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Espagne / Exclusion urbaine /

Comment réunir les « ingrédients » nécessaires pour faire de la participation un véritable outil démocratique qui pèse sur l’orientation des projets urbains à Barcelone ?
25 février 2008 par Leila

L’article qui suit s’appuie sur une rencontre avec Le Groupe Participation, chacun d’eux expliquant son point de vue.

Pour comprendre l’initiative, il faut se rappeler au moins deux choses : d’une part, la volonté de la municipalité de Barcelone de développer la participation via son plan, et la volonté des habitants de se mobiliser, d’autre part. Le déclencheur de l’initiative furent les journées portant sur la question « Comment repenser Barcelona ». Des personnes déjà impliquées dans les quartiers, qui se connaissaient comme habitants /techniciens, s’y sont retrouvées, elles se sont alors demandé comment travailler mieux et comment aborder autrement la question de la participation. Car, elles avaient conscience d’être face à une situation répétitive et insatisfaisante : d’un côté, la municipalité et son plan urbain imposé, de l’autre, des habitants en lutte qui cherchent à peser sur les projets urbains et à développer d’autres alternatives en réponse aux propositions municipales. Car, comme il est précisé durant le débat il existe des processus de participation structurés par l’administration, mais ils sont, selon eux, plutôt vides de contenu alors que les processus de participation venant des habitants sont construits à partir de personnes issues de différents quartiers et engagées dans l’action. Les démarches partent des quartiers, elles s’organisent sur des enjeux concrets et n’obéissent pas à des consignes venues d’en haut.

C’est la raison pour laquelle un groupe de techniciens/habitants s’est constitué et s’est réuni très régulièrement depuis plus d’un an pour tenter à la fois de réfléchir sur l’histoire des résistances collectives, pour les mettre en lumière, en tirer des leçons , et aussi pour essayer de dégager de toutes ces expériences un guide pour l’action des habitants. Bien entendu, chaque participant à ce groupe met en avant des priorités sensiblement différentes, pour certains c’est plutôt la réflexion collective, pour d’autres les processus et la mémoire des luttes. Mais au départ, pour tous, il y a la même colère, la même rage, de constater qu’il se passe toujours la même chose : on vend quelque chose qui semble bien mais qui ne l’est pas. Ces situations qui se répètent ont fait de ces militants « des techniciens/habitants déçus ». Il leur a alors semblé nécessaire et urgent de mettre en lumière ce qui se passe réellement et d’établir des liens entre les quartiers. En effet, les habitants sont peu informés sur ce qui se passe d’un quartier à l’autre.

L’idée du guide de la participation est née dans ce contexte avec l’intention de transmettre de la manière la plus claire possible les expériences de mobilisation et de participation en cours ou ayant eu lieu, notamment pour montrer la variété des démarches utilisées, des outils mobilisés, et aussi pour garder une mémoire de ces luttes. Un « registre », une chronologie des luttes et de tout ce qui s’est passé dans les quartiers autour des questions urbaines a été établit, des comparaisons entre les différentes expériences présentées sous la forme de fiches ont été faites. Il faut dire que les débats sur les critères de comparaison et d’évaluation ont été très vifs, ils tournaient autour de la question suivante « c’est quoi pour nous la participation » ? Or, c’est compliqué de répondre à cette question car les expériences sont très différentes, les critères d’appréciation très subjectifs et l’idée d’établir des comparaisons a pour but de permettre aux utilisateurs du guide de comprendre et d’utiliser les exemples mais pas de hiérarchiser ! « Nous ne sommes pas vraiment sortis de ce débat » assure l’un d’eux.

Finalement un premier texte a été rédigé portant sur « la participation pas à pas » puis, au fil de la réflexion a émergé l’idée de présenter des « recettes ». Cette idée a germé lorsque les participants au groupe se sont demandé comment soutenir concrètement des habitants qui se mobilisent. Le guide se présente donc comme un livre de recettes de cuisine, on y trouve de quoi mettre en œuvre une action collective, c’est un outil simple à utiliser, les auteurs ont d’ailleurs pris un soin énorme à éviter d’utiliser un vocabulaire jargonnant. Le document se veut vivant et évolutif, dans chaque recette il y a des « trous » à combler à partir des échanges d’expériences et des débats avec les habitants. Aujourd’hui l’enjeu est d’intégrer de façon plus forte les habitants et de partager ce projet avec d’autres associations. Pour faire connaître le guide deux initiatives sont lancées : une exposition et une tournée des quartiers qui est en cours. Cette tournée offrira la possibilité de rencontrer des habitants, de discuter du guide, de le compléter, de le faire vivre.

Pour conclure cet entretien, mes interlocuteurs soulignent un point, les effets de cette mobilisation autour du guide sont très perceptibles, mais de façon souvent ambiguë selon elle. Les administrations et la presse reprennent à leur compte le vocabulaire, les phrases, la réflexion menée du guide et c’est une avancée incroyable mais en même temps l’usage qui en est fait le dénature et le vide d’une partie de son sens ; C’est la raison pour laquelle, le travail doit être poursuivi afin d’en montrer tous les aspects et en mettant en évidence le fait qu’il n’y aura pas de négociations sans construction d’un rapport de force.




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