Samedi 2 février, à 16h, l’association de quartier de Gülsuyu-Gülensu organise une réunion regroupant la plateforme des associations de quartiers d’Istanbul pour faire un premier bilan suite à la conférence de presse du début du mois de janvier.

Dans le quartier de Gülsuyu-Gülensu situé sur la rive asiatique, une vingtaine d’habitants sont réunis dans le café du coin pour faire le bilan de la conférence de presse. L’ordre du jour est : 1) le bilan de la conférence de presse, 2) le plan d’action pour l’année 2008, 3) montrer l’exemple du quartier de Gülsuyu.

Le bilan est mitigé. La participation et l’organisation du rassemblement n’ont pas été à la hauteur, mais l’animateur de la réunion, Erdoğan Yıldız, souligne que le soutien d’autant d’institutions était une première. La presse écrite a très peu relayé l’événement.

L’important reste à faire. Il faut partager les expériences de chacun, les activités et les mobilisations entre les différents quartiers. Il faut renforcer les liens entre les associations –ce qui reste faible pour le moment. « C’est le début, on a fait entendre notre voix mais on doit poursuivre ! C’est ça le plus important, de nous renforcer ! », s’exclame un des habitants.

Mais avant tout, chaque association doit se consolider dans son quartier. La question de la mobilisation des habitants dans les quartiers est en effet le sujet sensible. Un ancien habitant du quartier de Gülsuyu-Gülensu se lève et s’écrie : « Moi, ce que j’observe, c’est qu’il n’y pas de mobilisation dans vos quartiers, s’il y avait une mobilisation collective dans vos quartiers, en venant à cette réunion, vous seriez venus à 10 ! » On attire l’attention sur le fait que les associations ne doivent pas concentrer uniquement leurs activités autour des projets de renouvellement urbain mais doivent s’occuper de tous les problèmes du quartier pour mobiliser l’ensemble des habitants.

L’exemple du quartier de Gülsuyu est présenté par des étudiantes en fac. Des ateliers d’urbanisme ont eu lieu l’année dernière avec enquêtes de terrain sociologiques pour connaître et appréhender le quartier et les habitants. Ces ateliers devaient permettre de désigner des « représentants de rue » pour mieux fédérer et mobiliser le quartier. Mais cela n’a pas fonctionné. Pourquoi ? Les représentants de rue ne se sont pas appropriés leur rôle et leurs devoirs. Pourtant, ce quartier est réputé à Istanbul pour être un des quartiers les plus mobilisés contre les démolitions qui le menacent...

On se quitte en fixant une autre date de réunion. Chaque quartier doit avoir établi son plan d’action pour faciliter et mettre au jour l’organisation de la plateforme. Le samedi 16 février à 15h. Dans le bidonville en ruine d’Ayazma où les 18 familles vivent dans des cabanons. Les quelques photos projetées des lieux ont imposé le silence. Les propos d’un de ses habitants n’ont laissé personne indifférent. Un silence qui éveille et révolte. Un silence qui amènera –espérons-le !- une vraie lutte contre ces projets de spéculation foncière en 2008 !