La session des admissions postbac vient de s’ouvrir, avec en prime cette année un site d’info spécifique. Insuffisant toutefois pour rassurer les élèves.
« J’ai aucune idée de comment ça marche. C’est un peu flou, on sait pas en quoi ça consiste. » À la sortie du lycée général et technologique Maurice-Ravel, dans le 20e, Yann, élève de terminale, regrette de ne pas avoir été mieux informé. Ce mercredi 20 décembre, c’est le lancement du site d’information de la plateforme d’admission postbac Parcoursup. Elle permet aux lycéens de s’informer, dès la seconde, des formations proposées avant de choisir une orientation. Son ami Eliott acquiesce : « Le problème, c’est qu’il n’y a pas de directives nationales sur le niveau d’explications données aux élèves à propos de Parcoursup. Certains sont bien plus informés que d’autres. » Un avis que partage Lucas, en première au lycée Hélène-Boucher (20e) : « J’ai appris par moi-même, sur les réseaux sociaux, qu’on allait avoir accès au site d’information de Parcoursup dès la seconde. On ne nous en a même pas parlé au lycée ! »
Dans sa classe, ils sont nombreux à s’inquiéter : « La seule chose dont on est certains est que chaque note, chaque moyenne compte et, évidemment, cela met beaucoup de pression », regrette Yann. Malgré cela, l’aspirant ingénieur, qui souhaite intégrer l’année prochaine une prépa MP2I (mathématiques, physique, ingénierie et informatique), se dit plutôt confiant : « Les professeurs nous ont dit que c’était uniquement un algorithme qui examinait nos dossiers. L’idée que notre orientation va être décidée par une machine est assez désagréable. Mais bon, on verra bien ce qui se passera ! »
Une grosse pression
Savoir que leur avenir se joue sur quelques notes, « digérées par un algorithme » dont ils ne connaissent rien du mécanisme, angoisse ces élèves. Ils ne sont pas les seuls. Un rapport sénatorial sur Parcoursup rendu en juin 2023 souligne que « la procédure d’admission est jugée “transparente” par seulement 48 % des candidats et “fiable” par seulement 57 % ».
« J’aime pas vraiment cette plateforme », témoigne Yanis, du lycée professionnel Jean-Moulin, à Vincennes. Selon lui, en sélectionnant les élèves, Parcoursup instaure un esprit de compétition entre eux. Malgré la réduction de la phase d’admission, Yanis se sent stressé : « Le problème, c’est qu’on n’est vraiment pas sûr d’être accepté là où on veut aller et ça met une grosse pression tout au long de l’année. » Et, selon le rapport sénatorial sur Parcoursup, ils sont 83 % à partager son avis.
Texte : Jérémie Maillet – Photos : Julien Dufloux