Grèves de Noël à la SNCF : des habitants de l’Est parisien à la recherche de solutions alternatives

À la veille de Noël, des centaines de trains ont été supprimés en raison d’une grève des contrôleurs de la SNCF. Pour rejoindre leurs proches, des habitants de l’Est parisien cherchent des solutions de secours, quitte à payer plus cher et à allonger leur temps de trajet.

Sur les téléphones portables de 200 000 Français, un message s’affiche : « Votre train est supprimé en raison d’un mouvement social local. » Faute de négociations avec les contrôleurs en grève, SNCF voyageurs annonce : « Si vous souhaitez reprogrammer votre voyage ou obtenir son remboursement sans frais, nous vous invitons, avant départ, à vous rendre sur le site de nos agences agréées ou dans l’un de nos autres points de vente. » Contraints de devoir se déplacer en gare à la dernière minute, certains voyageurs de l’Est parisien favorisent des solutions alternatives pour réveillonner en famille.

Pour Claro, rejoindre sa petite amie à Pau est un vrai casse-tête : « Quand mon train a été annulé vendredi 16 décembre, j’ai commencé à stresser. En allant sur l’application SNCF, j’ai vu qu’il était possible de faire le trajet la veille pour le même prix. » Son retour dans la capitale l’inquiète : « Je ne sais pas quand je pourrai rentrer chez moi. »

Des voyageurs attendent un train pour rejoindre leurs proches à Noël. Gare de Lyon, Paris XIIe, 23/12/2022. © Antoine Mermet

Tout le monde n’a cependant pas la chance de trouver un billet au même prix que le précédent.  « Avec mon copain, nous devions partir le 24 au matin chez mon grand-père qui habite près de Bordeaux. Nous avons pris nos billets début novembre », explique Loreleï en larmes. A l’annonce de la suppression de son train, la jeune femme de 21 ans n’a réussi à trouver qu’un Flixbus à 180€. Il partira le 24 au soir et arrivera à Bordeaux le 25 au matin. « On va aller directement dans un point de vente SNCF pour se faire rembourser parce qu’en ligne, ils ne proposent que des bons d’achat ou un échange », conclut-elle.

Un trajet d’une dizaine d’heures au lieu de deux

Prix excessifs et temps de trajet plus long : les Français sont prêts à tout pour voir leurs proches. Victoire est exaspérée : « Vendredi 23, j’aurais dû partir à Rennes pour voir des amis et reprendre un TER pour rentrer à Vannes chez mes parents. » La voilà maintenant contrainte de réaliser un trajet d’une dizaine d’heures pour un voyage qui se fait habituellement en deux heures trente : prendre un premier TER jusqu’au Mans, attendre trois heures, prendre un TGV jusqu’à Sablé-sur-Sarthe, sauter dans un TER jusqu’à Rennes et, enfin, prendre un quatrième train jusqu’à Vannes.

Dans la gare routière de Paris Bercy, les bus affichent complets. Paris XIIe, 23/12/2023. © Enzo Sultan

Malgré leur colère, les Parisiens gardent la tête froide. Luca devait partir le 23 décembre au matin. Il a fini par « prendre un bus de nuit à 23h jeudi soir pour arriver à 7h à Bordeaux. » Malgré son agacement, il exprime son soutien aux grévistes : « Proposer 2% d’augmentation aux contrôleurs quand les pâtes et le riz ont augmenté de 20%, c’est honteux. »

Texte : Margot Bonnéry

Photos : Antoine Mermet et Enzo Sultan