Au quartier rom d’Istanbul : les aléas de l’action, Dieu et le Droit... La conférence de presse avec les locataires du quartier de Sulukule n’a pas lieu le mercredi 5 mars ; elle n’est que repoussée... Hacer Foggo et Neşe Ozan renoncent à organiser la conférence de presse prévue pour les locataires aujourd’hui. Les locataires ne sont pas encore mobilisés. Cette conférence serait arrivée trop tôt. Lors des entretiens avec les habitants, ils restent en effet sceptiques et montrent peu d’intérêt pour se faire entendre : « Que Dieu nous protège ! » Et, si personne ne venait à la conférence de presse qui leur est pourtant destinée ? Dans le quartier, il faut donc continuer de les convaincre. Hacer Foggo et Neşe Ozan imaginent organiser prochainement une rencontre entre un avocat et les locataires. Le but de cette réunion est de leur expliquer –une énième fois...- le contrat qu’ils vont signer avec la banque pour être relogés à 40 km dans les tours de TOKI (agence pour le développement du logement) et surtout les risques qu’ils encourent. [1] L’interlocuteur ne sera plus la mairie de Fatih, comme le croient les locataires. La mairie se retire du projet « social » et laisse la place à la banque ! A l’initiative de ces deux militantes, une rencontre va avoir lieu ce soir entre une association d’avocats (Cağdaş Hukukcular Derneği) et les avocats qui interviennent à Sulukule. Cette association veut apporter son soutien. Au-delà de Sulukule, on souhaite la formation d’un réseau d’avocats pour les projets de « rénovation urbaine » d’İstanbul. En attendant dans le quartier, les propriétaires continuent de couper l’eau et l’électricité des locataires...Mais Dieu les protège. [1] cf l’article « A 40 km d’Istanbul, Virée matinale dans un no man’s land » |
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