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Parti Anticapitaliste

LES ÉTUDIANTS SE MOBILISENT AUTOUR DE PHILIPPE POUTOU

Sur les routes, à la rencontre des maires, la jeune génération donne son temps et son énergie pour permettre au candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste d’obtenir ses 500 parrainages et de porter haut leurs revendications. Une stratégie et des liens tissés sur le long terme.

Texte et vidéo : Claire Leblond Photo : Élodie Martial

Philippe Poutou sur l'estrade de l'amphi B lors de son meeting de Paris 8 le 10 Février 2022

Philippe Poutou, meeting du 10 février 2022 à l’université Paris 8 de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ©Élodie Martial

LE 10 FÉVRIER, à l’université Paris 8 Vincennes de Saint-Denis (93), l’amphithéâtre B1 est bondé. Quatre cents personnes, majoritairement des étudiants, sont venues soutenir Philippe Poutou, candidat à l’élection présidentielle pour le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Dès son arrivée, l’ancien ouvrier de chez Ford remercie les étudiants pour leur présence à ses meetings. «On représente un courant d’idées qui exprime une révolte contre l’aggravation de la précarité», affirme-t-il. «On a la prétention de faire vivre un espoir», ajoute l’élu de Bordeaux.

En 2017, les étudiants s’étaient déjà mobilisés autour de sa candidature. À l’occasion d’une «tournée des facultés», expression utilisée par les partisans, ils étaient, là aussi, venus nombreux pour le soutenir aux ENS Paris Saclay et Ulm, à l’Upec de Créteil, et aux universités Paris 1 et Paris 6. Les militants du NPA Jeunes se montrent actifs, aussi bien dans la campagne auprès des maires pour les parrainages, qu’avec le grand public, et en particulier les étudiants.

L’homme politique mise sur la jeunesse pour muscler sa campagne. Dans son programme, il tente de répondre aux problématiques qui touchent directement les jeunes : la précarité, les inégalités sociales et l’éducation. Et ils le lui rendent bien. Aujourd’hui, ils sont un millier de jeunes, dont des étudiants prêts à s’investir sur le terrain pour que leur candidat puisse recueillir les 500 parrainages d’élus, indispensables pour concourir à l’élection présidentielle.

La porte-parole du NPA Jeunes va à la rencontre des élus pour obtenir les 500 parrainages pour Poutou

Selma, porte-parole du NPA Jeunes, en recherche de parrainages pour la candidature de Philippe Poutou. ©Élodie Martial

C’est lors des rassemblements au sein des facultés, comme à Paris 8, que le syndicaliste se fait connaître auprès des jeunes. À ces occasions, les militants les informent des actions à venir. Les réunions des comités NPA Jeunes se tiennent toutes les deux semaines pour discuter des sujets d’actualité qui les préoccupent, ou de l’évolution des mouvements sociaux au cours de l’histoire. 

Faire campagne sur les réseaux sociaux

Sa campagne se déroule également sur les réseaux sociaux. «Je veux allier les forces des jeunes et des vieux. Il est important de discuter avec la jeunesse», répond-il à Selma, porte-parole du NPA Jeunes, dans un live Facebook et Instagram diffusé le 20 février dernier, avec l’objectif de rassembler la nouvelle et l’ancienne génération.

Mathis, étudiant en licence de physique à Paris 7, s’est engagé auprès du NPA il y a cinq ans, suite aux mobilisations contre la loi Travail du 8 août 2016. L’une des préoccupations principales des adhérents du NPA Jeunes est la lutte contre la précarité des étudiants. Tout comme lui, beaucoup travaillent, avec des contrats à temps partiel peu qualifiés et mal rémunérés, pour subvenir aux dépenses de la vie courante telles que le logement, les transports, la nourriture. «Au-delà de vingt heures de travail hebdomadaire, les étudiants mettent en péril l’obtention de leurs diplômes et la poursuite de leurs études», souligne Mathis. C’est la raison pour laquelle, Poutou propose d’instaurer un «revenu d’autonomie» pour tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans distinction, pour qu’ils puissent étudier «sans aller bosser chez McDo».

