Les politiques d’asile et la convention de Dublin ou la gestion des populations vue du terrain Tout citoyen qui, par hasard ou compassion, entre en contact avec les groupes de demandeurs d’asile en transit vers l’Angleterre, le fait au départ dans une exclusive idée d’apporter un soutien humanitaire. Puis au fil du temps, des conversations, des récits de vie, ces mêmes citoyens prennent la mesure des dysfonctionnements des politiques de gestions des populations et plus particulièrement du droit d’asile. La convention de Dublin 2 avait le vœu pieu de stabiliser les populations demandant refuge et de lutter contre les multiples demandes au sein de l’Union européenne (« tourisme de l’asile » dixit N. Sarkozy). Mais les conséquences de l’accueil inégal, réservé aux demandeurs d’asile selon les pays responsables de l’examen de leur dossier, ne semblent pas avoir été prévues. À moins que cette convention n’ait pour but de « protéger » les pays les plus riches, donc plus attractifs, en dépit de leurs devoirs moraux de protection des peuples… Clairement, si on est entré par la Grèce (le cas, en majorité, pour les demandeurs moyen-orientaux) on a peu de chance de voir sa demande examinée et encore moins de la voir acceptée. En 2008 ce pays d’entrée a octroyé le statut de réfugié à 0,05 % des demandeurs. Si on est entré par l’Italie, on obtient généralement une protection d’une seule année, voire de 2 ou 3. Mais, être réfugié en Italie implique de vivre à la rue ou, dans le meilleur des cas, dans des squats, de survivre grâce à la charité, d’apprendre seul la langue afin d’avoir une chance d’être employé, ce qui est rarement le cas. Il ne faut pas oublier celles et ceux qui ont tout fait pour se satisfaire de ce point de chute. En effet, beaucoup ont travaillé dans le secteur agricole de l’Italie du Sud. Sous-payés, embauchés au noir malgré la régularité de leur séjour, rentrant le soir dans des dortoirs mis à disposition par l’église ou par l’employeur. Au bout de quelques années, ils reprennent la route, bien décidés à ne pas subir cette vie d’esclave. Voilà rapidement, un portrait de ceux que l’on cache derrière leur fichage eurodac, leurs empreintes digitales. Voilà exactement pourquoi tout demandeur d’asile mal accueilli tombe vite dans les limbes de la clandestinité, là où l’Europe de l’asile l’y a poussé. Voilà aussi pourquoi à la nuit tombée, tous ceux et toutes celles déjà fichés dans un pays tiers se réunissent autour du feu pour brûler leurs empreintes au fer rouge. Quelques extraits d’entretiens peuvent mettre en évidence les conséquences psychologiques et les souffrances provoquées par le mauvais accueil et le fichage des populations dans les pays d’entrée. Et par effet domino, l’errance à laquelle ils sont condamnés alimente les réseaux de passeurs. Par ailleurs ces parcours de vie sont et seront inévitablement des obstacles à leur intégration dans une Europe qu’ils ne quitteront pas. M., 23 ans, a quitté l’Erythrée pour fuir la conscription forcée. Considéré comme déserteur, il risque l’emprisonnement à durée indéterminée ou la peine de mort. Il arrive en Italie mi-2007, ne demande pas l’asile mais se fait ficher. Il découvre les squats de Rome donc prend rapidement la décision de suivre tous ses compatriotes qui traversent la France pour atteindre l’Angleterre. À Calais, il se trouve une place, seul, dans un container en bois qu’il pense être une niche de chien, il n’est pas allé comme la majorité dans la « Sudanees Home » (grand squat africain de l’époque) car c’est « dégueulasse, ça pue, c’est sale, tu dois grimper pour t’enfuir ou aller dormir, et y’a toujours de la merde partout ». Il utilise ce que les migrants appellent « le protocole », c’est-à-dire les tentatives libres, gratuites évidement, qui consistent à se débrouiller seul en se glissant sous les camions, ou parfois à l’intérieur s’il est possible de refermer seul la