Le Forum s’inscrit dans une démarche plus globale

La situation des partis de Gauche, pour remédier à son affaiblissement et ses divisions.

Lors des élections législatives de 2007, les partis de gauche ont accusé d’un recul clairement visible, malgré un fort taux d’abstention de la part de la population marocaine. Les résultats de 2007 sont symptômatique d’une situation de la Gauche qui dure, entre divisions et désaffiliations des partisans.

C’est dans ce contexte que l’appel de Bouznika de janvier 2008 (lors du Forum social Marocain) a invité à « l’institution d’un espace libre et organisé entre toutes les composantes de la gauche, qui consolidera le militantisme commun sur le terrain à l’horizon de la refondation de la gauche, du dépassement de la réalité de son émiettement et du renforcement des dynamiques unionistes entre ses composantes dans le sens de l’élaboration d’un projet sociétal de la gauche marocaine basé sur un nouveau contrat politique et social ouvert sur toutes les forces démocratiques. »

La Gauche semble être consciente de son malaise et souhaite agir en conséquence. Des coordinations régionales ont été mises en place dont l’espace de Casablanca de dialogue de gauche. C’est un espace de concertation entre des membres des partis de Gauche dans la capitale économique, (l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Parti socialiste unifié (PSU), le Parti de l’avant-garde démocratique socialiste (PADS), le Congrès national ittihadi (CNI) et le Parti socialiste (PS)) et des personnes défendants des idées de gauche.

Ce premier Forum s’inscrit dans la démarche de l’Espace de Casablanca de dialogue de gauche et d’Action Jeunesse visant la mise en place de nouvelles formes d’organisation et l’ouverture d’espaces de débats et d’échanges d’expériences alternatifs. A l’approche des élections communales en juin 2009, l’Espace de Casablanca souhaite rendre effectif l’appel de Bouznika en organisant des rencontres au niveau local, comme ce premier Forum.

Le Premier Forum des jeunes de gauche se veut être un espace libre, qui ne remplace pas le travail des partis de gauche. De ce fait, il été clairement signalé que les participants ne venaient pas représenter leur parti. Même si, dans la pratique, les positions partisanes étaient clairement exprimées. A travers ce Forum, la volonté d’instaurer une unification « souple » est de mise sans pour autant chercher à une unification organisationnelle de la gauche. C’est un espace ouvert à toutes les gauchistes, des différentes positions, incluant les gauchistes non partisans.

Le Forum, un espace de dialogue et d’échange constructif ?

150 personnes, bacheliers, étudiants (sociologie, biologie, etc.), acteurs associatifs dont les membres d’Action Jeunesse [1] partisans de partis de gauche, d’organisations et de mouvements de gauche étaient rassemblés autour de quatre ateliers :

• Jeunesse et activité associative

• Jeunesse et mouvements estudiantins

• Jeunesse et représentations culturelles

• Jeunesse et actions politiques

Ce sont des jeunes de Casablanca, Rabat, Kénitra, Agadir, etc. qui se sont déplacés pour échanger sur une des quatre thématiques. Outre les jeunes, des unievrsitaires, des partisans plus âgées étaient présents, soit en tant qu’intervenants, participants ou bien observateurs.

La logique de ce premier Forum est intéressante et démontre la volonté d’utiliser ces échanges de manière constructive. De fait, chaque atelier, regroupant une trentaine de personne respectivement, travaille sur une thématique sur laquelle durant l’après midi, les participants doivent soulever les préoccupations, positions et recommandations principales et ce de manière commune. Outre les débats d’idées, l’esprit du Forum était de converger vers des compromis. Cet aspect est essentiel pour rendre effectif l’engagement des jeunes mais également de contribuer au processus de renforcement des idées de gauche.

Néanmoins, le forum a été, aussi, un espace de débats dogmatiques et théoriques, donnant, en même temps, l’occasion aux jeunes de débattre sur des questions de société. Ces deux jours font partis d’un processus, qui prendra du temps, pour arriver à l’objectif d’une gauche davantage unifiée. Le forum a été un moment d’échanges et de confrontations d’idées des jeunes. Il a exprimé l’effervescence que peut entraîner ce type d’initiative. Mais cette effervescence était-elle durable et constructive ?

En participant à l’organisation du Forum, Action Jeunesse souhaite participer, organiser et impulser des initiatives nouvelles de rassemblement. Action Jeunesse s’intéresse autant à la participation politique des jeunes qu’aux initiatives alternatives qu’elles soient sociales, culturelles. Convaincue que la jeunesse est l’avenir du Maroc, les jeunes du FMAS se doivent d’être présents à tous les niveaux de la société, à travers l’engagement des jeunes. Deux mots d’ordre : Participation et responsabilités.