Dans son programme, le renfort des services publics, et en particulier, l’éducation et la santé, ont une grande résonance auprès des étudiants notamment la «gratuité pour les besoins essentiels : se loger, se déplacer, se nourrir, se chauffer, se soigner, étudier.» Malgré le gel des frais d’inscription pour l’année 2020-2021, Emmanuel Macron n’a pas abandonné l’idée de les augmenter, et c’est une source d’inquiétude. Dans son intervention du 13 janvier 2022 auprès des présidents d’universités, le chef du gouvernement a déclaré : «On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants.»

COLLECTER UN MAXIMUM DE SIGNATURES

Le soutien des étudiants pour l’obtention des 500 parrainages a constitué une part importante de leurs actions pendant la campagne 2022. Mathis et Selma, âgés de 22 et 26 ans, ont parcouru la Marne et la Normandie pour aller à la rencontre des maires. L’objectif était de convaincre les élus et de collecter le maximum de signatures, afin que Poutou obtienne le sésame pour le premier tour de la présidentielle. Sa communication se fait grâce à la distribution de tracts sur les campus, de porte-à-porte dans les cités universitaires et les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), comme l’explique Selma, chargée de cours en sciences sociales du sport. Les comités NPA Jeunes sont présents dans toute la France, surtout dans les villes universitaires comme Lille, Strasbourg, Bordeaux ou  Toulouse. Le désaccord des militants du NPA Jeunes sur la politique menée par le président de la République est d’autant plus fort que les problématiques sociales et économiques se sont accentuées au cours des cinq dernières années. «Cette société ne nous convient pas. Seuls 10% des étudiants en licence sont issus des quartiers populaires», déplore Selma. La candidature de Philippe Poutou correspond à la volonté de rendre la société plus juste et à l’ambition de lutter contre le déterminisme social. Cependant, le candidat reconnaît sa «probable absence au second tour».

Même si l'engouement d'une partie de la jeunesse autour de la candidature de Philippe Poutou est fort, on note que Marine Le Pen est en tête des intentions de vote chez les 18-30 ans. Chiffres IFOP janvier 2022

Les « sans fac » toujours en attente d'inscription

Depuis quatre mois, une soixantaine d’étudiants occupent le bâtiment Grappin à l’université de Paris 10 Nanterre (Hauts-de-Seine), car à ce-jour, ils n’ont obtenu aucune affectation satisfaisante.

Les profils d’étudiants touchés par cette problématique sont variés : Sam, inscrite l’année dernière en première année de licence de sociologie à Nanterre, souhaiterait vivement poursuivre son cursus universitaire. Bien d’autres se retrouvent dans la même situation, notamment, tous ceux qui attendent une place en Master 1 ou 2.

Les jeunes bacheliers, eux aussi peinent à obtenir l’affectation de leur choix en raison des dysfonctionnement de la plateforme Parcoursup. Pourtant, comme l’indique le ministère de l’Économie et des Finances sur son site : 30 000 places ont été créées dans des filières en tension telles que les formations en instituts de soins infirmiers et les formations courtes de niveau bac+1.

 

Amphi B1 université Paris 8 Saint-Denis Seine-Saint-Denis (93 )meeting de Philippe Poutou 10 février 2022

Meeting de Philippe Poutou le 10 février 2022, amphi B1 de l’université Paris 8 de Saint-Denis (Seine Saint-Denis 93) ©Élodie Martial

Les « sans fac » toujours en attente d'inscription

Depuis 4 mois une soixantaine d’étudiants occupent le bâtiment Grappin de l’université Paris 10 de Nanterre (Hauts-de-Seine), à qui aucune inscription satisfaisante n’a été proposée à ce-jour.

Les profils d’étudiants touchés par cette problématique sont variés  . Certains, comme Sam, inscrite en première année de licence de sociologie à Nanterre l’année passée attendent toujours de pouvoir poursuivre leur cursus universitaire. D’autres attendent une place en Master 1 ou 2  .

Par ailleurs, les jeunes bacheliers peinent aussi à obtenir l’affectation de leur choix en raison des dysfonctionnement de la plateforme Parcoursup déjà mis en évidence depuis sa création en 2018.

Cependant, comme l’indique le Ministère de l’Économie et des Finances sur son site , 30 000 places ont été créées dans des filières en tension telles que les formation en institut de soin infirmiers et les formations courtes de niveau bac+1.

 

Claire Leblond

 

Amphi B1 université Paris 8 Saint-Denis Seine-Saint-Denis (93 )meeting de Philippe Poutou 10 février 2022

Meeting de Philippe Poutou le 10 février 2022, université Paris 8, campus de Saint-Denis (93)