Les travaux d’aménagement du futur bois de Charonne, débutés à la mi-août, se poursuivent en décembre avec des plantations d’arbres. Visite du chantier de cette future forêt urbaine.
Ce mercredi matin, au fond du jardin de la Gare-de-Charonne dans le 20e, le bruit strident de la disqueuse résonne au milieu des arbres et des HLM du boulevard Davout. La rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite qui relie le jardin au futur bois de Charonne est presque terminée. Placée entre la rue Volga et le cours de Vincennes, cette forêt urbaine fait partie des projets de végétalisation de la Ville de Paris.
Îlot de fraicheur
Tilleuls, chênes, ifs, figuiers, pins sylvestres… Début décembre, la mise en terre de 2 800 plants a débuté. Le projet mise sur la diversité d’essences qui « supporteront le réchauffement climatique » et favoriseront la faune locale. « Leur présence permettra d’atténuer l’effet “îlot de chaleur” dans une zone urbaine dense », assure sur son site internet la CDC biodiversité (filiale de la Caisse des dépôts), qui finance en partie le projet. Dernière ligne droite avant une ouverture prévue au printemps 2024, juste avant les Jeux olympiques.
Le bois de Charonne, acquis par la Ville pour plus de 11 millions d’euros en 2022, s’étend le long d’une portion de la Petite Ceinture, voie ferrée construite au début du 20e siècle et qui fait le tour de la capitale. Proposé par des habitants dans le cadre du budget participatif de 2019, ce projet de forêt urbaine a remporté en 2022 l’appel d’offres Nature 2050. Il bénéficie d’un « financement pour le suivi et la gestion du site en faveur de la biodiversité au cours des trente prochaines années ». Inutilisée depuis plusieurs années, la Petite Ceinture fait l’objet depuis 2007 de réaménagements progressifs afin de créer des espaces de vie et de promenade pour les Parisiens. Elle constitue de plus un corridor écologique et un lien, la coulée verte, entre différents espaces.
La pousse du bois de Charonne constitue un des exemples de la volonté de la Ville de Paris de renforcer le réseau des espaces naturels municipaux, comme préconisé par le plan biodiversité pour la période 2018-2024. Les aménagements réalisés en faveur de la biodiversité sont recensés sur une carte interactive, accessible au public sur le site internet de la mairie. Et pour définir les actions à mener dans les années à venir, les citoyens sont invités à répondre à un questionnaire et à donner leur avis en ligne, jusqu’en janvier 2024.
Texte : Jenny Bernard – Photos : Alicia Salvador Ivorra