Rencontre avec... Lucie Lucie, 24 ans, sociologue de formation, part à Berlin travailler sur le droit au logement et les services publics. Quel a été ton parcours avant d’intégrer ce programme ? Je viens tout juste de terminer mes études. J’ai fait Sciences Po à Grenoble, puis un master 1 d’études du développement dans les pays du Sud et enfin un master de recherche en sociologie. Comme étudiante chercheuse, j’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de mouvements sociaux, de m’imprégner de leurs luttes, des enjeux de leurs actions. J’ai notamment passé du temps en Argentine avec des personnes qui avaient repris leurs entreprises pour maintenir leurs emplois, suite à la crise économique. Ce qui me plaît dans le programme d’Echanges et Partenariats, c’est que je vais abandonner mon regard distant d’observatrice, puisqu’il s’agit maintenant d’être vraiment partie prenante des luttes que je vais suivre. Où pars-tu ? Je pars à Berlin en Allemagne, où je vais être accueillie par la Berliner Mieter Gemeinschaft : c’est une association de locataires dont les positionnements politiques et les pratiques militantes sont plus radicaux que ceux des associations allemandes de locataires classiques. Je ne sais pas encore précisément ce que je vais faire au quotidien, mais l’objectif est de travailler sur deux thématiques communes à l’AITEC [1], mon association de départ en France, et à la BMG [2] : le droit au logement et le droit aux services publics. L’idée est de faire partager aux deux associations leurs analyses sur ces domaines, leurs pratiques et leurs modes de militantisme : ça devrait permettre de faire naître ou de consolider des réseaux citoyens européens qui doivent travailler ensemble pour peser sur les politiques du droit au logement et aux services publics. Je connaissais auparavant ces thématiques par mon activité militante mais durant ce mois de formation, j’ai appris à les voir du point de vue de pratiques professionnelles. Je continuerai à approfondir la question en Allemagne, où la situation et les enjeux sont différents par rapport à la France. Est-ce que tu as des attentes particulières liées à ce programme ? Ce que j’attends surtout de ce séjour, c’est une expérience de vie militante à plein temps. Pendant quelques mois, je vais être complètement plongée dans cette activité, et ne plus la considérer comme secondaire par rapport à une vie d’étudiante ou de salariée. D’une certaine manière c’est une sorte de test, pour savoir si ça pourrait être ma vie plus tard… Ensuite, peut-être que cette expérience me poussera à continuer dans cette voie. J’imagine sinon poursuivre mes études en thèse, en France ou ailleurs ! [1] Association internationale de techniciens, experts et chercheurs [2] Berliner Mieter Gemeinschaft |
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