Istanbul : derrière le manifeste de la Plateforme du quartier rom, inquiétude des locataires... Le mercredi 27 février, the Urban Land Institut/ Turquie, un centre de recherche « indépendant » [1] organise une conférence sur le thème des projets de renouvellement urbain exemplaires... Cette conférence a lieu au Swiss Hotel (entrée 100 YTL, environ 58 euros). Trois maires sont invités pour évoquer leur ville et leur projet de rénovation urbaine : le maire de Kocaeli (ville de la grande banlieue sud-est d’Istanbul) et deux maires de l’arrondissement d’Istanbul : Pendik et Fatih. Après de nombreuses polémiques internes quant aux poursuites de dialogue avec le maire de Fatih, Mustafa Demir, la Plateforme de Sulukule décide de ne pas continuer dans ce sens. La Plateforme veut par contre se faire entendre comme à son habitude auprès de la presse, des professionnels et des élus. Elle prépare donc un manifeste pour ce jour J –publié aussi dans quelques journaux. Ce manifeste veut montrer que le projet de Sulukule –loin d’être exemplaire- n’est qu’un simple projet de spéculation foncière ! Le papier insiste sur l’importance et le rôle des habitants, que devrait comporter ce projet. Ce qui n’est bien sûr pas le cas ici (déplacement des habitants, absence de participation au projet, impacts sur l’économie domestique des foyers...). D’ailleurs, selon les quelques (deux voire trois) membres de la Plateforme de Sulukule présents, les principales critiques adressées aux maires concernent la négligence des dimensions sociales dans les projets. Comme de coutume, les maires se sont vantés de leurs projets d’un point de vue technique et « urbanistique ». On n’appréciera leur exemplarité effectivement que dans quelques années –voire quelques mois- au regard de l’évaluation socio-économique des habitants contraints de partir... Dans le quartier de Sulukule, ces habitants locataires sont inquiets. Le facteur est passé ; ils doivent vider leur logement à la fin mars. Ils regardent les autres, les propriétaires déménager petit à petit...La veille, le mardi 26 février, une autre maison est ébranlée par un bulldozer, alors qu’elle abritait une famille. La mairie accélère probablement les démolitions dans l’incertitude, car le mois d’avril approche. Le tribunal va décider de la suspension du projet ou non. [2] Cette semaine, Hacer Foggo et Neşe Ozan, deux vraies militantes, tentent de mobiliser à leur initiative les locataires pour préparer une manifestation le mercredi 5 mars dans le quartier avec une conférence de presse. Il faut mettre au jour une énième fois la réalité de ce projet, qui n’est pas social... Porte à porte, elles s’entretiennent avec les femmes et remplissent des formulaires préparés à leur soin. Ces formulaires adressés au maire de Fatih demandent de repousser cette date de fin mars à la fermeture des écoles en juin –au moins.
Le compte à rebours vers l’expulsion a commencé...mais on essaye de minimiser la précarité que ce projet va créer. Le mercredi 5 mars. Allez les locataires, prenez exemple la Plateforme, faites vous entendre... [1] voir le site ULİ Europe [2] ouverure du procès pour l’annulation du projet de la mairie en janvier 2008 |
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