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/ Carnet de bord  /

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Epilogue...
16 avril 2008

Les 13 volontaires de la promo 7 sont rentrés et ... pour certains déjà repartis !

Nous avons passé trois semaines ensemble pour partager nos expériences et nos analyses, les confronter et en débattre.

Le fruit de ces trois semaines de travail ? La soirée du 3 avril au cours de laquelle nous avons pu partager plus largement nos expériences et nos envies, le journal Vues d’Europe et les carnets de route que vous pouvez consulter en cliquant sur les liens ci-dessous.

- Lucie Lechevalier - Allemagne
- Derya Ozel - Turquie
- Leïla Crinon - Espagne
- Lucie Couet - Haïti
- Aude Torchy - Brésil
- Gloria Battistin - Belgique
- Benoît Guichard - Portugal
- Diane Kitmun - Belgique
- Ana Maria Florinca, Cristina Brovia, Emmanuelle Hellion - Roumanie, Italie, Espagne
- Cindy Drogue - Haïti

A suivre… les volontaires de la session 8 ont déjà pris le relais !

En Italie, la précarité à l’ordre du jour
4 mars 2008 par Cristina

Je suis restée en Italie quatre mois. Durant ce temps, un gouvernement est tombé, et de nouvelles élections politiques ont été organisées pour le mois d’avril prochain. Quatre nouveaux partis politiques ont vu le jour
La campagne électorale a déjà commencé. Berlusconi scande « Italie, relève-toi », Veltroni (leader du parti de centre-gauche), reprend le slogan du candidat à la présidence américaine Barak Obama « Yes we can ».
Le sujet central : relancer l’économie et améliorer le niveau de vie des familles italiennes.
Et pendant qu’une Italie sans gouvernement subit les promesses de l’énième campagne électorale, c’est la précarité qui gouverne la vie d’une large partie de la population, sur tout le territoire, mais plus particulièrement dans le Sud.

On le ressent très fortement à Foggia, un des département classé parmi les plus pauvres d’Italie.
Ici, de nombreuses familles vivent avec un salaire de 1000 euros par mois. Le taux de chômage est un des plus élevés du pays.
Ici, la plupart des gens sont employés avec des contrats extrêmement précaires, comme ceux appelés couramment des contrats « à projet ». La paye est en général très réduite par rapport au temps de travail, les horaires sont imposés par le responsable, les congés doivent être mendiés, les arrêts maladies n’existent pas. A la fin du contrat le travailleur risque de ne pas voir son contrat « confirmé » si le responsable ne souhaite pas continuer la « collaboration ». Il suffit d’un coup de téléphone.
Ici, les salariés des associations qui travaillent dans le domaine des migrations, mais pas seulement, sont payés une fois par an, quand les financements arrivent du service central. Ils sont pour la plupart jeunes, diplômés et vivent chez leurs parents. Tout ce dont ils rêvent c’est un emploi « sûr », préférablement dans le secteur public. Sachant que les concours sont truqués, et que les embauches se font par piston, c’est un maigre espoir.
Ici, les étudiants travaillent le week-end dans des pubs, sans contrat, de sept heures du soir à cinq heures du matin pour gagner 25 euros, soit 2,50 euros de l’heure, le même tarif perçu par les saisonniers migrants pour la cueillette des tomates. Il s’agit du même mécanisme, fondé sur le fait qu’il y a toujours un réservoir de gens susceptibles de travailler dans les mêmes conditions, fondé sur la peur de rétorsions en cas de dénonciation.

Dans un tel contexte économique, social et politique, il est difficile de parler des droits des étrangers et de la condition des migrants. Le sujet « migrations » est un sujet très sensible. Trop sensible. D’ailleurs, on le voit bien, contrairement à la France, cette question est absente de l’actuelle campagne électorale.
Il y a d’autres priorités, dans un pays où tout les jours on transmet à la télévision une interview avec une « famille italienne » qui « n’arrive pas à la fin du mois ». Dans un pays où toutes les semaines on lit sur les journaux que l’inflation augmente, le pouvoir d’achat baisse, les salaires sont inadéquats au coût de la vie. Dans un pays politiquement instable, où le fait d’arriver à la fin du mandat est devenu un défi, pour les partis au pouvoir.

