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Haïti / Exclusion urbaine /

Richesse des nations
15 décembre 2007 par Lucie Co

En Haïti, les étrangers sont souvent considérés de facto comme riches. Pas seulement en Haïti d’ailleurs.

Au début, j’ai considéré cet a priori comme infondé et stupide et j’ai tenté d’en démontrer l’ineptie à mes interlocuteurs. Il y a énormément de pauvreté dans les pays d’Europe.

Néanmoins, j’ai fini par comprendre une chose. Ce qui fait ma richesse, quel que soit le pays où je me situe dans ce monde (à l’exception de deux ou trois qui estiment que ma nationalité est un grand défaut), c’est le bénéfice des protections de ma nation. Protections politiques, de justice, de santé et sociales.

Ma richesse réside dans mon passeport

Quand bien même je serai pauvre, j’aurais toujours la sécurité sociale. Et si je vis dans un pays pauvre, c’est-à-dire où j’ai besoin de peu d’argent pour vivre au regard de ce que peut me rapporter un salaire même faible, ce coût immense que représente les dépenses de santé ne me grèvera pas jusqu’à la fin de mes jours. Ni ma famille. Ce facteur de mortalité et d’appauvrissement ne m’atteint pas directement. Ma richesse, c’est le bien collectif des Français. L’éducation que j’ai reçue gratuitement et qui me permet de prétendre à un travail. Mon salaire ne sera toujours que de l’argent de poche (j’exagère à dessein). Mes besoins primaires sont censés être assurés par les services sociaux et de santé. Seul le logement peut être considéré comme faisant exception dans ce système de solidarité.

Je ne sais pas combien de temps encore durera cette situation d’opulence mais je la trouve remarquable. Elle a beaucoup de défauts de mise en œuvre et est attaquée sous bien des angles. Mais elle demeure remarquable. En comparaison avec les citoyens américains, canadiens et du « tiers-monde », je suis effectivement riche. Riche du bien collectif, auquel je participe en fonction de mes moyens. Cette remarque est peut-être stupide et banale, mais elle ne m’est revenue que récemment avec cette force. Je l’avais déjà contractée au contact du système nord-américain. Elle construit une partie de l’égoïsme autour de l’obtention de la nationalité française. Elle fonde l’absolue nécessité de sauvegarder et d’étendre coûte que coûte un système qui nous rend libres.




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