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Maroc / Mobilisations citoyennes /

Maroc : Une journée à Rabat
16 février 2009 par Justine

Voici une description de quelques-uns des quartiers de Rabat et de leurs spécificités qui font de la capitale politique et administrative du Maroc, une ville plutôt paisible et diverse à la fois.

Je vous emmène dans le quartier « Océan », lieu de mon logement. Anciennement quartier européen, reconnu par son Eglise (Kenissa en arabe), c’est devenu le quartier populaire de Rabat, situé au bord de l’océan (d’où son nom !) et à 5 minutes à pied de la médina. Entre deux boulevards, ce sont des petites rues qui font le charme du quartier, avec son souk alimentaire, toujours présent, que ce soit le matin ou le soir. Ce sont aussi des odeurs de la menthe, de la coriandre, les tomates encore pleine de terres, l’odeur du poisson et le cacassement des poules. Nombreux sont les jeunes volontaires ou bien les étrangers qui vivent dans ce quartier, réputé pour être bon marché et très agréable à vivre. En tout cas, le sentiment d’être mélangé à la population rabatie est réel, et très instructif. En quittant l’appartement en même temps que les enfants, en partageant le Hammam du quartier, l’un des seuls moments où il est possible d’aborder les femmes et surtout que les femmes vous adressent la parole, en achetant les productions des habitants du quartier, notamment les méloui (sorte de crêpes).

Direction le quartier de l’Agdal, lieu de mon travail au Forum des quartier de l'Agdal Alternatives Maroc (FMAS). Le rituel quotidien du bus 56, meilleur moyen pour se mélanger à la population. Surtout d’observer comment les uns et les autres se comportent dans ce lieu public. Une atmosphère de respect implicite se ressent même s’il arrive que le chauffeur démarre alors que toutes les personnes ne sont pas montées. Il faut faire preuve d’une réactivité certaine ! C’est un temps pour observer à la fois le défilement de la route et les marocains, tout cela bercé par la radio marocaine. Après cette petite dizaine de minutes de bus, je rejoins l’Agdal, considéré comme le nouveau quartier, essentiellement, fait de bureaux du secteur tertiaire. Les routes, les immeubles sont plus récents, la plupart des magasins sont des marques française, canadienne, américaine etc. Le coût de la vie est plus élevé. Seule chose, toujours présente, reste les cafés remplis d’hommes, tous sur la terrasse regardant vers la rue.

En repartant de l’Agdal, direction trois fois par semaines, le centre ville de Rabat, pour un cours d’arabe. Il parait indispensable d’apprendre l’arabe classique ou le dialecte marocain (darija), pour pouvoir comprendre les réunions d’Action Jeunesse (Groupe Jeune du FMAS). Outre ce besoin professionnel, l’apprentissage de la langue est une marque d’intégration à la culture marocaine mais aussi un moyen d’approcher, les images et les sons que présente l’expression d’une langue. Continuons, ainsi, vers le nouveau centre ville de Rabat, emmenée par le petit taxi bleu. Il longe le Palais royal, lequel n’est pas possible de visiter et difficilement visible mais parait très étendu. Arrivée à la gare de Rabat Ville, le boulevard Mohammed V transperce le centre allant du début de la médina jusqu’ à la mosquée Hassan II. Cette artère principale offre une vision de Rabat d’une ville aménagée et en cours de modernisation, notamment avec le réaménagement de la gare Rabat Ville. mur de la gare de Rabat Ville L’aménagement urbain de Rabat est clairement visible. Beaucoup de constructions sont en cours, que ce soit les chaussées, la gare, le tramway. Quelques grues bordent l’Oued bou-regreg pour construire une Marina. De fait, depuis une dizaine d’année, la ville de Rabat a démarré une forte expansion et extension avec le quartier de Hay-Riad où se trouvent des grands magasins et des villas à la périphérie de la ville. Retour sur le chemin menant au cours d’arabe où l’on peut entendre les revendications des diplômés chômeurs qui font grève chaque semaine, depuis quatre ans, en partant du parlement sur le boulevard Mohamed V [1] . Leur revendication porte sur leur insertion dans le secteur public dont les réformes ne répondent pas entièrement aux préoccupations des diplômés chômeurs. Ce sont, parfois, des personnes qui sont en recherche d’emploi depuis les années 1990, qui viennent de formation de sciences humaines, tels que histoire, art, etc.

En repartant des cours d’arabes, je traverse la médina pour rejoindre le quartier « Océan ». Réputée moins typique que les médinas de Fès et de Marrakech, la médina de Rabat est très agréable et semble La médina avoir connu un réaménagement récent. Les grandes artères de la médina sont fait de magasins, généralement de vêtements, d’alimentation, de vente de savons, de produits de beauté, etc. Dés lors que le soleil paraît, ce sont des « petits » commerçants qui prennent le sol de la médina pour y vendre les mêmes produits, encore moins chers. Outre ces grandes artères, la médina est un véritable labyrinthe dans lequel il fait bon de se perdre pour y trouver des fontaines, des mosquées en faillance. Le coin ombragé où se trouvent les marchands de tapis, de cuirs amène, ensuite, vers la Kasbah des Oudayas, l’une des marques du passé historique de Rabat. La médina est le lieu typique des villes marocaines. C’est l’endroit pour s’imprégner de la population. On se rend compte de l’esprit commercial des rabaties, on rencontre aussi beaucoup de mendiants, de personnes avec un handicap, de migrants subsahariens qui s’occupent de vente en détail.

D’autres Quartiers comme celui de Yacoub el Mansour me reste à découvrir. Endroit où se trouve encore des bidonvilles, mais également un pôle d’activités important. Ainsi, par sa qualité de capitale administrative et politique, Rabat représente un Maroc qui tend à se moderniser. Néanmoins, elle ne peut être représentative de la pluralité du pays.


[1] Il faut savoir que le chômage au Maroc est un problème endémique au pays. Il connaît un fort taux de chômage : 15% en 2007. Une des caractéristiques du chômage marocain est qu’il concerne une grande partie des diplômés plus que les non diplômés. Cette situation met en cause des problèmes structurels de la société marocaine, notamment, l’efficacité du système éducatif mais également l’adaptation des formations aux besoins des acteurs économiques marocains.



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