porte. Il est en Angleterre pour Noël. À la différence de beaucoup d’autres qui tentent de demander l’asile afin d’avoir la certitude – ou non – d’être fiché précédemment, lui se fond dans la clandestinité par peur de retourner végéter dans les squats romains sans travail. Il en trouve d’ailleurs assez vite au Royaume-Uni. Précaire. Il est appelé le matin pour l’après midi ou le soir pour le lendemain par l’agence de travail. N’a aucune assurance d’être embauché de façon régulière. Il n’a bien sûr jamais mis les pieds dans une école, il restera donc sous qualifié, se débrouillant avec son anglais de base. Les loyers londoniens étant exorbitants, il erre d’hébergement familial en hébergement amical. Il vit avec son sac à dos qui réunit tous ses biens. La majorité de ces hébergements se trouvant loin du centre-ville où il travaille, il a donc chaque jour, en moyenne, 2 h 30 de trajet en bus, alors que le métro l’y amènerait en 45 minutes. Mais le ticket est à 4 £, ce qu’il gagne en une heure. Sa situation empêche toute projection dans le futur, pas d’école, pas d’amélioration de vie, pas de mariage, pas de voyage. Rien. Juste sa mise à disposition aux éventuels employeurs… en cas de besoin. T., 35 ans, gradé dans l’armée érythréenne et pentecôtiste. Cette religion étant interdite dans son pays, encore plus pour les officiers au service de l’État, il a dû fuir sa vie, sa femme et ses 3 enfants. Il a découvert la même chose que les autres en Italie. Il lui faut travailler pour continuer de subvenir aux besoins des siens malgré son départ et surtout pour payer les rançons que l’État érythréen exige des familles des déserteurs. Il fuit à nouveau et rejoint l’Angleterre pour le travail. Sans-papiers, il ne peut envisager de sortir sa famille d’Erythrée, elle-même persécutée depuis son départ. Il ne verra pas grandir ses enfants, d’ailleurs il n’a jamais vu le dernier. Depuis 4 ans, il erre en Europe et ne parvient à travailler qu’en Angleterre où il est exploité. Par 2 fois, il a été ramené en Italie ; la première, après avoir déposé une demande d’asile dans l’espoir que l’Italie n’ait pas mis ses empreintes dans le fichier ; la deuxième, après avoir été dénoncé par son employeur, tout à fait au courant de sa situation irrégulière au moment de l’embauche, mais étrangement pris d’une conscience civique le jour de la paie. Pour l’anecdote, lors de la deuxième expulsion, il s’est écoulé 4 jours entre son arrivée à Rome et son retour à Londres, toujours via Calais. Je pourrais ajouter à ces exemples ceux qui toujours travaillent, parce qu’ils se taisent, ne réclament pas leurs dus et n’ont pas encore été expulsés. Ils sont le plus souvent payés 3 £ de l’heure contrairement aux 5,70 légales… quand ils sont payés… Exploitation, rétention, expulsion, passage et re-passage, des épisodes de « jungles » qui laissent des traces parfois physiques (blessures accidentelles, passage à tabac, règlement de comptes, maladies…), bien souvent psychologiques (fatigue, stress, gardes à vue à répétition, humiliations, clochardisation, individualisme a contrario des traditions culturelles…). L’errance organisée détruit petit à petit l’espoir d’une intégration à un monde, qui, aussi décevant soit-il, reste toujours meilleur que celui qu’ils ont fui. M. B., érythréen, est entré par l’Italie en 2002 vers l’âge de 16 ans. Assez vite, il abandonne l’idée d’y rester d’autant plus que ses tantes et oncles se trouvent déjà en Angleterre. Fin 2003, après plusieurs tentatives vaines, au cours desquelles il est fiché par les douanes aéroportuaires, il entre au Royaume-Uni en avion grâce à un faux visa. Il rejoint sa famille qui le dirige vers les services officiels qui le prennent en charge en tant que mineur. Après quelque temps, à la suite d’une bagarre dont il est témoin, la police intervient et vérifie les empreintes de toutes les personnes présentes. Les siennes sont