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Espagne / Agriculture paysanne et travailleurs migrants saisonniers /

A Almeria, neuf Sénégalais sous contrats d’origine portent plainte pour licenciement abusif.
13 février 2008 par Emmanuelle

Un groupe de Sénégalais porte plainte contre « Hortaliza del Almonzora » pour abus et licenciement illégal. L’entreprise agricole les a recrutés pour neuf mois sous contrats d’origine. En réalité ils n’en ont travaillé que quatre, dans des conditions, déclare le SOC, d’esclavage. Ci-dessous, une traduction d’extraits de deux articles parus dans la presse locale et nationale.

Les syndicats alertent à nouveau sur les situations d’exploitation vécues par des travailleurs sous contrats d’origine dans l’agriculture d’Almeria. Alors qu’il y a quelques semaines, Comisiones Obreras dénonçait les irrégularités de plusieurs entreprises agricoles qui licenciaient des travailleurs sans en informer la Sous-délégation du gouvernement ou les envoyaient directement travailler dans d’autres sociétés quand ils ne nécessitaient plus leurs services, hier ce fut au tour du SOC de mettre son local à disposition de neuf Sénégalais qui ont permis de mettre des visages sur cette réalité critiquée. Ils ont entre 19 et 35 ans et militent dans différentes associations au Sénégal. Ils assurent que ce qu’ils ont vécu à Pulpí ces derniers mois, n’est ni juste, ni légal, et réclament l’appui de la justice. Ils ont été recrutés par l’entreprise « Hortaliza del Almonzora », associée à Coexphal qui est précisément l’entreprise qui se charge de gérer les contrats d’origine. Ils étaient 75 ; neuf d’entre eux porteront plainte contre les deux entreprises pour licenciement abusif et non respect de la Convention Agricole (…).

Ca avait mal commencé, se rappelle P.M.B, le porte-parole des Sénégalais : « Ils nous ont amené à quelques km du village-( Pulpí)- et avant de décharger les bagages de la voiture, ils nous ont retiré nos passeports. » ( …) Ils ont du attendre deux mois pour les récupérer, et n’ont pu obtenir gain de cause qu’après qu’en faisant grève et en demandant l’intervention de la Guardia Civil.

Levés à cinq heures !

Ils se réveillaient chaque jour à cinq heures pour pouvoir arriver à temps sur le lieu de travail. La journée commençait à huit heures mais un bus les emmenait à une centaine de km de Pulpí pour ramasser les laitues que l’entreprise commercialise. « C’était du harcèlement, le chef passait son temps à crier « on avance, on avance », et on devait ramasser un nombre donné de caisses par jour ». Quand l’un d’entre eux commettait une erreur, mettre une laitue abîmée dans une caisse par exemple, « on le punissait de trois jours sans travail », bien sûr sans être payé. Ils nerentraient pas avant 18 heures, et le logement n’était pas le plus approprié pour pouvoir se reposer. On retirait de leur fiche de paie 120 euros pour occuper un lit dans une maison sans chauffage. « Nous étions sept par chambre et dans un appartement, il pouvait y avoir plus de trente personnes. » Etant donné la situation certains d’entre eux sont partis, « maintenant ils sont clandestins » déplore le SOC. Cependant le gros des employés continua à travailler jusqu’au 21 janvier, jour des premiers licenciements de cinq compatriotes au motif d’un trop faible rendement. Par manque d’information et parce qu’ils n’avaient pas encore appris la langue, ces travailleurs ont signé la lettre de licenciement rédigée en espagnol. « Hortalizas del Almanzora » a reconnu, la non-conformité des licenciements et accepté de payer à ces travailleurs 425 euros d’indemnisation et de salaire (…). Le 5 février, l’entreprise licencie de nouveau neuf travailleurs qui refusent de signer la lettre de renonciation et rétorquent à l’entreprise que leur contrat doit durer jusqu’à juin.

La lettre de l’entreprise avance comme motif de licenciement « un manque de respect envers leurs supérieurs et leurs compagnons, une très faible productivité et un manque d’intérêt au travail », et conclut en informant les travailleurs qu’on leur remettra un « billet d’avion pour pouvoir rentrer dans leur pays ». [1]

En plus de ces licenciements qui ont amené les travailleurs à porter plainte avec le SOC contre « Hortalizas del Almanzora » et contre Coexphal, ces derniers dénoncent également devant l’autorité judiciaire de multiples manquements à la Convention Collective Agricole. « Ce sont de véritables esclaves » affirme Spitou Mendy, membre du SOC, qui ajoute que ces travailleurs ont du payer leur voyage depuis le Sénégal, et qu’ils ont été payés en dessous du salaire minimum, touchant trente euros par jour quand la convention collective stipule que le salaire peut aller jusqu’à 43 euros la journée pour un tel travail. Les jeunes cherchent maintenant un appui auprès de leurs compatriotes et espèrent retrouver un emploi pour les prochains mois. [2]


[1] El Pais, Una empresa alega "falta de respeto" para despedir a nueve inmigrantes, Almería, Rosabel Rodriguez, , Sábado, 9 de febrero de 2008

[2] Ideal, Un grupo de senegaleses denuncia abuso y su despido ilegal por una empresa agricola, Ana Lopez Otero, Sábado nueve de febrero de 2008.




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