Argentine : en marche vers une nouvelle loi de radiodiffusion Début avril s’est ouvert, en Argentine, un important processus de discussion et un débat politico-social sur une possible modification du modèle de communication en vigueur dans le pays. Le gouvernement de Cristina Fernandez Kirchner a ouvert le dialogue avec de nombreux secteurs de la société civile pour les faire participer au changement en cours qui situerait l’Etat comme garant de la pluralité informative et responsable de l’accessibilité de tous/tes les citoyens/ennes au système public de communication. Depuis des années de nombreux secteurs sociaux , académiques, syndicaux, de droits humains et de la communication de tout le pays réclament une modification de la loi de Radiodiffusion (radio et télévision) vieille de 28 ans et signée par Videla, Agosti, Viola et Massera...triste époque, tristes noms de responsables tortionnaires durant la dictature sanglante qui a touché le pays de 1976 à 1983. Ce mois dernier, cette revendication s’est affirmée de manière significative par la voix de la « Coalition pour une radiodiffusion démocratique » qui participe aux réunions de discussions que le gouvernement de Cristina Kriscnher a ouvert récemment sur cette thématique. La Coalition s’est formée il y a 4 ans sur l’appel du Forum Argentin des Radios Communautaires ( Foro Argentino de Radios Comunitarias – FARCO) et a présenté dés cette époque les 21 points nécessaires à une Radiodifusion démocratique et à la construction d’une nouvelle loi. Aujourd’hui, écoutée et sollicitée par le gouvernement elle réclame la reconnaissance du droit humain et social à la communication ainsi qu’un nouveau modèle de communication pour un nouveau modèle de société. Et Néstor Busso, secrétaire de FARCO et viceprésident de l’Association Latinoaméricaine d’Education Radiofonique (ALER) de dire devant la présidente au mois d’avril dernier. « Nous sommes pratiquement tous, moins ceux qui possèdent le pouvoir de l’argent, le pouvoir du contrôle des grands médias dans ce pays. Depuis de nombreuses années, depuis 24 ans, nous présentons comme une nécessité urgente une nouvelle loi de radiodiffusion. Et quand on parle de nouvelle loi de radiodiffusion nous ne parlons pas de radio et télévision. Nous parlons d’un modèle de pays différent. La loi de la dictature fut conçue par les génocidaires pour un pays contrôlé, le pays de la doctrine de la sécurité nationale. Ceci fut corrigé et empiré par l’administration de Menem [1] qui a accommodé cette loi à la dictature du marché, accommodé cette loi pour faciliter la concentration de la propriété des médias et des multimédias ». La Coalition revendique effectivement un modèle de communication différent, basé sur la diversité culturelle et l’accès universel à l’information. Elle refuse par exemple la concentration de médias pour générer et faciliter la pluralité (même dans le secteur privé)...c’est à dire beaucoup de patrons de médias et non un nombre restreints de patrons de nombreux médias. Elle considère la communication comme un bien social et non simplement comme un business. Elle milite pour un modèle de communication ou toutes et tous puissent avoir un place, pas seulement les entreprises à caractère commercial mais également les médias public et les médias communautaires de propriété sociale des organisations du peuple argentin. En bref, la Coalition exhorte une adoption urgente et nécessaire de politiques effectives afin d’éviter la concentration des médias. Selon elle, ces politiques devront promouvoir des normes antimonopolistiques, et renforcer la pluralité et la diversité de l’information et favoriser ainsi l’exercice du droit à la culture, à l’information et à la liberté d’expression pour tous. [1] Carlos Menem a dirigé le pays de 1989 à 1999 et a mené une politique ultralibérale en privatisant l’ensemble du secteur public dont la communication |
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