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Maroc / Mobilisations citoyennes /

« La jeunesse solidaire pour un Maroc de la citoyenneté »
18 mai 2009 par Justine

Action Jeunesse, le groupe de jeunes du Forum des Alternatives Maroc (FMAS,) a organisé sa première Université d’hiver, les 14 et 15 mars à Ouarzazate. Retour sur la mobilisation et la signification de cet évènement par et pour les jeunes de l’Action Jeunesse autour du slogan : « La jeunesse solidaire pour un Maroc de la citoyenneté ».

L’Université d’Hiver d’Action Jeunesse : une initiative ambitieuse et nécessaire

L’Université d’Hiver a été une première pour Action Jeunesse. Elle a été l’évènement test pour conforter la mise en place d’universités saisonnières. Elle se déroule à un moment clé pour l’association et la situation des jeunes.

Enrichir les connaissances des jeunes de l’Action Jeunesse. L’Université s’inscrit dans un contexte où le besoin de formation politique des jeunes de l’Action Jeunesse se fait ressentir. Elle fait suite au diagnostic établi par Action Jeunesse en 2008, soulevant la faiblesse des connaissances des jeunes de l’Action Jeunesse sur des sujets politiques.

Cette première Université vise à réfléchir autour des notions de citoyenneté et des droits. Elle s’intègre au processus de renforcement des capacités des jeunes qu’Action Jeunesse a impulsé depuis 2006, plus centré sur des formations en technique de montage de projet.

En quoi consiste l’Université ? Elle a été un rassemblement, essentiellement, réservée aux membres d’Action Jeunesse. Les comités régionaux se sont tous impliqués dans l’appel à mobilisation des membres. Quelques autres associations ont participé soit en tant qu’intervenant soit en tant que participant. Cela a été l’occasion pour une association de Nador travaillant avec les jeunes de participer aux débats et d’échanger sur des méthodes de travail avec les jeunes. C’est un forum de débats qui a réunit environ 120 jeunes d’Action Jeunesse et une dizaine de jeunes acteurs associatifs issus de dynamiques proches et travaillant sur le terrain. C’est, à la fois, un espace de formation et de débat ouvert où ont été discutées des thématiques touchant aux axes stratégiques du FMAS et de l’Action Jeunesse. L’idée étant de se réunir autour de thématiques politiques, plus largement, sociétales, au service de l’engagement des jeunes dans la sphère publique.

Citoyenneté et accès aux droits : les principaux apports de l’Université

Sans faire une retranscription des interventions, les séminaires ont soulevé des points cruciaux qui méritent d’être identifiés et réfléchis.

L’Université s’est organisée en six séminaires autour de la thématique citoyenneté et accès aux droits. Dés le départ, le souci de rendre les interventions pédagogiques a été souligné. L’intérêt étant de transmettre des éléments de compréhension pour rendre intelligible les débats sociétaux et politiques. Ces deux jours ont été menés pour éclairer sur l’intérêt que revêtent des notions comme la citoyenneté, la mobilisation sociale et l’expérience des associations de femmes comme l’expression d’une citoyenneté active.

En revenant sur les notions de citoyenneté, de civisme et de solidarité, le président du FMAS, Lahbib Kamal a abordé plusieurs pistes de réflexion. Tout d’abord, la citoyenneté pose la question de la place de l’individu à l’intérieur d’un groupe, d’une société. Etre citoyen, c’est exister en tant que personne, hors et dans le groupe. L’une des manières d’exister est d’utiliser le droit à la participation politique. Malgré le fait qu’il soit universel, ce droit n’est pas, forcément, effectif. Alors même que la citoyenneté suppose la liberté de choisir de participer ou non. L’illustration de l’abstention est claire : tandis que certains ne votent pas par désintérêt d’autres expriment leur mécontentement face aux institutions politiques et aux représentants par l’abstention. On distingue alors la citoyenneté passive de la citoyenneté active.

