Avenue Gambetta, les commerçants attendent avec impatience la fin du chantier du plan Vélo

Philippe, caviste, constate une baisse de fréquentation des commerces le long du chantier du plan Vélo. © Cédric Angot

La nécessaire stabilisation des pistes cyclables provisoires le long de la mairie du 20e et du square Édouard Vaillant occasionne de nombreuses nuisances, notamment des difficultés de circulation et de stationnement qui affectent la fréquentation dans les magasins.

par Ludovic Dacosta

Le plan Vélo 2021-2026, décidé par la mairie et destiné à rendre Paris entièrement accessible aux cyclistes, requiert la pérennisation des pistes cyclables de l’avenue Gambetta. La première phase des travaux concerne la portion allant de la place Gambetta à la rue de la Chine et s’achève fin décembre 2021.

Les commerçants de l’avenue ont-ils été affectés par ce chantier ? Tous s’accordent sur un point : si ces travaux devenaient indispensables, ils n’en ont pas moins été gênants. Un grief répété est « l’absence de concertation préalable », regrette Jacques, fleuriste sur l’avenue. Il ajoute : « Nous constatons une recrudescence des accidents, certes pas trop graves, causés en partie par les embouteillages. »

Les plus touchés sont les commerces de proximité

Les commerçants constatent d’un commun accord des conséquences sur la fréquentation. Trois professionnels estiment que leur chiffre d’affaire a baissé d’au moins 10% en cette période des fêtes. « Globalement, la baisse de fréquentation a été ressentie dans plusieurs de nos commerces », estime Philippe, caviste depuis dix ans sur l’avenue. Les plus touchés sont les commerces de proximité. « Lorsque l’on vient chercher un produit et que l’on ne peut pas se garer, on se lasse… Et si on peut le trouver ailleurs, on hésitera moins à faire une infidélité », souligne-t-il. « De plus, nous faisons face à une forme d’incompréhension des agents municipaux, qui n’hésitent pas à nous verbaliser au moindre écart », grogne-t-il. « Je mettais des palettes vides sur le trottoir, afin que les Roms les revendent, car ils pouvaient en tirer un petit pécule de 15 euros. Mais j’ai été verbalisé pour ça. »

D’autres répercussions sont aussi évoquées. « Cela fait un an que je suis installée ici, mais j’avoue que je n’en peux plus du bruit. Je subis une réelle nuisance sonore, et je ne parle pas de la poussière », dit Laurette Brolle, céramiste. « Cependant le plan Vélo me convient très bien, car je me déplace moi-même à bicyclette », ajoute-t-elle. « Nous connaissons parfois d’importantes difficultés de livraison », s’agace Lin, primeure. « Faute de place de parking, les livreurs sont contraints de se garer loin. » Une chose est certaine, tous ont envie « que cela se termine au plus vite. »