Société de l’information : Les humains au coeur du réseau La société de l’information contrairement à la société industrielle qui l’a précédée, place les humains au cœur du système global. Aujourd’hui, l’être humain est acteur et moteur des changements observés et l’information, nœud névralgique et stratégique des nouveaux échanges, est un produit particulier : il s’enrichit, une fois partagé. Le réseau : la nouvelle forme d’organisation de la sociétéLa société industrielle était caractérisée par la centralisation des moyens de production, la distribution massive d’objets standardisés, la spécialisation des tâches et leur contrôle hiérarchique. Son modèle, quant à lui, emprunté à la géométrie ou à la mécanique, était la pyramide ou l’engrenage. L’avènement du traitement électronique des informations, de la numérisation des données et du développement des réseaux interactifs de communication implique la décentralisation des tâches, la désynchronisation des activités et la dématérialisation des échanges. La nouvelle société s’organise en réseaux plutôt qu’en pyramides de pouvoirs, en cellules interdépendantes plutôt qu’en engrenages hiérarchiques, au sein d’un environnement global informationnel plutôt que par filières industrielles linéaires. Dans cette nouvelle économie, tout fonctionne en réseaux, y compris évidemment l’entreprise. Celle-ci, sous le mode de développement industriel, était structurée de façon hiérarchique et verticale, et reposait sur la division technique et sociale du travail, selon les principes mis en avant par l’ingénieur Taylor, qui permettait de contrôler étroitement le travail parcellisé effectué par chaque ouvrier. Cette organisation du travail, en accroissant de façon exponentielle la productivité, permit la production en grande quantité de biens standardisés rendus accessibles à la consommation de masse. Dans le mode de développement informationnel, l’univers des entreprises se décentralise et se reconstitue sous forme d’unités autoprogrammées et autodirigées, reposant sur la participation, y compris celle des travailleurs. Ces unités se coordonnent horizontalement dans un réseau, permettant toute la souplesse face à un marché de plus en plus fragmenté et aléatoire. Car, le marché n’est plus seulement régi par l’offre et la demande, mais dépend plus que jamais de centaines de milliers d’expériences, d’intérêts et de décisions stratégiques à l’œuvre dans le « réseau des réseaux ». L’information : un produit particulier qui s’enrichit, une fois partagéAinsi, potentiellement, la nouvelle économie développe-t-elle considérablement la place des êtres humains dans toutes les sphères de la société en renforçant la place des savoirs et des connaissances, alors qu’au contraire la révolution industrielle a entraîné le primat des moyens matériels de production sur les femmes et les hommes. Contrairement à la révolution industrielle, les biens de la révolution informationnelle valorisent et contiennent énormément d’informations. Leurs débouchés sont, bien sûr, toujours dépendants du pouvoir d’achat des consommatrices et consommateurs, mais aussi de leur pouvoir d’utilisation, qui nécessite beaucoup plus de formation. En effet, dans cette nouvelle société, un degré élevé de formation et de développement de toutes les femmes et de tous les hommes est nécessaire pour maîtriser les nouvelles technologies, ainsi que les informations et les connaissances qu’elles véhiculent. La nature même de l’information est riche d’enseignement. À la différence d’un produit industriel, si on livre une information, on la possède encore et cela en même temps que la nouvelle détentrice ou le nouveau détenteur : dès lors, il est possible de partager ses coûts de production. Cette possibilité est renforcée par le fait que l’accumulation privée de l’information est contre-productive. C’est sa diffusion publique qui est productive. L’information est un produit particulier qui ne peut s’enrichir que s’il circule, et qui ne dépérit que s’il est maintenu en vase clos. Dès lors, la révolution informationnelle est porteuse d’éléments non marchands, de partage, d’un dépassement du marché, ce qui ne veut pas dire que certains n’en tirent pas de gros profits, malgré tout, disproportionnés même, tout est là ! Cette société de l’information, dont on dit aussi qu’elle est société de la connaissance et de l’intelligence, se développe sur la base d’une nouvelle culture de l’information. Les échanges de données et la communication électronique généralisée entre les femmes / les hommes et les groupes, tant à l’échelle planétaire qu’au niveau local, constituent désormais un facteur incontournable de développement individuel et collectif. Dès lors, l’idée essentielle paraît résider dans l’urgence de la lutte contre la montée de « l’appropriation intellectuelle », qui se développe face au développement de cette logique de partage et de démultiplication des connaissances. De fortes et fédératrices initiatives vont dans ce sens : le mouvement autour du logiciel libre [1] en est la plus significative. [1] Un logiciel libre est un logiciel dont toute personne qui en possède une copie a le droit d’utiliser, d’étudier, de modifier puisque le code source est ouvert et offre l’opportunité de redistribuer. Ce droit est souvent donné par une licence libre. Richard Stallman a formalisé la notion de logiciel libre dans la première moitié des années 1980, puis l’a popularisée avec le projet GNU et la Free Software Foundation (FSF). Le logiciel libre le plus connu est Linux (système d’exploitation). Les logiciels libres sont présentés comme la principale alternative aux « logiciels propriétaires », principalement ceux de Microsoft. |
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