Certes, on est ému et on crie au scandale quand on voit ces migrants saisonniers exploités dans des conditions d’esclavage dans les campagnes du Sud. Certes, on sait que les « immigrés » sont désormais indispensables à l’économie du pays car l’économie a besoin de main d’œuvre dans certains secteurs.
Mais ça s’arrête là. Au delà d’un certain sentiment de solidarité face aux situations les plus dramatiques et au delà des considérations utilitaristes sur la nécessité de main d’œuvre étrangère, la question « migrations » ne semble pas être considérée aujourd’hui en Italie comme une priorité par l’opinion publique et par la plupart des forces politiques.

On aura tout vu…
28 février 2008 par Emmanuelle

Qu’on m’envoie dans un paysage tout cellophané, chez les névrosés du plastique, capables un de ces jours, de me mettre moi-même sous serre, histoire de voir si je deviens plus grande, plus grosse, et plus mûre, soit ! Supporter les discours des entrepreneurs du coin qui me parlent « d’interculturalité » en me montrant leurs équipes de travail : « à chaque file, une Roumaine, une Marocaine, un Polonais, Un Malien, une Ukrainienne, comme ça ils ne se comprennent pas. Sinon, entre eux ils se sentent plus forts et travaillent moins vite : je te parle du point de vue de l’entrepreneur, hein ! [1] », ça implique une grande maîtrise de moi mais je peux le faire. Se voir proposer toute la journée des fraises si grosses qu’on dirait des patates, en s’entendant répéter « mange ma fille, mange », et arriver à dire non sans les vexer (je me suis promise en arrivant ici que je n’en mangerai pas une seule), me demande des trésors de persuasion mais j’y arrive.

Mais apprendre, en me rendant à une conférence sur l’environnement, qu’en plus on m’a parachuté dans une ville radioactive, alors là non ! c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres ! Les écologistes de Huelva estiment que la ville est cernée de polluants, par la terre, la mer et l’air. La pollution provient du pôle industriel qui compte une entreprise d’extraction de cuivre et d’or et deux usines de fertilisants agricoles chimiques. Tous les déchets contaminants du pôle industriel, uranium compris ont été rejetés librement dans l’eau de l’estuaire de 1967 à 1994. Les dernières mesures de Greenpeace aux rives du rio Tinto ont donné un taux de radioactivité 111 fois supérieur au maximum autorisé, ce qui n’est pas tellement étonnant vu que 120 millions de tonnes de métaux reposent tranquillement dans le lit du fleuve, transformant la zone en une sorte «  de cimetière nucléaire ». La bonne nouvelle !!! Parmi ces métaux lourds, on peut souligner la présence d’arsenic en quantité supérieure aux limites autorisées (surtout ne pas manger de poisson parce qu’il y est plus concentré), les effets secondaires étant le cancer de l’estomac, des bronches, de la trachée, de la prostate, du foie, et des reins. Les pesticides utilisés pour la culture de la fraise participent aussi à la pollution : on trouve dans le sol, dans les aliments marins et dans les fraises des traces de DDE et de DDT (pesticides interdits).

Donc en résumé, ne pas manger de fraises, de poisson, de fruits de mer, interdiction formelle de se baigner, de boire l’eau du robinet, et de respirer…

« Je ne sais pas où je vais, oh ça je n’l’ai jamais bien su, mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus. » [2]

