Le Gang du clito organisait un marché de Noël féministe au Ground Control (Paris, XIIe) le week-end du 17 et 18 décembre. 55 femmes, entrepreneures ou militantes, étaient présentes. L’objectif ? Sensibiliser à l’égalité femmes-hommes et valoriser des créatrices engagées.
Des affiches d’anatomie clitoridienne, la déclaration des droits de la femme, des jeux de société anti-sexistes. Mais aussi des savons artisanaux en coffrets, des talismans brodés à la main en forme de vulve. Ces biens hétéroclites étaient à vendre dans ce marché de Noël qui a exposé samedi 18 et dimanche 19 décembre après-midi plus de cinquante créatrices pour ce premier week-end des vacances. L’événement est à l’initiative du Gang du clito, une maison d’édition visant à démocratiser le féminisme via des posts pédagogiques sur Instagram et des événements sur le féminisme.
Valoriser les initiatives militantes
Pour Julia Pietri, fondatrice du Gang du clito et organisatrice de l’événement, le but de ce marché est de valoriser le travail des associations militantes : « Le stand n’est pas cher, je l’offre aux associations féministes. Le public qui vient est féministe et cherche à rencontrer d’autres femmes engagées, donc ça matche tout de suite. » L’association Les Ateliers du féminisme populaire a ainsi permis à Rabia Mabrouka, calligraphe et animatrice dans une maison de quartier à Bondy, de participer à ce marché via le programme « Héroïnes en région » qui forme des femmes des quartiers populaires à l’entrepreneuriat.
Pour « des cadeaux qui ont du sens »
Ce marché de Noël, c’est l’occasion « de rassembler le talent des femmes entrepreneures et d’essayer de contrer le Noël des multinationales », continue Julia Pietri.
Plus loin sur la gauche, Nathalie de Parseval, artiste et artisane, fabrique des bijoux en béton depuis 2020. Elle utilise pour cela des moules en silicone de dentiste : « Il m’a fallu un an pour créer les outils adaptés, les bons moules, et aussi la bonne composition de béton. » De sorte que le produit final reste « très léger ».
L’édition 2022, la troisième de ce marché, n’a pas désempli. Julia Pietri commente : « Ça marche de mieux en mieux. » Selon elle, ce marché correspond à ce que cherchent les gens : « Des cadeaux qui ont du sens. » Françoise Laurente, 61 ans, est venue après avoir lu un post relayé par une amie sur Instagram. Elle repart avec une petite pochette en tissu sur laquelle est imprimée un slogan détourné : « Métro, boulot, vibro ».
Texte : Imane Lbakhar
Photos : Clément Tissot