L’entretien de Laura Laura part en Palestine, pendant 10 mois, pour renforcer le partenariat entre des réseaux associatifs français et palestiniens. Justine : Après deux années de fac de philosophie, pourquoi as-tu voulu faire une pause de deux ans dans tes études ? Laura : Après la théorie, j’ai voulu passer à la pratique en allant voir ce qu’il se passait ailleurs. C’est pour cela que j’ai voyagé dans plusieurs pays : Danemark, Norvège, Italie, Irlande et Palestine, alternant entre jeune fille au pair et travail dans les fermes biologiques. Pour moi, réfléchir sur le monde dans un amphi n’était pas cohérent, je voulais participer concrètement et ne pas regarder le monde de l’extérieur. Après cette pause de deux ans, j’ai voulu rendre davantage professionnels mes engagements militants c’est pour cette raison que j’ai repris une année à l’université (licence professionnelle « Accompagnement et coordination de projets de solidarité internationale et de développement durable »). Cette formation m’a permis de me poser beaucoup de questions sur diverses thématiques, telles que l’inter culturalité, le genre, etc. Justine : Qu’est ce qui t’a amené à te centrer sur la Palestine, plutôt que d’autres pays ? Laura : C’était comme une d’évidence. En voyant l’injustice de la situation, j’ai compris rapidement que j’avais des choses à faire là-bas, avant tout autre chose. Je considère la Palestine comme le symbole de tout ce qui peut m’empêcher de dormir : la misère, l’injustice, le non respect des droits. Justine : En quoi le programme d’envoi de volontaires d’Echanges et Partenariats (EP) t’a-t-il intéressée ? Laura : J’ai connu EP à travers le réseau d’associations pour la Palestine auquel j’appartiens. Le constat fait par EP, suite à leur mission en Palestine en juin 2008, correspondait à ce que j’avais pu moi-même observer : il existe un décalage entre les attentes des palestiniens et les projets des associations françaises. L’objet de ce volontariat est de faciliter les échanges entre des partenaires français et palestiniens. Ceci en prenant en compte tant les aspects politiques que les aspects culturels. Justine : Quelle sera donc ta mission en Palestine et comment l’appréhendes-tu ? Laura : Ma mission est de renforcer le partenariat entre deux associations françaises pour la Palestine (Génération Palestine et l’AFPS) et une plate forme d’ONG palestinienne (PNGO). Actuellement, les associations françaises appuient les projets en Palestine et soutiennent également les campagnes de sensibilisation en les relayant en France. Ma mission sera précisément d’identifier les campagnes qui semblent prioritaires pour les palestiniens de manière à ce que les associations françaises les relaient au mieux et répondent ainsi aux attentes des ONG palestiniennes. C’est une mission de grande envergure, avec beaucoup de responsabilités. Ca m’effraie mais ça me motive aussi énormément. De fait, je suis la première volontaire à partir avec EP en Palestine, il y a donc tout à construire. Le but est de consolider les échanges afin de les poursuivre. Justine : Que penses-tu faire après cette année en Palestine ? Laura : Je pense rester dans la solidarité internationale mais je chercherai peut-être à avoir une expérience dans l’urgence. Je considère que le développement et l’urgence sont deux aspects complémentaires. D’autant plus que, les associations d’urgence font de plus en plus de l’urgence durable en pensant au développement futur. |
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