B-NØM, rencontre avec la paire de rappeurs de Pantin

Virgile et Amine, 21 ans, forment le duo B-NØM. Ils posent dans la maison familiale de Virgile, à Pantin. © Anaïs Laforêt

B-NØM s’est fait connaître avec trois millions de vues pour leur titre « La Paire » sur Youtube, en 2018. À 21 ans, Amine et Virgile, alias Pulkra, prévoient la sortie d’un nouvel album pour 2022. Rencontre chez eux, à Pantin.

par Manel Benamara

Le binôme composé d’Amine et Virgile ménage le suspense. Impossible de leur soutirer le nom de leur prochain projet, prévu pour 2022. « Trois albums avec six titres chacun », explique Virgile. L’un empli de mélancolie pour l’hiver, un autre comme une « mixtape egotrip » pour le printemps et un EP festif pour l’été. Ensemble, ils constitueront les chapitres d’un plus grand album. Un projet plus réfléchi que celui qui les a fait connaître. Le titre « La Paire », qui comptabilise plus de trois millions de visionnages, était une création spontanée. « Maintenant, on fait moins de vues, pourtant nos titres sont plus réfléchis et qualitatifs », constate Amine, fataliste, en esquissant un sourire et en haussant les épaules. Très jeunes au moment de leur succès, le binôme a eu du mal à gérer sa soudaine popularité, « j’ai déjà raté mon bac pour des vues. Imagine, si j’étais devenu une star ! », plaisante Virgile avec autodérision.

Mixité et coopération, sont les maîtres mots du groupe. Virgile est franco-camerounais et Amine algérien. Ils sont entourés au quotidien par leurs proches. Le grand frère de Virgile est leur manager et le cousin d’Amine, Hani, leur réalisateur. « Ma grand-mère de 76 ans trouve des subventions pour nous », déclare fièrement Virgile. Une vraie affaire de famille. Le duo est reconnaissant du rôle qu’elles ont pu jouer dans leur réussite en les soutenant. « Si mes parents n’avaient pas voulu que je fasse de la musique, je ne l’aurais pas fait », déclare Amine. Hani a réalisé trois clips gratuitement. « On lui a payé x2 après avoir signé le label Rec.118, en 2018 », se satisfait Amine.

Rap et addiction

Coussins orange et roses en wax, meubles vintages, une bibliothèque emplie de livres, derrière elle huit étagères portant une vaste collection de CD allant du jazz aux classiques français. Dans la maison familiale de Virgile, les deux compères sont assis côte à côte, complices. Leurs différences sont une force, une façon de nourrir leur binôme. Si Virgile se déclare « en couple et amoureux », Amine attend encore la bonne personne, « quand je vois tous mes potes galérer avec leur couple, je préfère attendre ». Si Amine ne fume que du tabac, ce n’est pas le cas de Virgile. « Ce qui est frustrant, c’est que je voudrais arrêter. J’ai commencé à 15 ans. » Il s’interrompt pour aller nourrir son chat avant de poursuivre aussitôt : « Le problème dans le rap, c’est qu’on ne parle pas réellement de ces choses. » Amine le coupe « dans “Rechute”, Vald l’évoque super bien, mais on ne parle pas assez de ce morceau. » Peut-être leur nouvel album saisira-t-il le sujet à bras le corps ?