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Brésil / Exclusion urbaine /

1ère projection-débat organisée par les associations « Autres Brésils » et « Solidariedade França Brasil », dans la périphérie de Rio de Janeiro
2 juillet 2008 par Aude Torchy

27 mai 2008. « Solidariedade França Brasil » organise pour 25 leaders des centres communautaires qu’elle accompagne une journée de « formation à la citoyenneté ». Au programme : une matinée consacrée à la gestion participative. Deux groupes présentent chacun une expérience de gestion participative menée dans son centre communautaire. L’après-midi, une programmation inédite organisée en partenariat avec « Autres Brésils » : la projection de deux documentaires suivie d’un débat. Une autre manière d’aborder l’action collective…

Les leaders communautaires invités vivent dans la périphérie de Rio de Janeiro. Ils sont impliqués dans leurs quartiers. Ils luttent tous pour la reconnaissance d’un droit : celui à l’éducation, dans des quartiers où l’Etat est peu présent et où les habitants ont dû s’organiser pour pallier aux manques d’infrastructures éducatives et sanitaires. Suite à la projection qui s’est déroulée au SESC de Nova Iguaçu, les acteurs sociaux présents ont été invités à réagir et à faire le lien avec leur lutte pour le respect du droit à l’éducation.

Deux documentaires illustrant deux réalités sociales du Brésil

Dans les documentaires sélectionnés par Autres Brésils et diffusés à Brésils en mouvements [1] ou Social em movimentos [2], plusieurs auraient pu être diffusés. Le choix de projeter deux documentaires brésiliens s’est rapidement imposé dans la mesure où le sous-titrage n’est pas accessible à l’ensemble du public invité. Sur l’ensemble des documentaires brésiliens, deux ont été retenus. Le premier de Sergio Bloch, s’appelle Mini Ciné Tupy. Ce court documentaire raconte la vie de José Zagati qui, pendant la semaine, collecte des cartons pour les recycler. Le dimanche, il projette de vieux films dans son garage pour les enfants du quartier. Il a créé une salle de cinéma montée de toutes pièces avec du matériel récupéré. Le second de Daniel Rubio, Tobias 700 : histoire d’une occupation, raconte l’occupation d’un immeuble de São Paulo où vivent près de 250 familles. Le documentariste assiste notamment aux assemblées d’habitants, aux efforts de remise en état de l’immeuble délabré, aux stratégies d’occupation. A travers l’histoire de l’occupation de cet immeuble, c’est la lutte du Mouvement des Sans Toit qui est illustrée. Le choix de montrer ces deux documentaires a pris du sens dans la construction du débat. L’idée de départ était de faire un parallèle entre l’action individuelle et l’action collective.

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Débat avec les leaders communautaires, 27 mai 2008

Un débat centré sur la thématique de la lutte

Très spontanément, le débat a commencé. Les premiers échanges ont plutôt mis en lumière une certaine critique du Mouvement des Sans Toit. « Dans les deux documentaires, les gens sont à la recherche d’un rêve. Ils cherchent à améliorer les choses même si moi je ne suis pas d’accord avec cette lutte des Sans Toit ». Dans le documentaire de Daniel Rubio, on voit des familles occuper un immeuble et notamment la première étape de l’occupation : forcer les serrures et entrer. Ce sont des familles avec des enfants. Les leaders communautaires luttent pour la reconnaissance d’un droit : celui à l’éducation. Ces images ont au départ été interprétées comme un non-respect des enfants. Au cours du débat, cette idée s’est effacée progressivement car il est finalement apparu qu’ils étaient également les bénéficiaires de cette lutte.
« Le premier reportage (Mini Ciné Tupy) est super. L’homme a une volonté de transmettre. Il a une attitude positive : il n’est pas « récolteur de poubelles » mais « recycleur ». Il n’a rien mais il ne veut pas faire payer les projections. Dans le second reportage, on montre cette indignation de voir tous ces immeubles vides ». « C’est comme nous : s’unir pour lutter pour des idées communes ». Au cours du débat, les aspects difficiles de la lutte ont également été abordés. On souligne le « côté opportuniste de certaines personnes dans la lutte ». Dans le reportage Tobias 700, une scène d’une assemblée des occupants de l’immeuble parle du cas d’une femme qui déclarait avoir un enfant puis, au fil des semaines, elle en avait deux, trois puis quatre. Plusieurs réactions ont alors insisté sur la nécessité de s’identifier à une cause pour se mobiliser pour elle.
Lors de cet échange, beaucoup de questions ont été soulevées. Elles portaient sur la difficulté de s’unir au sein d’un même mouvement et plus largement. Ces leaders communautaires agissent au niveau local en faisant vivre des centres communautaires. Mais ils tentent notamment de se coordonner entre eux pour être reconnu par les municipalités où ils vivent.

Impressionné par l’impact que peuvent avoir les images d’un documentaire, un participant au débat a conclu la rencontre en lançant un appel aux réalisateurs : « il faudrait sûrement filmer notre lutte. Cela nous aiderait ».... Avis aux documentaristes intéressés !



Pour plus d’informations sur le projet des projections-débats organisé par Autres Brésils et SFB, lire l’article La culture en mouvements dans la périphérie de Rio de Janeiro.

Pour plus d’informations sur Solidariedade França Brasil, lire l’article SFB : une association et une lutte à Rio. De plus, le site de l’association existe également en français sur www.sfb.org.br.


[1] Semaine de projections documentaires suivies de rencontres avec les réalisateurs et/ou de débats avec des "spécialistes" (universitaires, militants associatifs ou politiques, journalistes, témoins, etc.), organisée chaque année à Paris par l’association Autres Brésils.

[2] Cycle de projections/débats organisé par l’Association Autres Brésils, au Brésil. La première édition s’est déroulée à Rio de Janeiro en 2006 et à Juiz de Fora en 2007.




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