La friche Terre d’écologie populaire est devenue un poumon vert de l’est parisien grâce au dynamisme de riverains bénévoles.
par Aurélie Marty
6000 m2 de verdure face au Père Lachaise, dans le 11e, l’arrondissement le plus dense de Paris. Terre d’écologie populaire (TEP) est un lieu inclassable, aux multiples facettes. Cet ancien terrain d’éducation physique était convoité par un groupe immobilier, qui n’a finalement pas pu réaliser son projet en raison de la mobilisation soutenue des riverains au printemps 2019. Propriété de la Ville de Paris, cette enclave non domestiquée est animée et développée par une équipe de bénévoles. Elli en fait partie. « Nous n’avons pas signé de convention avec la mairie, donc on n’a pas le droit d’être ici. On est tolérés », sourit cette professeure de yoga. Malgré un avenir incertain, Hélène, assistante caméra, a bon espoir. « Des élus sont venus l’an dernier. Ils ont été très surpris de découvrir tout ce qui se passait ici : activités sportives, pédagogiques, culturelles, solidaires également avec des cours d’alphabétisation. »
« Chacun s’investit dans ce qu’il souhaite, on n’est obligé de rien »
Ils sont environ 200 à donner de leur temps libre afin d’agrémenter et enrichir le site. Fabrication d’une cabane, d’un abri, de bancs, gestion du compost — « On est le plus gros composteur de quartier de Paris ! » – entretien du poulailler… les chantiers sont constants. Et les projets ne manquent pas : construction d’agrès, chasse au trésor… « Chacun s’investit dans ce qu’il souhaite, on n’est obligé de rien. Ce que j’aime ici, c’est la grande mixité sociale et le mélange de générations. Les habitants du quartier se réapproprient le lieu. On est le jardin de tout le monde », poursuit Hélène. « Je rencontre des personnes que je ne rencontrerais pas ailleurs », renchérit Elli. Les membres de la TEP planifient les animations proposées par des associations : cours de yoga, de boxe, de foot, concerts acoustiques… « Aujourd’hui il n’y a pas grand monde parce que le temps est gris et froid, mais il faut revenir à la belle saison, c’est bien plus animé », insiste Elli. Le rendez-vous est pris.