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Haïti / Medias Alternatifs /

Combattre l’exclusion numérique
27 novembre 2007 par Cindy

En cette fin d’année 2007, l’immense majorité de la population mondiale (84,3%) et nationale (93%) reste encore exclue de la Société de l’Information, une exclusion de plus...

Internet : au coeur de la nouvelle économie

Il est unanimement reconnu que les activités économiques, sociales, politiques et culturelles sont aujourd’hui structurées par et autour des Technologies de l’Information et de la Communication ( TIC). Au premier rang de ces espaces de communication et des technologies associées à la Société de l’Information se place bien évidemment Internet avec son essor prodigieux.

Le nombre d’internautes à l’échelle mondiale est en effet passé de 16 millions en décembre 1995 à plus 1,043 milliards en juin 2007 et de 80 000 en 2004 à 600 000 en 2007 en Haïti, selon les statistiques consultées [1]. Voilà pourquoi, comme l’explique Manuel Castells, « le non accès à ces réseaux est devenu une forme dommageable d’exclusion dans notre économie et notre culture ». [2]

Internet : le réseau mondial le plus mal distribué

En dépit de l’importance toute particulière que revêt la nécessité d’une diffusion égalitaire et équitable de cet outil sur l’ensemble de la planète, il convient de noter qu’Internet est le réseau mondial le plus mal distribué.

Ainsi en juin 2007, sur un total de 1,043 millions d’utilisateurs (16 % de la population mondiale), la part de l’Amérique du Nord se monte à 22,20% alors qu’elle représente seulement 5,10% de la population mondiale et celle de l’Europe à 28,50% ; l’Asie (Chine et Japon compris) représente 35,60% des internautes ; l’Amérique Latine et les Caraïbes, 7,80%, l’Afrique 2,30% et le Moyen-Orient 1,80%. Cette répartition n’est aucunement liée à la part respective de ces régions dans la population totale mondiale.

La fracture numérique constitue une exclusion sociale

Les différences statistiques entre les pays du Sud et ceux du Nord concernant l’accès des usagers aux TIC ne sont rien d’autre que le reflet de la fracture socio-économique. Favoriser l’accès à l’outil constitue donc une condition qu’il faut satisfaire s’il l’on veut surmonter l’inégalité dans une société dont les fonctions et les groupes sociaux dominants s’organisent autour d’Internet.

Le rôle central d’Internet dans toute activité sociale, économique et politique aujourd’hui condamne ceux qui n’y ont pas accès et ceux qui sont incapables de s’en servir efficacement à la marginalité. La différenciation entre connectés et non connectés ajoute donc un nouveau clivage fondamental aux facteurs existants de l’inégalité et de l’exclusion sociale.

Deux préalables nécessaires : accès équitable et usage avec sens

La notion d’accès équitable implique basiquement que toutes les personnes d’une communauté aient la possibilité d’accéder à Internet. Or poser la problématique du développement des TIC en Haïti renvoie à la question fondamentale des infrastructures et des ressources ainsi que l’absence d’un cadre légal et normatif. Quand certaines villes ne sont alimentées en énergie électrique qu’environ quatres heures de temps par jour, et seulement une partie de l’année, cela veut dire qu’à la base, il y a un facteur de blocage du secteur lié à l’énergie électrique.

Si l’accès équitable constitue un préalable nécessaire à l’impact social positif d’Internet, l’usage avec sens l’est tout autant. Cette idée signifie qu’il est incontournable que les populations aient la possibilité de faire un usage stratégique de l’outil afin que l’impact soit porteur d’améliorations et de changements significatifs pour le développement humain. Le travail que font les télécentres va dans ce sens [3].

Et il est vrai que pour bénéficier pleinement des informations qui circulent sur Internet, il faut en faire un usage approprié à sa culture, ses capacités, ses besoins, ses intérêts et ses aspirations. Il convient aussi de participer pleinement au partage d’information par le dialogue, la production et la diffusion de sa propre information pour être en mesure de participer pleinement au débat public.

Les politiques publiques doivent oeuvrer dans ce sens, c’est le gage de faire usage de la manière la plus active qui soit du potentiel d’interactivité offert par les TIC dans les champs du social, de l’économique, du culturel et de la vie démocratique.

Autrement dit, Internet ne pourra avoir un impact social positif que si des processus d’appropriation sont offerts aux populations et organisations. C’est en devenant quelque chose de proche et de pertinent qu’Internet pourra transformer les relations sociales, économiques et politiques existantes.


[1] http://www.internetworldstats.com

[2] CASTELLS Manuel, La galaxie Internet

[3] www.telecentre-haiti.org




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