Lahbib Kamal a abordé la manière dont on pouvait activer le droit à la citoyenneté. Il est revenu sur deux formes d’expression de la citoyenneté. L’implication politique, qu’elle se réalise par le vote, ou par un engagement partisan et l’implication dans la société civile, à travers l’associatif, les syndicats. L’intervenant a insisté sur le fait que, comme la démocratie, la citoyenneté est une construction permanente, qui n’est pas finie et qui doit être consolidée et diversifiée. Cette idée amène à prendre conscience que la citoyenneté est une notion qui prend son sens à la condition que l’on considère l’individu à sa propre valeur, en lui donnant les possibilités de s’exprimer. C’est à cet effet, que l’intervention est revenue sur l’importance du vote, à l’approche des élections communales le 12 juin 2009. Conscient de la désaffection des jeunes envers les institutions élues, Lahbib Kamal a insisté sur l’importance de s’engager politiquement pour que les jeunes puissent participer aux processus de décisions politiques. La participation aux instances décisionnelles constitue une étape importante qui suppose un travail de mobilisation, de renforcement des connaissances pour construire un réel argumentaire et une vision politique.

L.Kamal a insisté sur la notion de « citoyenneté universelle » dans le sens d’appliquer universellement la citoyenneté. A partir de cette notion, L.K évoque la citoyenneté maghrébine pour un meilleur accès aux droits.

Lors de l’intervention sur les dynamiques locales et leurs relations avec les dynamiques nationales et internationales, Abderrahim Chahib caractérise les mouvements sociaux au Maroc comme des mouvements actifs et spontanés. Ces mouvements traitent de problématiques nouvelles, ils ne sont ni centralisées, ni institutionnalisés. Ce sont des mouvements en changement. Lorsqu’on parle de mouvements sociaux au Maroc, on traite, généralement, de dynamiques locales éloignées des stratégies politiques envers l’Etat. A.Chahib souligne la nécessité de dynamiques régionales et nationales pour faire le pont entre le local et l’international.

Le mouvement féminin au Maroc est un exemple d’expression de la citoyenneté. De véritables revendications se sont construites depuis les années 1970, montrant ainsi l’importance du processus, au delà des résultats. Aujourd’hui, le mouvement est dans une période de capitalisation de son parcours et a construit de véritables positions sur un ensemble d’aspects de société. Leïla Rhiwi a relevé plusieurs aspects du mouvement des femmes au Maroc qui constituent sa particularité mais qui peuvent être dupliqués à d’autres types de mouvements. Leïla Rhiwi a souligné, tout d’abord, le travail de proximité pour évaluer et répondre aux besoins et aux indigences des femmes. Elle fait référence au programme d’alphabétisation, à l’appui juridique, au renforcement économique des femmes dans le but sortir de la précarité. L’un des objectifs étant de renforcer la capacité des femmes pour qu’elles puissent s’impliquer et, à terme adhérer aux instances de décision par les élections.

La force du mouvement est qu’il est présent dans toutes les problématiques dans laquelle la femme est concernée. En effet, il repose son action sur l’idée fondamentale d’interconnexion et d’indivisibilité des droits : A chaque campagne de plaidoyer sur un droit, le mouvement des femmes est présent. Leïla rhiwi parle de « matraquage construit et médiatique ».

Le mouvement des femmes se définit comme une alternative pour le changement social à tous les niveaux de la société, que ce soit du côté juridique où sur le travail de terrain : le mouvement est un mouvement de contestation pour que les femmes soient présentes dans le processus démocratique.

Leïla Rhiwi souligne l’importance du travail en réseau qu’il soit entre les associations de femmes et d’autres associations sur des thématiques différentes Le travail en réseau constitue un moyen de se faire entendre et d’échanger.

La spécificité de cette Université repose sur ces débats. Ce sont principalement des membres du Forum des Alternatives du Maroc (FMAS) qui sont intervenus. Outre ces interventions, les jeunes ont pu engager un débat à chaque séminaire. Ce sont des dizaines d’interventions des jeunes qui ont amené à construire un véritable débat et des échanges avec les membres du FMAS. Cela a été un évènement interne nécessaire pour renforcer la cohésion du groupe de jeunes par la rencontre de l’ensemble des comités régionaux d’AJ. Ce type d’évènement favorise le débat interne, les échanges d’idées. Outre ces débats, l’Université d’hiver constitue un des premiers évènements internes au FMAS. C’est une initiative qu’il faut souligner car le plus souvent le FMAS organise des évènements, des rencontres avec d’autres associations. L’objectif de l’Université a été réalisé. Cela a permis aux jeunes d’avoir accès à des informations, des analyses qui renforcent leurs capacités à pouvoir construire une pensée propre et faire porter leur voix. Ce type de rencontre est un moyen pour que les jeunes réaffirment leur présence en tant qu’individu et catégorie sociale spécifique faisant pleinement partie de la société marocaine. En attendant la prochaine Université, cette fois-ci d’été…




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