Allemagne : les habitants de Leipzig disent NON à la privatisation des services publics communaux ! « Etes-vous pour que les entreprises communales que possède la Ville de Leipzig, qui assurent des services d´intérêt général, restent à 100% la propriété de la commune ? »
Ce référendum local a été organisé à la suite d´une mobilisation citoyenne née il y a quelques mois : elle s´est développée en réaction au projet du maire social-démocrate (SPD) de vendre à Gaz de France des parts de l´entreprise communale d´approvisionnement en énergie. Cette entreprise municipale est l´un des plus gros fournisseurs d´électricité d´Allemagne, et fait partie jusqu´à maintenant de ces services publics dont l´exploitation est particulièrement rentable.
Les opposants à la privatisation expliquent de leur coté que la consolidation du budget municipal grâce à des privatisations ne peut être une solution pérenne : le sous-financement de la commune est en réalité chronique, et la vente de l´entreprise d´énergie ne ferait que soulager temporairement des comptes, qui se dégraderont à nouveau à moyen terme.
Une initiative citoyenne « Stoppt den Ausverkauf unserer Stadt ! » (Stop à la liquidation de notre ville !) s´est donc lancée dans la collecte des signatures nécessaires pour convoquer un référendum local sur la privatisation des services publics locaux.
Mais les conditions sont strictes pour que les résultats du référendum se transforment en actes politiques concrets : un quart des 416 000 électeurs doivent s´être exprimés, et 104 000 « oui » doivent être comptabilisés pour que le vote populaire soit obligatoirement appliqué par la Mairie. L´objectif a été atteint : la participation s´est élevée dimanche à 41% des inscrits, et le « oui » a remporté 87,4% des voix [1]. Les plans de privatisation portés par le SPD [2], et soutenus par la CDU [3] et le FDP [4] sont donc sanctionnés par un refus clair et massif.
Mike Nagel, de l´initiative « Stop à la liquidation de notre ville ! », estime que « la situation critique du budget communal n´est pas une particularité de Leipzig. Notre ville partage cette « maladie » avec beaucoup d´autres communes en Allemagne. Il s´agit donc d´endiguer l´épidémie, plutôt que de soigner les symptômes tant bien que mal. La vente de patrimoine public masque le regard qu´on peut porter sur les causes de cette misère. Les dettes de la municipalité, qui proviennent d´un sous-financement chronique des communes par le Land et par l´Etat, ne peuvent pas être équilibrées par la vente de la propriété communale. Nous espérons que ce référendum local sera reconnu comme un signal au-delà des frontières de Leipzig, au niveau de l´Etat et même au niveau des politiciens de l´Union Européenne. Ce dont on a besoin, c´est d´un véritable financement de long terme des communes pour qu´elles puissent remplir les devoirs qui leur incombent. » Le vote du 27 janvier oblige la municipalité à conserver pendant trois ans au moins en propriété entièrement publique l´ensemble des entreprises communales : eau, voirie, réseau de transports en commun, hôpitaux, logement social et gestion des déchets. Les secteurs vitaux pour l´organisation de la vie en commun ne doivent pas être entre les mains de multinationales privées. A l´inverse, les citoyens doivent prendre de plus en plus d´influence dans la représentation de leurs intérets au sein de ces services publics. L´exemple de Leipzig le dit clairement : il y a des limites à la privatisation. Sources : Le site de l´initiative citoyenne « Stoppt den Ausverkauf unserer Stadt ! » (Stop à la liquidation de notre ville !)
Le journal de l´initiative citoyenne "Stop à la liquidation de notre ville !" [1] 148.767 voix pour le « oui » et 21.505 pour le « non » [2] sociaux-démocrates, gauche [3] chrétiens-démocrates, droite [4] libéraux, droite |
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