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À Montreuil, la commission de contrôle des listes électorales ne fait pas le plein

trois femmes et un homme, dans une salle de réunion, examinent des documents.

Le 19 décembre, à l’hôtel de ville de Montreuil, se réunissait la commission de contrôle des listes électorales. Reportage dans les coulisses d’un passage obligé de la vie démocratique, loin de susciter l’enthousiasme des élus désignés pour y participer.

Il est 17h40 dans le hall de la mairie de Montreuil et Mickaël Costa, responsable du service de l’état civil, fait les cent pas. « Si Karine ne vient pas, c’est toute la commission qui est caduque ! », s’inquiète-t-il. Karine Poulard, c’est la conseillère municipale chargée du suivi de l’entretien des bâtiments scolaires à Montreuil. Cette année, elle préside la commission de contrôle des listes électorales, organisée par Mickael Costa et son adjointe, Samia Abbassi.

Alors que l’heure de la réunion de la commission approche, Mickaël Costa, responsable du service de l’état civil, ne sait pas si le quorum sera atteint. © Délicia Boudraa

Depuis 2016, les maires sont chargés de statuer sur les demandes d’inscription et sur les radiations des électeurs ne remplissant plus les conditions pour être inscrits sur les listes électorales. Une fois par an, tout comme les recours déposés par les électeurs concernés, ces décisions sont examinées a posteriori par une commission de contrôle composée de conseillers municipaux.

Une pile de 47 dossiers à traiter

« Normalement, il devrait y avoir cinq membres et cinq suppléants par commission. Mais c’est parfois difficile de réunir plus de trois membres. Pourtant, c’est le nombre minimum requis pour valider les décisions. » Dans son bureau, Mickael Costa affiche un sourire crispé. Une heure avant le début de la commission, il ne sait toujours pas si ce nombre sera atteint. « Parfois, les membres ne viennent pas, je ne sais pas si c’est dû aux horaires de la réunion ou s’il y a d’autres raisons… »

Avec l’arrivée de Karine Poulard, conseillère municipale et présidente de la commission, l’examen des dossiers peut commencer. © Délicia Boudraa

17 heures. Deux des élus convoqués, Méline Le Gourriérec et Céline Hedhuin, poussent la porte de la salle de réunion. Les deux conseillères municipales s’installent devant la pile des 47 dossiers à traiter. Le responsable de l’état civil fait un rappel du rôle de la commission, que les deux élues semblent découvrir, ainsi que la liste des documents requis pour valider une inscription. « Mais c’est à vous que revient la décision finale », précise Mickaël Costa. Méline Le Gourriérec s’esclaffe, « J’aime pas du tout cette mission ! » À 17h40, alors que les deux femmes ont commencé à remplir les dossiers à coup de petites croix dans les cases « validation » ou « refus », la présidente de la commission, Karine Poulard, n’est toujours pas là. « Si elle ne vient pas, le quorum ne sera pas atteint et on devra reporter la commission », prévient Samia Abbassi. Un quart d’heure plus tard, elle arrive enfin. « Désolé pour mon retard ! », s’excuse-t-elle. Mickaël Costa peut enfin souffler et la réunion se tenir. Sur les 47 demandes d’inscription, 22 seront finalement acceptées, et 25 retoquées.

Texte : Jérémie Maillet – Photos : Délicia Boudraa