Pour plus d’information :

http://www.terra.org/html/s/econoticia/reportajes/senhuelva1.html

A Barcelone, vers une participation moins illusoire...
21 février 2008 par Leila
A Barcelone, des habitants se mobilisent contre la spéculation, les rénovations urbaines abusives et violentes et les processus participatifs souvent illusoires de la municipalité. Mais les résistances et les actions mises en place sont encore peu coordonnées à l’échelle de la ville et profitent donc peu les unes aux autres. Parmi ces habitants, des professionnels engagés sur leur quartier ont décidé en septembre 2006 d’unir leurs forces et de partager, d’analyser et de discuter leurs expériences. Ce collectif de réflexion se réunit chaque semaine et rassemblent de nombreux quartiers (La Barceloneta, Minas, Bon Pastor…). Très vite, le groupe a travaillé à l’élaboration d’un guide de la participation, « A Barcelona la participació canta ». L’objectif est d’informer sur la nature des projets urbains, les droits des habitants, et de donner des pistes pour mieux s’organiser localement. Outil simple et dépouillé de tout jargon technique afin qu’habitants et associations puissent s’en saisir, le guide propose aujourd’hui des "fiches" de méthodes, des études de cas, des analyses comparatives sur les processus de participation, des contacts utiles… tous les ingrédients d’une bonne recette pour favoriser la mise en œuvre de projets réellement participatif. Evolutif, le guide s’enrichira à partir des réactions, des questions et des propositions des habitants recueillies à l’occasion d’une « tournée des quartiers ». A suivre…
Colloque sur l’immigration au Maroc
20 février 2008 par Souad

Dans le cadre des formations de l’IFAD [3] , un colloque sur l’immigration au Maroc a été organisé, le samedi 12 janvier 2008, pour sensibiliser les futurs agents de développement à cette question. En voici la synthèse.

Le droit des migrants au Maroc est lié à la question de l’immigration clandestine. Elle touche principalement ce pays car il constitue à la fois un lieu de départ et de transit. Cette situation est aussi caractérisée pas l’extrême vulnérabilité des migrants. Ils existent depuis quelques années des associations qui tentent de venir en aide aux migrants sur place, mais il semble qu’au Maroc le travail qui reste surtout à faire est au niveau de l’image du migrant dans l’imaginaire collectif. Car en effet si le Maroc est un pays de départ, il n’est pas pour autant compréhensif avec les migrants subsahariens qui tentent de rejoindre l’Europe via le Royaume. D’autant plus que certain media font le relais d’une mauvaise publicité du migrant subsaharien, source de problème (vol, prostitution, violence en tout genre).

L’une de ces associations GADEM [4] , ou travaille Hicham Rachidi, suit de près la question des migrants. Lui-même avait débuté sur ce terrain vers l’année 1999, suite à un drame survenue au nord du Maroc qui a fait état de 10 cadavres retrouvés. Ces personnes, des voisins et cousins d’un même village, avaient tenté de traverser la méditerranée en pateras [5]. C’est l’un des premiers cas recensé de barques clandestines qui marque le début d’une série de drames (37 mort en 2003, 62 morts d’un même village en 2004).

A l’origine le trajet pour rejoindre l’Espagne était de 14 km (Detroit de Gibraltar). Pour autant cet endroit est un véritable triangle de la mort. Le passage des gros navires et bunkers additionné de vents violents font des barques des proies facilement éjectables. Hicham expliquait que le problème des répartitions des richesses, les faibles salaires, les faibles retraites sont des éléments déterminants qui poussent les gens à partir. A la recherche d’une vie meilleure, les candidats à l’exil se font toujours plus nombreux. L’Europe représente un Eldorado, d’autant plus que le retour chaque été des MRE (marocains résidant à l’étranger) ne fait que de renforcer cette idée.

A coté de cela les systèmes de surveillance ne cessent de se développer, la zone Tanger – Algésiras est dotée d’une surveillance électronique extrêmement performante qui détecte même un homme en mer. Les migrants face à cette sophistication de la surveillance contournent les traditionnels chemins, ce qui allonge le trajet qui auparavant n’était que de 14km, et qui aujourd’hui atteint les 1000km ! Avec le temps, les flux migratoires ont donc évolué, et de nouveaux chemins apparaissent, ce qui multiplie les risques d’accidents. Hicham soulignait ici le lien entre les mesures sur les flux migratoires et le nombre de morts qui ne cessent d’augmenter. Aujourd’hui les catégories de migrants, empruntant les barques, ont évolué. Il n’est même plus rare d’y retrouver des femmes enceintes, des mineurs et des bébés à bord.

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