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Le désarroi des habitants du Clos-français, à Montreuil, toujours en attente d’être relogés

Madame Diaby a 28 ans. En 2012, elle emménage avec sa mère dans le batiment D du Clos-français. Elle vit alors avec sa mère et ses 6 soeurs. Elle a depuis quitté l'appartement familial. Sa mère a fait une demande de relogement il y a plus d'un an, depuis elle n'a pas de nouvelle de l'Office Public de l'Habitat Montreuillois (OPHM). Le Clos-français, Montreuil, 21 décembre 2022. ©Claire Corrion

Depuis plus d’un an, les habitants du quartier du Clos-français situé à Montreuil (93) attendent d’être relogés. La barre de l’immeuble D dans laquelle ils vivent devait être détruite fin décembre 2022. Le projet a été repoussé à janvier 2023, faute de solution de relogement. 

Cela fait maintenant un an que les habitants de la barre D du Clos-français à Montreuil patientent. Initialement prévue en décembre 2022, la destruction de la barre datant des années 1970 et regroupant 96 logements, a été repoussée à janvier 2023. Les habitants disent n’avoir reçu aucune information sur leur relogement.

« C’est édifiant, vous allez voir, de beaux logements mais dans un sale état », explique une habitante du quartier, désespérée par la situation de son amie, résidente de la barre D,  tout comme de l’état de l’immeuble de celle-ci. Siva Calaivanane, 28 ans, vit chez son père, locataire ici depuis vingt-quatre ans : « Ça fait un an et demi que mon père a déposé sa demande de relogement et il ne se passe rien, explique-t-il, alors que la démolition était prévue en décembre 2021. » Un chauffe-eau défectueux, des réparations effectuées partiellement, des problèmes d’humidité ponctuent le quotidien du sexagénaire.

Le quartier La Noue-le-Clos-français à Montreuil (93) est constitué de 75 % de logements sociaux. © Claire Corrion

Un quotidien similaire à celui de Mmes Diaby et Tabetroukia. La première, âgée de 28 ans, vit dans le bâtiment D avec sa mère et ses sœurs depuis dix ans. Avec sa mère, elles ont effectué une demande de relogement restée sans suite : « On a envie de partir, il y a des taches d’humidité sur les murs du dernier étage, et des rats ! Mes sœurs ont peur de traverser l’allée tellement ils sont nombreux ! » s’exclame-t-elle. Les rats sont aussi un problème pour Mme Tabetroukia, 62 ans, qui vit avec son mari et ses deux fils : « Évidemment qu’il y a des rats partout, on n’a pas de local à poubelles. » Mais ce n’est pas la seule difficulté : « Je n’ai plus d’eau chaude et ma douche est dans un tel état que je ne veux pas l’utiliser, confie-t-elle au gardien venu constater les dégâts. Quand on rentre, on est obligés d’utiliser la lumière de notre portable car il n’y en a pas dans l’escalier. » Démunie face à cette situation, Mme Tabetroukia désespère : « Pourquoi nous laissent-ils comme ça ? Je ne comprends pas. »

Lors de la démolition d’un immeuble, la mairie doit obligatoirement procurer aux locataires un logement de remplacement qui répond aux mêmes critères que le précédent. Jusqu’à trois propositions peuvent leur être faites,  mais les critères ne sont pas toujours respectés, explique celui que l’on surnomme « Fedo », président de l’association Droit au logement de Montreuil. En raison de leur situation précaire, les habitants sont, toutefois, poussés à accepter rapidement une proposition.

Texte : Chloé Bachelet

Photos : Claire Corrion