La réunion d’information organisée par l’Armée du salut et les élus du 20e arrondissement sur l’ouverture à l’automne 2022 d’un accueil de jour à Saint-Fargeau pour les sans domicile fixe a fait l’objet de vifs débats avec les habitants du quartier.
Par Claire Leblond
Lundi soir, Eric Pliez, maire du 20e arrondissement, a été pris à partie de façon énergique, par un groupe de riverains du quartier Saint-Fargeau, réclamant sa démission. L’élu était venu présenter le projet d’un centre d’accueil de jour pour les sans domicile fixe, dont l’ouverture est prévue à l’automne 2022.
Tous les acteurs du projet étaient présents dans les anciens locaux de la Caisse primaire d’assurance maladie du quartier pour tenter de rassurer les habitants venus en nombre. Tandis qu’une soixantaine de personnes a pu assister à la réunion, quelques 200 autres s’étaient massées devant les grilles pour exprimer leurs inquiétudes.
Inquiétude sur l’insécurité
Le projet avorté de la salle de consommation à moindre risque rue Pelleport avait déjà échauffé les esprits des riverains. Leur principale préoccupation est l’insécurité. Nadine, Carina, Tommy, Guy et Daniel sont voisins. Ils craignent la présence de SDF « souvent alcooliques ou drogués, qui risquent d’errer dans le quartier une fois le centre fermé». Les habitants redoutent en outre la dévaluation de leurs biens immobiliers qu’ils ont mis « toute une vie à acquérir ».
Tous ne sont pas hostiles aux sans-abri. « Il faut les aider », admet Claude, qui réside au-dessus de l’ancienne CPAM. Il pense cependant que le quartier Saint-Fargeau, « un quartier familial », n’est pas adapté à l’implantation d’un tel projet. Selon lui, une ville comme Aubervilliers serait plus appropriée parce qu’il n’y aurait là-bas « que de bureaux vides ».
« Le futur Espace solidarité insertion (ESI) répond à un réel besoin des populations sans domicile fixe présentes dans le 20e arrondissement », ont défendu plusieurs élus invectivés par des riverains comme Anne Baudonne et Annie Gafforelli (adjointes au maire, groupe communiste et citoyen). L’ESI de la rue Saint-Fargeau permettra aux SDF qui le souhaitent, mais plus particulièrement aux femmes et aux couples, de bénéficier d’une prise en charge globale. L’accueil sera effectué par les travailleurs sociaux de l’Armée du Salut, les agents de la CPAM et des bénévoles, explique Chantal O’Callaghan, la présidente de l’association Bagagerie 20, un lieu d’accueil pour les SDF équipé de 50 casiers de consigne pour qu’ils puissent laisser leurs affaires.