Photos : Yohann Cordelle