social
Aurélie Jochaud lutte sur tous les fronts
Entre hôpital, patients et meetings politiques, la militante assume une double casquette d’infirmière et de porte- parole pour le parti Lutte Ouvrière.
Texte : Hamza Chennaf – Photo : Damien Rietz
Aurélie Jochaud s’accorde une pause près de son lieu de travail, l’hôpital Saint Antoine, à Paris. Elle reste toujours disponible pour répondre aux sollicitations de ses collègues. © Damien Rietz
CANDIDATE DE LUTTE OUVRIÈRE (LO) à la présidentielle, Nathalie Arthaud lève le poing face aux 3 000 militants. À ses côtés, Aurélie Jochaud, une infirmière d’une quarantaine d’années, fidèle militante du parti depuis plus de vingt ans. Le samedi 12 février, à deux mois quasi jour pour jour du premier tour de l’élection, l’ancienne élue de Vaulx-en- Velin harangue la foule venue emplir les rangs du théâtre de la Mutualité à Paris 5e, puis entonne l’Internationale. Brunes aux cheveux courts, les deux femmes échangent des regards complices derrière leurs lunettes en chantant avec conviction les paroles révolutionnaires.
Militante politique de terrain
Porte-parole du parti LO, tête de liste aux prochaines élections législatives et en poste dans un service hospitalier débordé par la crise sanitaire, Aurélie Jochaud a un emploi du temps chargé. Pourtant, elle s’est déplacée en personne dans plusieurs mairies d’Île-de-France et de province pour rencontrer les édiles et aider Nathalie Arthaud à obtenir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection.
Elle participe également à la distribution des journaux du parti et à la récolte du «drapeau rouge» un système de collecte de dons qui permet aux camarades d’apporter une contribution financière à LO. Ce 24 février, Aurélie Jochaud et son collègue en chirurgie, Amaury, terminent leur service à 16 heures. Trente minutes plus tard, ils sont installés à la terrasse du café La Parisienne du Faubourg, dans le 11e, non loin de l’hôpital Saint-Antoine. La soignante a retiré sa blouse pour se vêtir d’une écharpe rouge.
Des passants s’arrêtent pour échanger quelques mots avec elle et apporter leur soutien. «Ce sont des camarades, déclare Amaury. Notre direction n’hésite pas à appliquer la politique du gouvernement, on ne compte plus le nombre de collègues virés et la fermeture des lits dans notre hôpital.» Pour lui, Aurélie Jochaud fait partie des personnes qui peuvent apporter un changement aux côtés de Nathalie Arthaud.
UNE FRONTIÈRE ENTRE SES DEUX MISSIONS
Autant infirmière que partisane, elle établit cependant une frontière entre ses deux missions. «Quand je pose une perfusion à mes patients, je ne le fais pas en leur disant de voter Nathalie Arthaud. Mais en tant que militante syndicale de la Confédération générale du travail (CGT), c’est mon rôle de mobiliser mes collègues pour manifester et défendre leurs droits.»
Aurélie Jochaud affirme ne pas être intéressée par une éventuelle succession à la tête de LO en cas d’échec de Nathalie Artaud à la présidentielle. À ses yeux, à LO, il y a une candidate mais pas de cheffe. De fait, le parti d’extrême gauche, qui «lutte contre le patronat» en défendant les intérêts des travailleurs, serait peu inspiré d’instaurer une hiérarchie entre ses militants.
L'engagement des fidèles de lutte ouvrière
En 1974, pour la première fois de l’histoire, une femme se présente à l’élection présidentielle française. Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière, a pour ambition de défendre la classe des travailleurs en restant fidèle à l’idéologie trotskiste. 48 ans plus tard, le parti d’extrême gauche, représenté par Nathalie Arthaud, est toujours présent sur la scène politique. Une pérennité qui s’explique par une formation idéologique communiste, révolutionnaire et internationaliste de ses 8000 membres, issus en grande partie du milieu prolétaire. Mais surtout par une présence constante sur tous les terrains. «Être militant chez Lutte ouvrière, c’est toute l’année, pas uniquement en période de campagne présidentielle» affirme Chantal Gomez, tête de liste Lutte ouvrière en Auvergne-Rhône-Alpes. Des étudiants aux travailleurs, jusqu’aux retraités. Des marchés, aux salles de pause en passant par les campus universitaires. Et bien que, revendiquant n’avoir aucun poste honorifique ni hiérarchique, du type «secrétaire général» «secrétaire national» Lutte ouvrière semble jouir de l’engagement fidèle de ses militants.
Hamza Chennaf
Les militants de Lutte ouvrière durant le meeting de Nathalie Arthaud à Alpexpo (Grenoble) le 9 mars 2022.
L'engagement des fidèles de Lutte ouvrière
En 1974, pour la première fois de l’histoire, une femme se présente à l’élection présidentielle française. Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière, a pour ambition de défendre la classe des travailleurs en restant fidèle à l’idéologie trotskiste. 48 ans plus tard, le parti d’extrême gauche, représenté par Nathalie Arthaud, est toujours présent sur la scène politique. Une pérennité qui s’explique par une formation idéologique communiste, révolutionnaire et internationaliste de ses 8 000 membres, issus en grande partie du milieu prolétaire. Mais surtout par une présence constante sur tous les terrains. «Être militant chez Lutte ouvrière, c’est toute l’année, pas uniquement en période de campagne présidentielle» affirme Chantal Gomez, tête de liste Lutte ouvrière en Auvergne-Rhône-Alpes. Des étudiants, aux travailleurs, jusqu’aux retraités. Des marchés, aux salles de pause en passant par les campus universitaires. Et bien que revendiquant n’avoir aucun poste honorifique ni hiérarchique, du type «secrétaire général» «secrétaire national» Lutte ouvrière semble jouir de l’engagement fidèle de ses militants.
Hamza Chennaf
Nathalie Arthaud réunion de Reims pour la candidate à l’élection présidentielle 2012. Wikimedia Commons