Document sans titre
bando
>>> PROMOTION 9


 Droits des étrangers
 Exclusion urbaine
 Media alternatifs
 Mobilisations citoyennes




 Alice
 Benoît
 Claire
 Clémence
 Elthina
 Johanne
 Justine
 Laura
 Lily
 Marie
 Martin
 Nadia
 Valérie


Turquie / Droits des étrangers /

Entretien avec Clémence, par Mélanie
23 novembre 2008 par Clémence

Clémence part pour l’association Migreurop en Turquie pour travailler sur le projet d’Observatoire des frontières. Migreurop est un réseau d’association et de militants travaillant pour le respect des droits des étrangers. Elle travaillera sur le rapport annuel qui sera publié chaque année par Migreurop dans le cadre de l’Observatoire des frontières, visant à dénoncer les violations des droits humains des migrants aux frontières de l’UE. C’est l’association Refugee Advocacy and Support Program-HCA, basée à Istanbul qui l’accueille. RASP est une association apportant une aide juridique aux réfugiés et demandeurs d’asile en Turquie.

Mélanie  : Migreurop est un réseau d’associations situées en Europe et hors Europe travaillant pour les droits des étrangers, et plus spécifiquement sur la question de l’enfermement des migrants. Comment t’es tu retrouvée à partir en mission pour Migreurop en Turquie ?

Clémence : En fait, en 2008, j’étais stagiaire à RLAP, une association qui fait du soutient juridique pour les demandeurs d’asile, à Istanbul. C’est donc depuis la Turquie que je suis entrée en contact avec le réseau migreurop. RLAP et migreurop ont déjà travaillé ensemble auparavant car trois volontaires sont déjà parties par le programme échanges et partenariats pour Migreurop à RLAP : Isabelle, Ceren et Sophie. Je suis donc la quatrième.

Mélanie : Donc tu connais déjà la Turquie et ton association d’accueil. Comment se fait-il que tu étais déjà stagiaire à RLAP auparavant ?

Clémence : C’était dans le cadre de mes études. J’avais l’opportunité de pouvoir faire une année à l’étranger en stage pour valider ma quatrième année en Sciences politiques, ce que j’ai fait et je viens tout juste d’être diplômée. Mais j’avais déjà passé un an en Turquie auparavant. En 2005-2006, j’ai fait une pause dans mes études d’une année et je suis partie à Istanbul. C’est pourquoi je voulais repartir en Turquie après mon diplôme, car c’est un pays que j’aime beaucoup.

Mélanie : comment t’es tu intéressée à la question des migrations et des droits des étrangers ?

Clémence  : C’est venu très progressivement en fait. Je m’y suis intéressée en travaillant d’abord sur la question des discriminations faites aux femmes. A 17 ans j’ai eu comme une sorte de révélation féministe. J’ai commencé à me documenter sur le sujet, a participer aux réunions de collectifs féministes. Je n’ai jamais militer dans une organisation à proprement parler mais j’ai un peu tout essayer, de ni putes ni soumises aux indigènes de la république, pour te dire… En Turquie, la première année, j’ai travaillé sur l’engagement des femmes en politique. De retour en France ensuite, j’ai écrit mon mémoire sur la question des femmes turque au sein de l’immigration. c’est comme ça que j’en suis venue à m’intéresser aux phénomènes migratoires et à la question des droits des étrangers.

Mélanie : Et c’est pour ça que tu as décidé de faire un stage à RLAP ?

Clémence : Oui. Quand j’ai commencé à travailler à RLAP, j’ai donc été en contact avec des personnes étant dans des situations très délicates et ayant traversé des épreuves complètement dingues pour arriver jusqu’aux portes de l’Europe. Là, j’ai vraiment compris ce que signifiait le concept d’Europe forteresse et ses conséquences. Enfin avant j’étais déjà sensibilisée aux problèmes des sans papiers, des expulsions, des centres de détentions pour étrangers, mais là ça m’a vraiment frappé. En fait j’avais désormais une vision de quelqu’un qui travaille sur ces questions au lieu de regarder la situation de l’extérieur.

Mélanie : Penses tu continuer tes activités en Turquie à la fin du programme échanges et partenariats ou penses tu rentrer en France ?

Clémence : J’ai beaucoup bougé étant petite à cause du travail de mon père ; il est géologue minier donc on à fait à peu près toutes les fermetures de mines en France… Et maintenant il est en Nouvelle Calédonie. Alors pour moi la question de rentrer ne veut pas dire grand chose. J’aimerais continuer à vivre et travailler en Turquie si j’en ai l’occasion. Mais si je ne trouve pas de travail, j’irais ailleurs, ce n’est pas vraiment un problème. Je fait un peu partie de cette catégorie ultra privilégiée des migrants européens, pour qui les frontières sont toutes ouvertes. Donc j’irais là ou je trouverais un travail qui me plaise, ou que ce soit.

Mélanie : Qu’est ce qui t’a plu dans le programme d’échanges et partenariats ?

Clémence : Je pensais d’abord que échanges et partenariats allait me permettre de rester en Turquie et de travailler sur un sujet qui me passionne, avec RLAP et Migreurop. Mais après un mois de formation, je me rends maintenant compte que ma mission s’inscrit dans un cadre bien plus global, qui dépasse même largement la question des migrations. Ça m’a vraiment permis de recadrer mon action dans le cadre de la solidarité internationale et de mettre du sens derrière ces concepts.




  Angleterre
  Brésil
  Espagne
  Grèce
  Haïti
  Inde
  Maroc
  Palestine
  Pays-Bas
  Turquie