retrouvées en Italie, il n’attend pas son reste et s’échappe. Il vit et travaille clandestinement pendant quelques mois. À l’automne 2004, il a un accident de voiture sur lequel la police intervient. Il est donc retrouvé, placé en garde à vue, puis en rétention puis réadmis en Italie. Arrivé à Rome, il est menacé de sanction à cause de ses précédentes tentatives de passage vers l’Angleterre. Finalement on le laisse partir en précisant que s’il est revu, il ira en prison. À aucun moment on ne lui indique qu’il peut, voire doit demander l’asile en Italie. En décembre de la même année, le passage par l’aéroport étant trop risqué et trop cher, il arrive à Calais. Il paie quelqu’un pour passer. En 5 jours il est de retour dans sa famille à Londres. Reprend le même boulot. 6 jours sur 7. Pense avoir payé 20 000 £ de taxes en 2 ans. Puis courant 2006, il rentre à vélo sans le baudrier fluo obligatoire. Contrôle de police. Vérification des empreintes eurodac. 3 mois de rétention. Février 2007, il est renvoyé en Italie. Il revient à Calais, où il se fait interpeller dès la descente du train et placer en rétention. Il y passe 18 jours, au terme desquels il est relâché. Le fichier eurodac a détecté sa trace en Italie et au RU, mais d’après lui, aucun des 2 pays n’aurait voulu de lui. Seul, sans explications, à l’extérieur du centre de rétention, il ne sait que faire sauf repartir dans la jungle. Il paie à nouveau des passeurs et retourne travailler au même endroit. Conseillé par d’autres dans la même situation, il se décide à brûler ses empreintes, changer de nom et tenter encore l’asile anglais en août 2007. Le subterfuge est découvert. Il est jugé et condamné pour fraude à 4 mois et demi de prison. Subira les brimades et passages à tabac des codétenus et des gardes racistes. Devant normalement être placé en centre de rétention à la suite de sa peine, il se verra interdire l’accès aux services d’immigration par les gardiens, restera 8 mois en régime carcéral. On ne le transférera qu’après qu’il ait été battu violemment par les gardiens et qu’un juge intervienne. Placé en rétention, il se satisfait d’être en relative sécurité. Pour mieux l’expulser, maintenant que les délais de Dublin sont dépassés et qu’il n’a donc plus d’État responsable de son dossier, à part l’Angleterre, on tentera même de lui faire avouer qu’il est éthiopien. Il est oublié en rétention jusqu’en janvier 2009 où il parvient à se faire libérer sous la caution de sa tante. Nombreux sont ceux qui poussés par les conditions de vie des réfugiés dans les pays du sud de l’Europe ou par la volonté de rejoindre leur famille ou d’aller dans un pays dont ils parlent la langue, se rendent coupables de fraude et viennent alors grossir les rangs des détenus. Avec ce que l’incarcération implique pour un étranger. Les violences, un autre garçon de 20 ans me fera comprendre les viols qu’il a subis ; les insultes racistes, M. B. décollait tous les jours de son lit une étiquette « nigger, go back to Africa » (nègre, repars en Afrique) ; la cohabitation forcée de populations socio-culturellement différentes sans y être préparées. « En prison, j’ai beaucoup appris… sur la vie, les hommes, l’Angleterre, les Anglais… sur tout… En particulier comment communiquer avec eux. Les insultes, l’argot, il a fallu apprendre vite… pourtant je faisais de mon mieux avec tout le monde, toujours le profil bas. Mais quand t’es noir et étranger, ça suffit jamais ». Ceux qui ont témoigné devant moi des prisons, anglaises comme françaises, parvenaient quand même à ironiser : « 6 mois de prison et tu parles couramment la langue de la rue, alors qu’avec les cours dispensés en centre d’accueil, il m’aurait fallu des années ! » Est-ce là le meilleur accueil et le dispositif d’intégration que l’on peut leur proposer ? Ces temps d’errance organisés par les accords de réadmission ont donc pour conséquences des périodes dites