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Baghera a trouvé un foyer grâce à l’École du chat de Bagnolet

Françoise, nourricière bénévole à l’École des Chats. Une association qui tente de contrôler la population de chats errants de Bagnolet. Ici s’occupant de Pitchoune, une chatte errante récupérée récemment par l’association. Décembre 2022.

La jeune chatte Baghera a été sauvée de la rue par Carole, une des bénévoles de l’École du chat. Sortir les chats errants de la rue et leur trouver un foyer, une mission pas toujours possible. Les soigner et les stériliser reste la priorité.

Carole se presse. Elle doit être à 17h chez le vétérinaire pour récupérer Baghera. Sur place, elle s’inquiète de savoir si l’animal s’est laissé approcher. « Elle n’a pas l’air très sauvage, mais on n’a pas voulu tenter le diable : on l’a identifiée, testée, vaccinée », répond Aline*, la vétérinaire. Disparue depuis deux mois après avoir donné naissance à deux chatons, Baghera a été retrouvée il y a quelques jours grâce à l’intervention des bénévoles de l’École du chat de Bagnolet.

Baghera est amenée chez le vétérinaire pour la vaccination et l’identification. © Clément Tissot

« Certains chats sont impossibles à domestiquer »

Carole, bénévole au sein de l’association depuis deux ans, s’interroge : « Nous devons savoir si Baghera est sauvage. » Cette scénariste de formation organise le nourrissage des félins qui errent dans les rues de la ville. Certains chats nécessitent un accompagnement médical. La vaccination et la stérilisation constituent l’antichambre d’une possible adoption. Le chat est d’abord placé dans une famille d’accueil. « Certains chats sont impossibles à domestiquer. Ils sont trop sauvages. Ceux-là, on les relâche en veillant à ce qu’ils soient en bonne santé », explique Carole.

Parée d’une collerette, Baghera assiste, impassible, à l’énumération de son pédigrée par la vétérinaire. Subissant les effets de l’anesthésie, le félin paraît inoffensif et absent. Seuls ses yeux verts irisés pointent à la surface de la cage. Quant à son âge, « c’est difficile à dire », juge la vétérinaire, « elle doit avoir entre deux et trois ans ». Son assistant inscrit la date du 1er janvier 2020 sur l’ordinateur. Baghera a maintenant une date de naissance. Mais en attendant d’être adoptée, celle-ci devra d’abord passer huit jours en famille d’accueil.

Une adhérente de l’association organise au téléphone, le placement d’un des chats © Clément Tissot

L’effet domino de l’adoption

Depuis plusieurs années, l’association s’organise pour lutter contre la misère animale dans les rues de la ville en s’occupant des chats errants. Entre janvier et juillet 2022, elle a fait stériliser une quarantaine de chats. Trente-six d’entre eux ont été adoptés et quatre ont été relâchés. En 2021, l’association a déboursé pas moins de 16 000 euros en soins vétérinaires. Néanmoins, « il faudrait faire plus de stérilisation », préconise Carole. Il suffit de cinq chattes non stérilisées pour constituer une population de cent chats. « On espère vivement une campagne de stérilisation en 2023 de la part de la mairie », lance la bénévole en sortant de chez le vétérinaire. Sur le pas de la porte, elle précise : « Chaque chat adopté permet de sortir un autre animal de la rue. »

* le nom a été modifié

Texte : Bérénice Paul

Photos : Clément Tissot