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Maroc / Mobilisations citoyennes /

Les transculturelles dans les anciens abattoirs de Casablanca, pour une réappropriation créative des lieux
13 avril 2009 par Justine

Les 11 et 12 avril se sont tenues les « transculturelles des abattoirs ». Deux jours pour se réapproprier un lieu en invitant le public à partager les créations et expressions artistiques d’artistes marocains, principalement. Le Forum des Alternatives Maroc (FMAS)/Action Jeunesse était présent pour cette occasion. Voici quelques questions auxquelles cet article répond pour mieux comprendre l’importance et les défis de cet évènement.

Pourquoi les abattoirs de Casablanca ? Situés à l’Est de Casablanca, les anciens abattoirs ont été construits en 1922, à l’époque du protectorat français. Ils sont, plus exactement, dans le quartier Hay Mohammedi, reconnu comme l’ancien quartier industriel, ouvrier et de lieu de production datant du début du siècle. Il est considéré comme l’un des quartiers populaires de Casablanca. En 2002, la fermeture des abattoirs a amené l’association Casamémoire [1] à repenser le lieu comme un espace dédié à l’art et la culture. Tandis que des projets à visée économiques été proposés à la mairie de Casablanca.

De qui relève cette initiative ? C’est une initiative qui a fait son chemin… Dés sa fermeture, l’association Casamémoire a voulu transformer ce lieu en une « fabrique culturelle ». Reconnus comme un patrimoine architectural de qualité avec un espace grand de 5 hectares, les anciens abattoirs ont un véritable potentiel de reconversion . L’idée de départ s’est vue se concrétiser lorsque la mairie de Casablanca a émis la demande de réactiver le projet de reconversion du lieu, en appui avec la ville d’Amsterdam (Pays-Bas). Depuis quelque mois, des ateliers de réflexion ont été organisés pour répondre à la manière dont la reconversion des anciens abattoirs pouvait être possible, mais surtout s’entendre sur la stratégie d’appropriation et construire une réelle vision de sa reconversion. De ce fait, cet évènement a été initié par un collectifs d’acteurs, connus et reconnus dans leur métier, entre Casamémoire, l’boulevard  [2] , des artistes, des universitaires, des sociologues des architectes, en concert avec la mairie de Casablanca.

Mais pourquoi faire ? Ce projet pluri acteurs s’intitule « la reconversion des abattoirs de Casablanca en une un fabrique culturelle ». Ce week-end, les transculturelles ont été l’évènement déclencheur de la reconversion du lieu. L’objectif étant l’appropriation d’un patrimoine bâti au service de l’expression culturelle et artistique .

Et concrètement ? Ce sont des expressions d’arts vivants, entre théâtre, marionnettes musique, et danses, d’arts vivants et sonores, avec des projections de court métrages, de films documentaires, d’arts plastiques, d’artistes marocains et quelques artistes étrangers, d’arts appliqués, comme le visionnage de défilés de mode et enfin de street art, en soulignant le travail étonnant des grapheurs.

Mais les transculturelles s’organisaient aussi autour de la présence d’associations comme Action Jeunesse, l’initiative urbain, le projet de réconciliation du CCDH, etc. La volonté de lier l’expression culturelle à l’engagement était présent même si l’on peut regretter l’insuffisance d’animation de quelques unes de leur part, attendant plutôt le public qu’allant les chercher.

On peut souligné la manière dont le lieu a était utilisé pour lier l’ambiance et les constructions brutes que représentent les anciens abattoirs aux expositions d’arts plastiques et appliquées et aussi aux jeux pour enfants. L’appropriation du lieu a été réussie en préservant et en utilisant le côté brut du lieu, tout en le rendant utilisable des le plus jeune âge.

Ainsi, la majeure partie de la population était des enfants et des jeunes. Etaient également présentes des personnalités politiques, le Maire (Mohamed Sajid), la Ministre du développement social, de la famille et de la solidarité, des personnalités de la scène culturelle marocaine.

Et maintenant ? Cette première au Maroc prouve la volonté de mêler le patrimoine architectural à l’expression artistique. Selon le Maire de Casablanca, Mohamed Sajid, les anciens abattoirs projettent de devenir : « une fabrique d’arts, de lieu de conception, de production et de diffusion de la culture, tout en la décloisonnant et en la rendant accessible ». Il semble important de réfléchir véritablement à la manière dont on peut l’intégrer au quartier d’Hay Mohammedi populaire. A savoir comment la reconversion de ce lieu peut devenir un élément qui dynamise l’ensemble du quartier ou encore comment les habitants du quartier peuvent aussi contribuer à la réappropriation du lieu, sans se tourner, exclusivement, vers les acteurs associatifs, les spécialistes ou les étrangers ?

De même, on peut s’interroger sur la manière dont on se doit de faire de l’expression culturelle et artistique un facteur dynamique du territoire et de sa compétitivité. Comme le Maire le présente, il s’agit de faire de la « culture un levier de développement » et non de dépenses. Une chose est sur. Cet évènement, mêlant l’expression à la création, contribue à l’épanouissement de la jeunesse. En tout cas : prochain rendez-vous le festival du Boulevard du 28 mai au 31 mai aux abattoirs. [3]


[1] Casamémoire est une association de sauvegarde du patrimoine architectural du XX° siècle. Elle travaille sur la sensibilisation des lieux, encourage et soutient les actions de revitalisation, réhabilitation et réappropriation des espaces bâtis et mène ou participe à des travaux de recherches en lien avec le patrimoine architectural.

[2] L’Boulevard est depuis 11 ans le plus grand festival de musique urbaine d’Afrique. Chaque année, il rassemble pendant 4 jours des milliers de marocains fans de Rap, d’ Electro, de Metal ou de Fusion, venus voir des groupes locaux, mais aussi étrangers.

[3] Le Tremplin a pour but de révéler des jeunes artistes au grand public et aux médias et leur donne aussi l’occasion de découvrir les conditions professionnelles de la scène musicale, et faire des rencontres avec les professionnels de la musique.



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