de jungle, subies par les migrants. En toute logique, quand ils reviennent pour la deuxième ou troisième fois, ils ont compris ce qu’était la vie clandestine en Angleterre, ils savent qu’ils sont voués à un jeu de ping-pong entre États européens et que leur vie oscille désormais entre-temps de jungle et exploitation. Alors plutôt que de se précipiter dans un nouveau cycle, certains font le choix de répondre aux besoins de ceux qui viennent juste d’arriver en fermant les portes. Puisque le port est de plus en plus inaccessible, les passages libres sont plus difficiles, d’où la dissémination des groupes le long des autoroutes depuis la fermeture de Sangatte. Il faut donc faire appel à quelqu’un qui voudra bien prendre le risque d’ouvrir et de refermer les camions pour le reste de la communauté. La demande de passage est là, il est naturel que l’offre prospère. X. en est à son troisième passage en jungle, après 2 expulsions de Grande-Bretagne où se trouvent trois de ses frères en situation régulière. Il sait qu’il est dans une impasse, il erre depuis 3 ans, se sent inutile. Il arrive à un moment où les migrants se révoltent contre la filière mafieuse qui « possède » jusque-là le point de passage. Le groupe libéré cherche alors quelqu’un pour les faire passer. Il accepte. « Qu’est-ce que je pouvais faire ? Moi je savais ce qui m’attendait là-bas, mais eux avaient encore une chance. Et si moi je le faisais, je le faisais pour aider mes frères et sœurs qui souffrent en jungle. J’utilisais mon temps, je rendais service et je me faisais de l’argent. » Cette position au sein de sa communauté lui redonne une fierté, une utilité. Z., deuxième passage par Calais, est arrivé au moment où le précédent fermeur de portes partait. Il fallait quelqu’un d’autre, il saisit l’occasion. Il sera interpellé au bout de quelques semaines. Puisque personne ne l’a jamais vu revenir et que sa sœur, réfugiée statutaire en Angleterre, est sans nouvelle depuis plus de 6 mois, on peut présupposer qu’il a été condamné pour « aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière ». W., présent en tant que simple migrant pendant 2 mois dans la jungle essayait toutes les nuits de passer comme les autres grâce à 2 fermeurs de portes. Un soir de pluie où ces deux-là sont fatigués et peu motivés pour une autre nuit blanche, tout le groupe décide de se rendre sur le parking quand même et W. ferme la porte pour 8 personnes qui atteignent leur destination le lendemain. Il est donc par définition passeur. Bénévole ? Occasionnel ? Toujours malchanceux, quelques semaines plus tard, les deux passeurs décident d’arrêter et de passer à leur tour. Il faut quelqu’un d’autre. W. est là depuis longtemps à rien faire, perdre son temps et son argent. Il se décide. Au bout de 15 jours il apprend le décès de son père au pays. Sa famille réfugiée en Angleterre l’appelle et le pousse à les rejoindre pour pratiquer ensemble la période de deuil. Il laisse donc la place à un copain et passe. Ne cédons pas à l’angélisme en concluant de ces témoignages que tous les passeurs sont réguliers avec leurs clients… Mais il faut reconnaître que l’organisation des passages clandestins, vue de la boue d’une jungle, n’est pas aussi manichéenne qu’on essaie de nous le faire croire. Vu du terrain, il est assez facile de faire la différence entre une organisation mafieuse et une auto gestion des groupes. La filière mafieuse recrute ses clients sans donner tous les détails du passage, elle use du mensonge et des menaces pour couper les migrants de toute information objective. Ils n’ont plus les cartes en main pour faire les bons choix. Les bénévoles n’ont pas accès aux migrants librement, notamment pour discuter du choix du pays de destination, des conditions de passage, etc. Ils sont parfois « punis » quand ils ont dépassé les limites de la liberté d’expression : plus personne n’est autorisé à les accueillir