Document sans titre
bando
>>> PROMOTION 8


 Droits des étrangers
 Exclusion urbaine
 Media alternatifs
 Mobilisations citoyennes




 Aude
 Benoît
 Cindy
 Lucie
 Marie
 Nadia
 Souad
 Valérie


Maroc / Droits des étrangers /

Rencontre avec Nadia
24 avril 2008 par Nadia Khrouz

Nadia a 25 ans. Après une formation dans le Développement social et la solidarité internationale, elle part à Rabat pour travailler dans la défense des droits des migrants dans le cadre d’un partenariat GADEM /Gisti.

Quel est ton parcours ?

J’ai une formation universitaire plutôt généraliste avec une prédominance du Droit, de l’économie et de la sociologie. Ayant toujours eu envie de travailler dans le domaine du social, j’ai orienté mes études vers le champ du développement social. J’ai fais un stage à l’accueil des étrangers du Secours Catholique de Montpellier dans lequel je me suis beaucoup investie. J’ai alors eu un coup de cœur pour l’accompagnement et le droit des étrangers, qui m’a amenée à me former depuis de manière continue au niveau juridique et autour de réflexions liées à l’altérité. Cette expérience m’a aussi donné l’envie de m’ouvrir plus à l’international. J’ai donc fait un Master professionnel dans l’humanitaire et la solidarité internationale en 2006 qui m’a aussi permis d’avoir une nouvelle expérience significative dans l’aide d’urgence aux étrangers et en particulier aux migrants subsahariens au Maroc. Dans ce cadre, j’ai mené un travail de recherche sur la capacité d’adaptation de cette population migrante au Maroc. Ayant grandi au Maroc, ce stage avait pour moi un sens tant au niveau personnel que de mon engagement professionnel et militant. Ce séjour au Maroc m’a permis de côtoyer quasi quotidiennement la population subsaharienne et de m’impliquer dans le réseau militant de défense des droits de l’Homme et des droits des migrants. C’est ainsi que j’ai rencontré, entre autres, les membres actuels de l’association qui m’accueille à Rabat dans le cadre de ce volontariat, militants actifs de la cause des migrants, réunis autour d’un projet associatif commun. Elle n’existait pas à l’époque et j’ai donc pu suivre son évolution, de sa création à aujourd’hui, tout en résidant en France et en travaillant pendant près d’un an dans le domaine de l’accueil d’urgence des populations SDF.

Comment en es-tu venue à ce partenariat ?

Le GISTI (Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés) et les membres fondateurs du Gadem (Groupe antiraciste d’Accompagnement et de Défense des Etrangers et Migrants au Maroc) entretiennent des liens étroits depuis un certains temps, notamment dans le cadre de plaidoyers communs et de plates-formes de réflexion et de défense des migrants au Maroc. Le Gisti est une association ancienne qui a une expérience et une légitimité sur le terrain des droits des migrants en France tout en se préoccupant de la situation des migrants notamment aux frontières de l’Europe. Le Gadem a été créé récemment, en décembre 2006 et le partage d’expériences réciproques Gisti-Gadem me semble tout à fait pertinent, du fait notamment des modalités d’actions proches des deux associations. Le Gisti a déjà participé à l’envoi de volontaires dans le cadre du programme d’Echanges et Partenariats. Le lien semble donc s’être fait naturellement entre les trois structures qui souhaitaient travailler avec un volontaire qui connaisse relativement bien le contexte marocain, la situation des migrants et le réseau impliqué dans les questions du droit des migrants.

Quels sont les grands objectifs de ta mission ?

Il s’agit d’abord de renforcer le partenariat entre le Gadem et le Gisti par un échange d’expériences, une connaissance réciproque des différents traitements de la migration des deux côtés de la méditerranée et la continuité des actions de plaidoyer conjointes dans le cadre du réseau associatif existant. Je serai donc amenée à effectuer un travail de recherche et de capitalisation sur la situation des migrants au Maroc et une analyse des législations nationales et conventions internationales. L’intérêt de la mission est aussi de participer au renforcement structurel et organisationnel du Gadem, pour la mise en place d’une défense effective des droits des migrants, par la mise en place et la consolidation d’un réseau d’avocats et de militants et par une meilleure connaissance, dans le réseau, de la législation applicable et invocable.

Qu’attends-tu personnellement de cette mission ?

C’est une mission qui va me permettre de faire le lien entre un domaine et un pays dans lesquels je souhaitais m’investir davantage. Revenir au Maroc avec un autre regard, un autre statut, pour une période suffisamment longue pour ne pas être « de passage », tout en bénéficiant de la double culture qui me constitue et que j’interroge constamment. Travailler auprès des migrants au Maroc me permet de plus de côtoyer la population marocaine mais également subsaharienne et étrangère au Maroc…une ouverture énorme ! Je trouve de plus extrêmement intéressant de travailler dans un réseau de militants qui échangent et se mobilisent autour de la défense des droits des migrants, sur une zone géographique large, euro-méditerranéenne et au-delà. Le programme d’Echanges et Partenariats m’est apparu de ce fait là novateur et en accord avec ma vision du partenariat, l’envisageant comme un réel échange, un enrichissement réciproque. Pour moi c’est aussi une manière de concilier un travail concret de terrain et un travail d’analyse. Ce volontariat est une expérience professionnelle significative qui me permet d’acquérir et de renforcer des compétences tout en continuant à me former. Pour l’après volontariat ? Le souhait fort de pouvoir maintenir un engagement professionnel militant dans des thématiques ou auprès de populations que je connais relativement bien.




  Argentine
  Brésil
  Haïti
  Inde
  Maroc