Julius Le Tutour : « Le sport équestre n’est pas suffisamment diffusé »

Julius Le Tutour est le nouveau chef des hippodromes de Paris. © Tudal Legrand

Nommé en juillet dernier, le chef des hippodromes de Vincennes et d’Enghien ambitionne de donner un nouveau souffle au monde plutôt traditionnel des courses hippiques. Il nous livre son plan d’action.

Par Meryll Suchet-Alexandre

A 32 ans, Julius Le Tutour ne cache pas son aspiration. En six mois, une série de records sont tombés sur les pistes, huit au total. A l’image du Critérium des 3 Ans, – course de trot attelé qui s’est déroulé le 19 décembre à Vincennes avec la victoire d’Idylle Speed. Vieux de onze ans, le record de Timoko a été abaissé. Artisan de ce renouveau, le jeune chef des hippodromes de Paris arrive avec des idées novatrices d’esprit d’équipe, de communication et d’écologie

Depuis votre arrivée, les records ne cessent de tomber. Qu’avez-vous changé ?

Julius Le Tutour. C’est un vrai travail d’équipe. Avec l’aide de mon adjointe, Rose Vigorito-Somson, nous avons fait le choix de la communication avec tous les acteurs de l’hippodrome : des jockeys aux petites mains des pistes. S’il gèle un matin par exemple, il faut pouvoir rapidement leur transmettre les informations en notre possession, les actions que nous allons entreprendre. C’est une dynamique à deux sens, elle ne fonctionnerait pas sans une écoute de tous. Avec les professionnels de la course qui pratiquent sur le terrain et qui nous apportent beaucoup. Avec nos équipes, grâce auxquelles on apprend tous les jours et qui sont au contact des pistes. Ce sont elles qui nous guident.

On imagine facilement d’un chef des hippodromes qu’il soit passionné par le monde hippique. Vous avez aussi un penchant particulier pour les plus belles pelouses de stades ou de terrains de golf. D’où vous vient cet engouement ?

Effectivement, je suis doublement passionné. J’ai été cavalier, ma famille est dans le monde équestre depuis des générations. J’ai en tête le bien-être animal, essentiel. Sans eux, il n’y a pas de travail. Je suis aussi devenu passionné par le terrain, au contact de celui-ci, en commençant comme préposé à la gestion des pistes. Mon parcours est jalonné de pistes en gazon pour le galop ou en mâchefer – un résidu issu de la combustion de charbon – pour le trot. Je sais l’importance d’être à l’écoute de ces matériaux. Ils sont organiques, ils vivent. En ce sens, ils ont besoin d’une attention particulière. Ma volonté est d’en prendre le plus grand soin, d’autant plus que ma vision est aussi écologiste avec plus de bio, moins d’engrais.

Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux. Cela fait-il partie de votre stratégie de communication ?

Je suis de la génération 2.0. Dans le domaine de la communication, il est impossible de travailler sans les réseaux sociaux. Surtout, le sport équestre, que tout le monde connait, n’est à mon sens pas suffisamment diffusé. Je m’inspire énormément de pratiques qui ont connu le creux de la vague. Comme la Formule 1 par exemple qui explose aujourd’hui et qui met en avant les pilotes et l’environnement dans lequel ils évoluent. C’est ce que j’essaye de faire avec mes gars, ce sont eux mes pilotes.