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Maroc /

Le Maroc à l’heure du ramadan
18 septembre 2008 par Nadia Khrouz

Le Maroc a vécu au rythme des vacances pendant le mois d’août, accueillant ses nombreux ressortissants et les différentes activités estivales. Les vacances judiciaires (mi juillet - fin août) ont été concomittantes aux congés estivaux d’une bonne partie des marocains. Cette année, le ramadan débutera autour de la rentrée. Comment le Maroc s’organise ? Quels changements cette période marque t’elle ?

L’attente et l’annonce du début du ramadan

Dimanche au soir (31 août), l’attente se fait sentir alors que les marocains rentrent chez eux, questionnant leurs voisins, écoutant la radio ou devant leur poste de télévision.

L’Arabie Saoudite, l’Algerie, les musulmans de France, d’Espagne, de Belgique, ... commencent officiellement le ramadan ce lundi 1er septembre mais au Maroc, "les Nadirs et les délégués des Affaires islamiques à travers le Royaume ainsi que les unités des Forces Armées Royales associées à l’observation ont confirmé dimanche 29 chaâbane 1429 de l’hégire après la prière d’Al-Maghrib la non observation du croissant lunaire annonçant le mois sacré du Ramadan" [1]]

Le mois de Chaâbane aura ainsi épuisé ses 30 jours et le 1er du mois sacré du Ramadan 1429 de l’Hégire correspondra au mardi 2 septembre 2008. Le calendrier de l’Hégire est plus court de 11 jours que le calendrier solaire. Les dates de début et de fin du ramadan varient donc chaque année.

Le ramadan débute dimanche en Libye, lundi en Egypte ou encore en Arabie saoudite, et ne devrait commencer que mardi au Pakistan, au Maroc, etc. Lundi matin à Rabat, les cafés sont pleins et les préparatifs pour le début du ramadan se font davantage sentir, comme s’il fallait cette journée pour que tout le monde soit prêt.

Parmi les 5 piliers de l’islam et neuvième mois du calendrier musulman, le Ramadan marque pour les musulmans le début de la révélation du Coran au prophète Mahomet. Jusqu’à la fin du ramadan, les pratiquants doivent s’abstenir de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil. Plus drastique, pendant cette période, il est interdit de jurer, de dire du mal d’autrui, de se mettre en colère ou de respirer du parfum [2]

Changement d’horaires et rythme de travail

Alors que le retour à l’heure d’hiver (GMT normale) était à l’origine prévu pour le 27 septembre, beaucoup se sont étonnés de la soudaine décision du changement d’heure dès le 1er septembre en prévision du ramadan.

Au-delà, les administrations publiques et les collectivités locales notamment ont adaptés leurs horaires de travail au rythme du ramadan en appliquant l’horaire continue de 9h00-15h00. Des facilités sont accordées aux fonctionnaires et agents de l’Etat pour accomplir la Prière du vendredi. Les embouteillages et les longues files de voitures rendent visibles le rythme adopté par une grande partie des marocains.

Avant le début du ramadan, nombreux sont ceux qui ont prévenus que la rentrée serait ralentie, le jeûn entraînant un effet de somnolence (au-delà des horaires de travail réduite) et une lenteur des activités.

Ambiance du ramadan et inqiuétude quant à l’augmentation du prix d’une partie des denrées alimentaires

Le ramadan est d’abord et surtout un mois de fête, de retrouvailles et de convivialité, de recherche de spiritualité.

Les mosquées se remplissent en europe comme au Maroc.

Pendant le ramadan, toutes les grandes mosquées offrent le souper (l’iftar) gratuitement après le coucher du soleil.

La période du ramadan est également une grande période de pélerinages pour la mecque (Omra ramadan) avec 25 000 Marocains se rendant sur les lieux saints pour l’opération Omra 2008

L’attente de l’heure du ftour (rupture du jeun et première cigarette de la journée pour certains) est largement visible, entre l’empressement des automobilistes à l’approche de l’heure de la rupture du jeûne (empressement parfois dangereux), les préparatifs qui s’accélèrent et les boutiques qui ferment toutes, vidant les rues de ses habitants.

La formation et l’information (émissions, conseils de personnes connues ou inconnues) concernant le ramadan, ses pratiques et ses interdits est omniprésente.

Les conseils dietetiques quant à l’élaboration du meilleur ftour se multiplie pour un jeûn et une alimentation plus diététique (en accord aussi avec l’esprit attribué au jeûn d’abstinence et de privation) et alors même qu’il est difficilement concevable pour la grande majorité de se passer du ftour traditionnel avec “chebakia’’, “briwatts”, “sellou”, fritures, harira et boissons sucrées. "Ewa machi f’tour hada assi dodouktour" (ce n’est plus un ftour mon bon douctour) répond cette présentatrice radio à un médecin venu lui prodiguer quelques conseils [3] ...

Bémol à la fête : plusieurs produits alimentaires ont vus leur prix augmenter et ce malgré les efforts et les recommandations du gouvernement visant à instaurer des mécanismes de contrôle des prix en cette période de rentrée scolaire.

Les prix augmentent avant et pendant le ramadan pour des produits centraux (œufs, fruits et légumes frais, huile, etc.), ce qui s’ajoute à une inflation sans précédent (+ 6,5 % pour les produits alimentaires au premier semestre). Et rien ne garantie que ces hausses ne soient que temporaires malgrès l’intervention de l’Etat, des mesures visant à lutter contre la concurrence déloyale, la multiplication des intermédiaires et l’augmentation non justifiée des prix, ainsi que des directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de son discours du 20 août.

Néanmoins, et de manière surprenante, le mois du ramadan révèle une augmentation des dépenses (alimentaires mais aussi habillement et cadeaux divers).

Le succès des programmes du ramadan et les nombreuses (très nombreuses) interruptions des coupures publicitaires reflètent l’intérêt que revêt, en terme commercial, cette période d’abstinence, de fête, de convivialité et de partage.


[1] communiqué de la MAP, 1er septembre ->

[2] Le ramadan vu du Maroc, 4 octobre 2005 sur http://www.afrik.com/article8839.html

[3] Najib Refaïf, "Le dormeur du rail", chronique culture, La Vie éco, vendredi 12 septembre 2008, p56




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