Maxime Cuny s’est lancé sur les planches il y a deux ans. Portrait d’un Pantinois de 35 ans en pleine ascension, qui participe ce soir à Kandidator, concours national de stand-up, au théâtre du Marais à Paris.
Il entre en scène, l’œil brillant et le sourire aux lèvres. Maxime n’a pas encore parlé que les premiers rires fusent. Le Pantinois s’est lancé dans le stand-up professionnel il y a un an. Avant il était journaliste et puis, il a fait un burn-out. « Mon esprit a fait un 49.3 sur mon corps… » Le public est hilare : « Le stand-up permet de dédramatiser des situations vécues, de prendre du recul. C’est ce qui me plait. » analyse Maxime. Le premier sketch qu’il a écrit raconte l’acceptation de son homosexualité : « Longtemps, j’en ai eu honte. Je me sentais différent. Là où j’ai grandi, j’avais très peu de modèles. » Pour autant, il garde un souvenir doux de son enfance à Nancy. « Au collège, j’étais apprécié. J’aidais mes camarades à faire leurs devoirs. Ça me donnait un statut : en gros, je n’étais pas ‘’le pédé’’, j’étais ‘‘le premier de la classe’’. »
Ironique mais bienveillant
Si ses spectacles s’inspirent de sa vie, les questionnements de Maxime sont souvent universels. « Je fais des blagues sur mon célibat par exemple, sur le malaise que ça crée parfois, chez mes parents notamment. Mais c’est aussi une façon de dire que c’est OK d’être célibataire, quoi qu’en pense la société. » S’il admire « ceux qui osent, qui vont loin » comme Blanche Gardin, et se régale devant le roast (concours de vannes) des drag-queens, Maxime ne se moque jamais, sinon de lui-même. « Je peux être joueur et ironique mais je veux garder la bienveillance que j’ai dans la vie. Parce que c’est moi. »
Planche sur un long spectacle
Maxime travaille. Beaucoup. En deux ans, son écriture comme son jeu, « toujours en construction », ont évolué. De quelques minutes de sketchs la première année, il est passé à un spectacle d’une demi-heure programmé pour une dizaine de dates. Récemment, il a gagné le Prix du public lors du Festival d’humour de l’Est parisien, qui repère de jeunes talents. Pour la suite, il aimerait réaliser un spectacle d’une heure, continuer à postuler pour des festivals, jouer en province aussi : « Je veux me confronter à un autre public que le parisien. » Ce lundi 18 décembre, il jouera devant le public de Kandidator, concours national de stand-up pour lequel il a été sélectionné. « C’est un vrai enjeu, mais peu importe l’issue, je continuerai. Je commence à me sentir légitime, et surtout, je vais bien. »
Texte : Sofia Hullot-Guiot-Photos : Amélie Dibon