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Allemagne / Exclusion urbaine /

Allemagne : les habitants de Leipzig disent NON à la privatisation des services publics communaux !
28 janvier 2008 par Lucie

« Etes-vous pour que les entreprises communales que possède la Ville de Leipzig, qui assurent des services d´intérêt général, restent à 100% la propriété de la commune ? »
C´est la question à laquelle les électeurs de Leipzig, ville de 500 000 habitants à l´Est de l´Allemagne, étaient invités à répondre ce dimanche 27 janvier 2008.
Et la réponse est sans appel : le « oui » a remporté 87,4% des voix exprimées !

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"Oui à Leipzig"

Ce référendum local a été organisé à la suite d´une mobilisation citoyenne née il y a quelques mois : elle s´est développée en réaction au projet du maire social-démocrate (SPD) de vendre à Gaz de France des parts de l´entreprise communale d´approvisionnement en énergie.

Cette entreprise municipale est l´un des plus gros fournisseurs d´électricité d´Allemagne, et fait partie jusqu´à maintenant de ces services publics dont l´exploitation est particulièrement rentable.
L´offre de l´entreprise francaise, qui proposait de racheter 49,9% des parts pour le prix de 520 millions d´euros, semblait alléchante pour le maire de la Ville : celui-ci a les yeux rivés sur le déficit communal, qui s´élève à 900 millions d´euros. Une vente de cette ampleur lui laisserait une marge de manœuvre inespérée, argumente-t-il, pour apporter l´argent frais nécessaire aux investissements urgents en infrastructures : jardins d´enfants, écoles, voirie.

Les opposants à la privatisation expliquent de leur coté que la consolidation du budget municipal grâce à des privatisations ne peut être une solution pérenne : le sous-financement de la commune est en réalité chronique, et la vente de l´entreprise d´énergie ne ferait que soulager temporairement des comptes, qui se dégraderont à nouveau à moyen terme.
Or, par cette privatisation, la commune perdrait le contrôle politique qu´elle exerçait jusqu´alors sur le prix de l´énergie facturé aux utilisateurs.
Enfin une partie des bénéfices annuels de l´entreprise, qui s´élèvent à 50 millions d´euros, seraient désormais versés directement à GDF, et ne permettraient plus de financer par exemple les transports en communs : le réseau leipziger recoit 25 millions d´euros chaque année sous la forme de subventions croisées provenant de l´entreprise communale d´énergie.

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Stop à la liquidation de notre ville !

Une initiative citoyenne « Stoppt den Ausverkauf unserer Stadt ! » (Stop à la liquidation de notre ville !) s´est donc lancée dans la collecte des signatures nécessaires pour convoquer un référendum local sur la privatisation des services publics locaux.
En trois mois de récolte intensive à l´automne, les militants avaient déjà obtenu 42 000 signatures : la Ville a du céder et organiser pour janvier la consultation.

Mais les conditions sont strictes pour que les résultats du référendum se transforment en actes politiques concrets : un quart des 416 000 électeurs doivent s´être exprimés, et 104 000 « oui » doivent être comptabilisés pour que le vote populaire soit obligatoirement appliqué par la Mairie.

L´objectif a été atteint : la participation s´est élevée dimanche à 41% des inscrits, et le « oui » a remporté 87,4% des voix [1]. Les plans de privatisation portés par le SPD [2], et soutenus par la CDU [3] et le FDP [4] sont donc sanctionnés par un refus clair et massif.
Les votants ont exprimé leur attachement aux services publics d´intérêt général et la priorité qu´ils accordent à l´orientation du travail des entreprises communales vers le bien commun plutôt que vers la recherche de gains privés.

Mike Nagel, de l´initiative « Stop à la liquidation de notre ville ! », estime que « la situation critique du budget communal n´est pas une particularité de Leipzig. Notre ville partage cette « maladie » avec beaucoup d´autres communes en Allemagne. Il s´agit donc d´endiguer l´épidémie, plutôt que de soigner les symptômes tant bien que mal. La vente de patrimoine public masque le regard qu´on peut porter sur les causes de cette misère. Les dettes de la municipalité, qui proviennent d´un sous-financement chronique des communes par le Land et par l´Etat, ne peuvent pas être équilibrées par la vente de la propriété communale. Nous espérons que ce référendum local sera reconnu comme un signal au-delà des frontières de Leipzig, au niveau de l´Etat et même au niveau des politiciens de l´Union Européenne. Ce dont on a besoin, c´est d´un véritable financement de long terme des communes pour qu´elles puissent remplir les devoirs qui leur incombent. »

Le vote du 27 janvier oblige la municipalité à conserver pendant trois ans au moins en propriété entièrement publique l´ensemble des entreprises communales : eau, voirie, réseau de transports en commun, hôpitaux, logement social et gestion des déchets.

Les secteurs vitaux pour l´organisation de la vie en commun ne doivent pas être entre les mains de multinationales privées. A l´inverse, les citoyens doivent prendre de plus en plus d´influence dans la représentation de leurs intérets au sein de ces services publics.

L´exemple de Leipzig le dit clairement : il y a des limites à la privatisation.

Sources :

Le site de l´initiative citoyenne « Stoppt den Ausverkauf unserer Stadt ! » (Stop à la liquidation de notre ville !)
Un article du Leipziger Internet Zeitung
Un article de Verivox
Un communiqué de Wolfgang Franke, Henner Kotte et Mike Nagler de l´initiative citoyenne « Stoppt den Ausverkauf unserer Stadt ! »

Le journal de l´initiative citoyenne "Stop à la liquidation de notre ville !"

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Journal de l´initiative citoyenne "Stop à la liquidation de notre ville !"

[1] 148.767 voix pour le « oui » et 21.505 pour le « non »

[2] sociaux-démocrates, gauche

[3] chrétiens-démocrates, droite

[4] libéraux, droite




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