chaleureusement ni même à partager un café. Les migrants ont l’obligation de les « bouder » s’ils ne veulent pas être renvoyés et interdit de passer. Dans cette perspective, il est impossible de négliger l’impact des interventions policières. Loin d’affranchir les migrants de la loi des passeurs, les opérations répétées, sans discrimination entre migrants et passeurs tendent, à renforcer la domination de ceux-ci. Les exilés s’inquiètent et se méfient, ils craignent un arrêt net de leur périple. Isolés, ils s’en remettent au passeur, seul capable de leur faire atteindre leur but et ne prennent plus le risque de communiquer avec les bénévoles. Dès lors, il devient difficile d’avoir accès aux groupes pour leur transmettre des informations objectives en terme de droit d’asile ou simplement de droits de l’homme. Difficile de faire comprendre à ces populations, effrayées par les mensonges des mafias et les arrestations, qu’elles peuvent être malgré tout protégées et que cette situation, aussi sauvage soit-elle, ne les prive pas de leurs droits fondamentaux. Difficile également de prévenir les abus de pouvoir. Par exemple, une femme n’osera pas parler des menaces d’abus sexuels qui pèsent sur elle. Si malheur arrivait aux passeurs, qui l’emmènerait à son but ? Que deviendraient les autres ? Elle ne peut se rendre responsable du ralentissement de ses compagnons de route. Sans les bénévoles qui viennent lui rappeler qu’elle est en Europe, qu’elle peut donc espérer des alternatives à l’esclavage, elle n’a aucune chance de s’affranchir de la tyrannie des passeurs. A contrario, plus la marge de manœuvre des bénévoles est grande, plus le dialogue et la confiance s’installent, autant entre bénévoles et migrants qu’avec les autorités. Une présence quotidienne dans les jungles peut couper l’herbe sous le pied aux filières mafieuses et améliorer les conditions de vie des migrants et leur accès au droit. Pour autant, la nécessité de passer illégalement en Angleterre reste entière et même si cela se fait dans de meilleures conditions, il y aura toujours des fermeurs de portes. Toutes les jungles, de Cherbourg à Dunkerque, ont connu des interventions policières ciblées sur les passeurs, qui ont permis l’arrestation de « petites mains » de filières, ou de fermeurs de portes. Nombreux sont ceux qui doivent se trouver dans les prisons françaises. Pour autant, passée l’agitation que ces ponctions font dans les groupes, la vie des jungles reprend. Toute ponction fait naître un nouveau fermeur de porte, par nécessité. Nos prisons sont donc en train de se remplir de gens, qui, s’ils avaient trouvé un accueil digne de ce nom, n’auraient eu aucune vocation à organiser les passages clandestins. Alors sachant que les déplacements de population doivent moins à l’existence des passeurs qu’à la situation des pays que fuient les réfugiés, quelle efficacité espère-t-on d’une lutte contre les symptômes quand tout est fait pour empirer les causes ? Les politiques européennes se sont armées d’un nouvel outil, Frontex, pour tenter de stopper l’arrivée de ces chercheurs d’asile. Mais on aura beau tenter d’imperméabiliser la Méditerranée, la mer Égée ou la Manche, on ne réglera pas ainsi les causes de l’exil. Lorsque l’union européenne s’est réconciliée avec Kadhafi dans l’unique but de stopper les barques des demandeurs d’asile, les passeurs ont vu leurs bénéfices multipliés par deux : à l’arrivée des migrants et à leur expulsion dans le désert . Puisque les mêmes se sont chargés des deux boulots… Le même phénomène se produit donc dans le littoral du nord de la France : moins l’accueil des migrants est organisé et plus la répression s’accentue, plus les réseaux de passages clandestins sont alimentés. Ce sont donc les politiques européennes d’asile et d’immigration qui fournissent leur subsistance aux fermeurs de portes. |
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